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Vouloir être soi-même, est-ce une illusion ?

Publié le 31/01/2004

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illusion
En ce sens je suis un être passif et agi, qui n'a ni le contrôle de lui-même, ni de son passé, un être scindé. Le but de la cure est de faire en sorte que je prenne conscience de ce conflit, que je reprenne la maîtrise de mon histoire. Au lieu de subir ce que je ne connais pas, je choisirai en toute conscience. Au lieu de la « politique de l'autruche » de l'inconscient, il y aura le choix d'un sujet maître de lui-même. Enfin, notre passage est important en ce que Freud y explique les résistances à la psychanalyse. « Dans le cours des siècles, la science a infligé à l'égoïsme naïf de l'humanité deux graves démentis ». Avec Copernic, elle a montré à l'homme qu'in n'était pas au centre de l'univers. Avec Darwin, elle est en train de montrer que l'homme est un animal comme les autres, qu'il y a en lui une origine animale. Ces deux sciences ont blessé l'orgueil humain, ont montré à l'homme que son sentiment de supériorité était naïf et erroné. C'est pourquoi les thèses de Copernic valut un procès à Galilée, devant l'Inquisition en 1633.

En quoi est-il illusoire de vouloir être soi-même ? En quel sens sera-t-il possible de parler d'illusion ? Il convient de définir le concept d'illusion (en particulier en faisant apparaître le désir inhérent à toute illusion, si l'on en croit Freud). Qu'entend-on par "vouloir être soi- même" ? N'est-on pas spontanément soi-même ? Peut-on ne pas vouloir être soi-même ? Qu'est-ce qui pourrait faire obstacle à cette volonté ? La société ou des conventions sociales, mais aussi les illusions de la conscience : on aurait tendance à croire qu'elle est ce qu'elle veut être, donc qu'elle est absolument libre, alors qu'elle est déterminée (Spinoza, Freud, Bourdieu). Être soi-même suppose-t-il de nier l'apport et l'importance des autres dans ce que l'on est ? La question porte sur la conscience et la liberté. Si être soi-même, ou plutôt vouloir être soi-même, est illusoire, alors qui sommes-nous ? Que sommes-nous ? Sommes-nous des sujets autonomes, responsables ? C'est par la volonté que le désir d'être soi-même n'est pas totalement illusoire : il suppose qu'on fasse des efforts pour se connaître, pour être ce qu'on décide d'être et non ce qu'on nous force à être. Ainsi, vouloir être soi-même, ce serait plutôt lutter contre les illusions qui nous empêchent d'être nous-mêmes authentiquement. Prendre conscience de ce qu'il est pour être libre réellement, voilà la lutte contre les illusions d'un sujet qui se prend en main, qui est ce qu'il se fait être. Qu'est-ce qui serait illusoire dans cette volonté ? En quel sens est-elle inhérente à la conscience, qui est elle-même toujours pleine d'illusions sur ce qu'elle est ?

 

illusion

« de la psychologie du moi.

En fait, toute une série de démarches s'y rattachent, s'il s'agit, par le regard tourné versl'intérieur, de saisir un moi séparé de l'extériorité qui l'altère, un moi pur.

Valéry peut servir ici d'illustration, car ils'essaye, tant dans La Jeune Parque que dans les multiples Narcisse, à rêver d'un moi authentique, différent del'inauthentique, et cependant sans cesse falsifié par les pièges de la subjectivité.

Mais, en même temps, lesdéroulements de la subjectivité dans les poèmes philosophiques de Valéry font apparaître les thèmes philosophiquesdu sujet comme permanence, du moi comme invariance.

Cette recherche d'une permanence à travers lasuccession du temps constitue le fondement de toute réflexion sur le moi, et l'on pourrait soutenir à la limite quetoute psychologie du moi a rapport avec l'introspection, dans la mesure où elle se règle sur un « intérieur » posécomme existant, comme fondement des relations avec le réel extérieur.

La démarche de Descartes dans lesMéditations procède, de façon analogue, à la recherche de la permanence, supprimant successivement les perturbations possibles du réel : folie, sommeil, puis posant une perturbation fictive du réel sous la forme du « malingénie », pour parvenir, au terme de ces réductions, à l'énoncé d'un moi tout entier fondé sur le schème de lacontinuité temporelle : « De sorte qu'après y avoir bien pensé, et avoir soigneusement examiné toutes choses,enfin il faut conclure, et tenir pour constant que cette proposition : Je suis, j'existe est nécessairement vraietoutes les fois que je la prononce, ou que je la conçois en mon esprit » ( Méditation seconde ).

