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Wols

Publié le 26/02/2010

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Un peu plus de dix ans après sa mort prématurée à Paris (le 1er septembre 1951), Wols apparaît dans la plénitude de sa gloire. La rétrospective de la XXIXe Biennale de Venise (1958) consacra son triomphe posthume en présentant au public international les oeuvres de la grande période de maturité, de 1946 à 1951. Ces quelques années ont suffi à asseoir sa renommée et à en faire le protagoniste européen de l'abstraction lyrique. Il y a désormais un mythe Wols qui répond outre-Atlantique au mythe Pollock : ces deux pionniers de notre art moderne ont été d'ailleurs presque exactement contemporains dans leurs culminances (la période de maturité de Pollock, avant l'amorce de la brève déchéance finale, s'étendant de1946 à 1953). Celui qui — pour employer la terminologie de Michel Tapié — devait être "le catalyseur d'une non-figuration lyrique, explosive, antigéométrique, informelle", s'appelait selon l'état civil Otto Alfred Wolfgang Schultze. Des trois premières lettres de son prénom jointes à l'initiale de son nom il devait composer un étrange monosyllabe, pseudonyme sous lequel il est passé à la postérité. Né à Berlin mais élevé à Dresde, ville natale de son père, chef de Chancellerie de l'État de Saxe, il suivra de près les mouvements qui sillonnent l'Allemagne de l'entre-deux-guerres. De cette formation allemande naîtra le germe de sa personnalité originale, en proie au drame de l'homme trop doué, qui s'intéresse à tout, qui réussit trop aisément dans tous les domaines : poésie, dessin, musique, photographie. Il quitte le lycée à 17 ans et deux ans plus tard (1932) abandonne la maison familiale pour aller prendre contact à Berlin avec le Bauhaus.

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