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Y a-t-il dans le devenir quelque chose qui échappe au devenir ?

Publié le 28/04/2012

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En effet, le devenir est régi par de l'immuable, et ainsi, on retrouve dans le changement quelque chose qui y échappe. Tout d'abord, il est intéressant de voir de quelle manière la matière peut être incitée à agir d'une façon ou d'une autre, et par quoi celle-ci y est incitée. En premier lieu, on doit constater qu'il y a dans le monde des éléments pour le moins similaires. Un homme ressemble à un autre. Ils ont des éléments organiques qui sont les mêmes, organisés de la même manière. Ce certain assemblage peut être utilisé en vu d'un optimum. En effet, à partir du moment où on pose un nombre fini d'éléments, il faut poser une manière meilleure que toutes les autres d'utiliser ces éléments. C'est ce que l'on peut assimiler au concept de forme chez Aristote. En effet, pour lui, la forme prescrit à la matière comment se comporter dans le temps. La matière tend à imiter la forme, qui est la perfection, la meilleure utilisation de cette matière. La forme est ainsi inscrite dans le devenir, ....

« Il n'y a dans le devenir que du changement incessant.

Mais ce changement est régi par des lois, de l'immuable, et par là tend àdevenir lui aussi immuable.

Cependant, rien ne nous prouve l'existence de ces lois et il n'existe dans le devenir rien deconstant, si ce n'est la conscience.

On va à présent voir en quoi l'empirique n'est que du changement incessant.

Il est évident à première vu qu'il existe deséléments immuables, mais ceux-ci sont à poser hors du devenir.

L'idée que l'on a de tel ou tel animal, par exemple un cheval,peut ne pas changer.

Il est évidemment possible que cette idée change.

Par exemple, si pendant toute notre enfance, on nevoit que des chevaux qui ont tous perdu la jambe arrière droite, on aura l'idée du cheval comme un animal à trois pattes, maisen grandissant, et par l'expérience, l'idée se modifiera et atteindra plus d'exactitude.

Mais on reconnaîtra toujours un cheval,une fois l'idée clarifiée, car celle-ci n'aura pas changée.

D'une manière plus conséquente, les mathématiques aussi sont deséléments qui ne changent pas, et un même calcul donnera toujours, selon les mêmes prédicats, le même résultat.

Ce qui està noter, c'est que ces éléments constants ne sont pas inscrits dans le devenir, en temps que c'est le monde qui devient.Platon les pose dans un lieu intelligible, seulement accessible par la pensée.

Ces éléments constants ne peuvent en effet pasêtre posés dans le devenir, précisément de par le fait qu'ils ne deviennent pas, et sont parfaitement égaux à eux-même.

Cequi ne change pas est alors à poser hors du devenir.Le monde empirique, lui, est soumis au temps, et par là, on peut dire qu'il change sans arrêt.

On croit voir une similitudeentre des éléments empiriques à deux moments donnés, mais en réalité ceux-ci ont changé.

Par exemple, si je regarde unestatue un jour, puis la re regarde le lendemain, j'ai l'impression qu'elle n'a pas changé, que c'est un élément inscrit dans letemps qui ne s'est pas modifié.

Cependant, imperceptiblement, elle n'est plus la même, elle s'est altérée, précisément parceque le temps agit, et qu'il y a mouvement perpétuel.

Cela, Héraclite est le premier à le signifier, et on le retrouve dans saformule « on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve ».

Il n'y a en effet pas identité entre un lac et le lac qui setrouve à peu près a même endroit, mais plus tard.

Plus précisément, on peut aujourd’hui dire que c'est d'une certainemanière dû au changement de lieu des atomes, mais ceci rompt avec le mobilisme d'Héraclite, qui n'admet aucun élémentstable, pas même un atome.

Ainsi, la conception d'Epicure serait plus juste que celle d'Héraclite, puisqu'en effet il conçoit unmonde en perpétuel changement de position des atomes, qui chutent dans le vide.

Mais ceux-ci se conservent.

Il n'y auraitdonc dans le devenir que conservation des atomes, qui échapperaient au devenir.Cependant, cette conservation des atomes n'est pas à proprement parler une conservation.

Et en réalité, rien ne se conservedans le mouvement, le devenir.

En effet, les atomes sont eux-mêmes en constant mouvement, et formés de plus petitséléments en constant mouvement aussi.

On ne traitera pas du nombre d'éléments de plus en plus petit, que ce nombre soitfini ou infini, mais simplement du fait que ces éléments bougent continuellement.

Un mouvement n'est pas une successiond'instants, puisqu'avec une succession d'instants, on ne peut recréer une continuité ininterrompue.

En réalité, unmouvement est indivisible, et contient à chaque moment en quelque sorte le chemin qu'il vient de parcourir et le cheminqu'il va prendre.

Tout est ainsi en mouvement, sans jamais être égal à soi.

C'est ce que développe Bergson lorsqu'il écrit, dansla perception du changement, que « il y a des changements, mais il n'y a pas, sous le changement, des choses qui changent ».Les atomes dont nous parlions ne se conservent pas puisqu'ils ne sont pas des « choses » en mouvement, mais simplementdu mouvement, sans qu'il n'y ait besoin de mobile.

En effet, l'idée d'un mobile serait comme une chose à la base immobilequi se mettrait à bouger, or il n'est rien d'immobile.

Ainsi, le monde empirique est changement continu, et rien de ce qui estdans le devenir n'est conservé, n'y échappe, pas même les atomes.

Cependant, le monde qui se meut de cette façon est bienrégi par des lois, qui déterminent comment se mouvoir, des lois physiques, des règles qui, bien qu'inscrites dans le devenir,se conservent, et par là, y échappent.

En effet, le devenir est régi par de l'immuable, et ainsi, on retrouve dans le changement quelque chose qui y échappe.

Tout. »

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