1995: Les ailes coupées des écologistes

gauche comme de droite. Quant à Génération Écologie, au-delà des crises et des ruptures, c'est une « tribu » trop attachée à son chef Brice Lalonde pour ne pas suivre ses foucades, ses paris et ses hésitations. Au début de l'année 1995, le gâchis paraît complet : pendant quelques semaines, Dominique Voynet, Antoine Waechter et Brice Lalonde se préparent à être tous trois candidats et concurrents à l'élection présidentielle. La première reste finalement seule en lice, mais elle n'en tirera pas le bénéfice escompté. Même si elles sanctionnent l'incapacité du mouvement écologiste français à concevoir une alternative crédible, ces divisions ont cependant le mérite d'avoir clarifié des divergences trop longtemps masquées. Opportuniste, Brice Lalonde, ancien soixante-huitard et ex-ministre de l'Environnement de Michel Rocard, appelle à voter Jacques Chirac au second tour de la présidentielle, avant de se rapprocher de l'UDF. Le 25 novembre 1995, il figure au congrès fondateur de Force démocrate, le nouveau parti de François Bayrou, qui a pris le relais du CDS. « Intégriste de l'écologie », Antoine Waechter est, au même moment, réélu à la tête de son mouvement, drapé dans son « indépendance » et son isolement mais décidé à reconstruire l'écologie à partir d'actions concrètes, sur le terrain. Quant à Dominique Voynet, malgré sa prestation décevante dans la course à l'Élysée, elle a, peu à peu, assis son autorité sur le mouvement des Verts et affirmé son ancrage à gauche. L'orientation fixée lors de l'assemblée fédérale en novembre est nette 

Après avoir connu leur heure de gloire au début des années quatre-vingt-dix, les écologistes français sont allés d'échecs en déconvenues.

Au point de tenter de présenter trois candidats à l'élection présidentielle de 1995. Depuis, chaque branche de la famille écologiste a choisi une stratégie particulière. Les Verts restent des alliés potentiels de la gauche ; Génération Ecologie est courtisée par la droite et n 'y est manifestement pas insensible ;

le Mouvement écologiste indépendant s'emploie, sans grand succès, à entretenir l'espoir d'une troisième voie.