Mais les difficultés sont telles, d'une part, pour maintenir sans cesse cette proposition et en assurer la continuité (en palliant ladiscontinuité inévitable du « toutes les fois que »), d'autre part, pour en préciser la fonction (« Mais qu'est-ce doncque je suis ? Une chose qui pense.

Qu'est-ce qu'une chose qui pense ? C'est-à-dire une chose qui doute, quiconçoit, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi et qui sent », ibid.) que Descartes pose ungarant du sujet pensant : Dieu, axe de la subjectivité cartésienne, Dieu qui rend alors possible la reconstruction duréel extérieur.

En clair, le soi en dehors de toute réalité qui lui serait extérieure serait une peau de chagrin, seréduisant à une entité quasi théorique, en dehors de toute fluctuation et en dehors de toute société. 3) Ce qui conditionne le moi. Le conditionnement par le déterminisme. Spinoza, pense qu' « il doit y avoir nécessairement une cause positive pourlaquelle existe (et agit) toute chose existante », écrivait cependant : « Enaucune façon je ne soumets Dieu au destin : mais je pense que tout découlede la nature de Dieu avec une inévitable nécessité.

» Mais, ailleurs, il note :« Dieu est par essence absolument indéterminé et tout-puissant.

»Paradoxalement l'indétermination de la nature divine signifie que la nécessitédes enchaînements de cause à effet ne comporte aucune limitation.

C'est lerigoureux immanentisme de la métaphysique spinoziste, refusant toutetranscendance, identifiant Dieu à la Nature conçue comme une totalitédynamique et une hiérarchie infinie de formes d'individualité, qui expliquecette double affirmation.

Pour Spinoza, comme plus tard pour Hegel ou Marx,la liberté n'est ni la négation de la nécessité, ni même sa simple conscience(comme dans le stoïcisme), mais sa connaissance active, elle-même partiede l'enchaînement des causes naturelles.

En somme, nous sommes pris dansun enchaînement de causes et d'effets que nous ne contrôlons pas.

Nous nesommes un « empire dans un empire ». Ils conçoivent l'homme comme un empire dans un empire. ► En déclarant à propos des moralistes : "En vérité, on dirait qu'ilsconçoivent l'homme dans la nature comme un empire dans un empire", Spinoza (1632-1677) récuse la morale, affirme une conception nouvelle de la liberté.

Cette fameuse formule « l'homme comme un empire dans un empire »se retrouve souvent sous la plume de Spinoza, mais elle est explicitée clairement dans la préface du troisième livrede L'Ethique, son ouvrage principal. ► Spinoza est, comme Descartes, l'héritier de la «révolution galiléenne ».

Les découvertes de Galilée entraînent uneréforme totale des sciences et obligent à redéfinir la place de l'homme dans l'univers.

Ma is Spinoza, à la différence de son précurseur Descartes, accepte de tirer de la science nouvelle des implications morales et politiques.

Celles-ciseront perçues comme ,tellement inouïes, révolutionnaires, tranquillement opposées à l'absolutisme politique et auconformisme religieux, qu'elles vaudront à Spinoza avec les surnoms de «chien galeux» et «d'impie », une vieprécaire et menacée.Une des principales conséquences des découvertes de Galilée, c'est que la nature apparaît comme désenchantée,uniquement régie par les lois scientifiques, les lois de la mécanique.

Spinoza en tire la conclusion suivante : il fautconsidérer l'homme comme une partie de la nature comme une autre et dont tous les actes s'expliquent par des lois,des causes.

Mais il s'inscrit ainsi contre la conception traditionnelle de la liberté humaine, qui veut que l'hommedécide souverainement de ses actions, qu'il soit doté de «libre-arbitre ».

Cette conception traditionnelle s'adosse àla religion.

Descartes l'a exprimée le plus clairement en disant que notre volonté était infinie comme celle de Dieu.Bref, dire que l'homme a été créé à l'image de Dieu, cela signifierait que l'homme est libre, que sa volonté est libre.Or Spinoza conteste ce point en disant que cela revient à considérer « l'homme dans la nature comme un empiredans un empire».Pour récuser cette conception, Spinoza considère la façon dont la morale parle des passions et des hommes. »

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