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Y a-t-il des opinions intolérables ?

Publié le 07/11/2014

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Il est courant de voir des propagateurs de la xénophobie accuser les autres d’intolérance. Se demander :[citation littérale du sujet] « Y a-t-il des opinions intolérables ? » nous met devant un dilemme. [exposé de la problématique] En déclarant qu’il y de l’intolérable, est-ce que nous ne sommes pas intolérant ? Mais si nous laissons toutes les opinions s’exprimer, celles qui défendent la mise en œuvre d’une société intolérante ne risquent-elles pas de l’emporter ? Ceci est le paradoxe de la tolérance pointé par K. Popper. Mais on peut se demandant aussi si toute opinion parce qu’elle est avant tout une conviction, n’est pas porteuse d’intolérance pour ce qui la met en cause. Enfin, du point de vue de quelqu’un qui posséderait la vérité sur un sujet, toute opinion à ce sujet ne serait-elle pas intolérable dans la mesure où la conviction propre à l’opinion s’oppose aux critères de validités rationnels propres à la vérité ? Mais alors ne serait-ce pas la vérité de...

« c'est-à-dire d'une attitude où tout est centré sur soi, sa famille, son clan, son pays, sa religion ? La vérité sait que l'opinion  nie l'expérimentation ou la réalisation intérieure de ce qui est authentique.

Seule la vérité est tolérable dans l'esprit de celui qui se libère des opinions toutes égocentriques mais cette intolérance vis-à-vis de toute opinion doit-elle entraîner l'intolérance vis-à-vis des personnes qui restent inauthentiquement attachées à leurs opinions égocentriques ? Tolérer n'est pas forcément encourager mais laisser être.

Le primate qui s'est mis à penser pour la première fois a-t-il méprisé ses congénères incapables d'accomplir la même opération ? Non, il était tout simplement d'une autre espèce, mieux doté pour vivre.

Celui qui est plus conscient regarde avec tristesse voire avec compassion ceux qui le sont moins.

Il supporte le poids d'une ignorance où lui-même se tenait précédemment. Il laisse les autres être ce qu'ils sont tant qu'ils lui permettent d'exister.

Une opinion intolérante est tolérable en droit tant qu'elle ne produit pas l'intolérance en fait.

« Tout peut se dire », comme le dit Raoul Vaneigemmais bien sûr pas se faire.  Mais n'y a-t-il pas un impensé ? Une insulte n'est pas seulement une parole mais aussi un acte.

La parole peut agir et faire agir.

Tolérer le discours xénophobe ne risque t-il de nous en faire les complices ?  Comme le souligne Comte Sponville la tolérance est une vertu non un droit.

Le xénophobe n'a pas à exiger qu'on le tolère, on tolère déjà son existence et son inauthenticité.

La vertu de tolérance doit avoir en vue le droit à la liberté d'expression.

La Tolérance doit servir la liberté de conscience même si celle-ci se trompe comme le souligne Voltaire.

Ainsi si des actes et des paroles menacent ces droits, nous devons y être intolérant. La nécessité de faire des lois pour limiter les agissements de ceux qui la menacent traduit notre fragilité politique. Faire des lois cependant ne suffit pas, il faut que nous oeuvrions à une mentalité plus authentique et donc moins centrée sur ses intérêts individuels.

Les intolérants recrutent parmi les laissés pour compte de notre sociétés.  Pour la vérité, toute opinion est finalement égocentrique et donc seulement tolérable comme on tolère avec compassion notre ignorance passée.

La vérité pour exister a aussi besoin d'un espace où elle est tolérée.

Elle trouve dans la défense de la liberté d'expression et de la liberté de conscience la parfaite défense de son droit à être et le sens profond de sa vertu de tolérance.Reste maintenant à se demander plus précisément ce qu'est la vérité.. »

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