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Berlusconi, Silvio

Publié le 07/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Berlusconi, Silvio (1936- ), homme politique et homme d’affaires italien, président du Conseil de mai à décembre 1994 et de 2001 à 2006.

2   UN HOMME D’AFFAIRES MILLIARDAIRE

Né à Milan, fils d’un employé de banque, Silvio Berlusconi obtient une licence de droit en 1961 et se lance dans les affaires après avoir effectué de nombreux petits métiers. À la tête de grandes entreprises en bâtiment, il mène, dans les années 1960, de vastes opérations immobilières dans la région de Milan, telles que la réalisation de Milano 2, un nouveau quartier destiné aux jeunes cadres. Le succès aidant, bénéficiant de fonds financiers dont l’origine reste indéterminée et d’amitiés politiques solides, avec Bettino Craxi notamment, il diversifie ses activités.

Dès 1977, Silvio Berlusconi crée une chaîne de télévision privée, Telemilano, qui deviendra Canale 5. Sa holding, la Fininvest, devient en quelques années le plus grand groupe italien. Elle investit dans la presse (elle est propriétaire des quotidiens Il Giornale et Il Foglio, de l’hebdomadaire Panorama et de nombreux magazines) ; l’édition (elle détient près de la moitié de la première maison d’édition italienne, Mondadori) ; les secteurs de l’assurance, la banque, la grande distribution ; le football (Silvio Berlusconi acquiert le club du Milan AC en 1986) ; l’Internet (avec la filiale Newmedia Investment) et enfin l’audiovisuel (elle contrôle trois chaînes de télévision nationale : Canale 5, Italia 1 et Retequattro).

Silvio Berlusconi devient ainsi le détenteur d’un véritable monopole et d’une immense fortune, la première du pays. Le Cavaliere, chevalier de l’ordre du Travail, également surnommé Sua Emittenza, se lance alors en politique.

3   « IL CAVALIERE «

Au tournant des années 1990, l’effondrement des partis traditionnels que sont la Démocratie chrétienne et le Parti socialiste italien, à la suite de l’opération Mani pulite (Mains propres), crée un vide politique, tandis que la Fininvest connaît des ennuis financiers et juridiques. Dans ce contexte, Silvio Berlusconi se lance en janvier 1994 dans la politique : deux mois avant les élections, il crée un parti, Forza Italia (« Allez l’Italie «, le slogan des supporters de football), et prend la tête d’une coalition de droite et d’extrême-droite, le Pôle de la liberté, qui regroupe notamment la Ligue du Nord et l’Alliance nationale / MSI, le parti néofasciste.

À la suite de la victoire de cette coalition aux élections législatives de mars, avec 43 p. 100 des suffrages, Silvio Berlusconi est nommé président du Conseil le 11 mai. Mais le gouvernement ne parvient ni à prouver son aptitude à gouverner ni à gagner la confiance de ses partenaires européens, inquiets de la présence en son sein d’héritiers du fascisme. Ses tentatives de mise à mal de l’opération Mains propres suscite la fronde des magistrats et son projet de réforme des retraites la colère des syndicats. Au mois de novembre, une information pour corruption est ouverte à l’encontre de Silvio Berlusconi par le parquet de Milan. La Ligue du Nord lui retire sa confiance et le Cavaliere est contraint de démissionner le 22 décembre.

Un gouvernement de techniciens est constitué le 13 janvier 1995, sous la direction de Lamberto Dini, son ministre du Trésor, avec pour mission l’assainissement des finances publiques et la définition de nouvelles règles politiques.

4   LA TRAVERSÉE DU DÉSERT

Dès lors, Silvio Berlusconi tente de se poser en chef de l’opposition et, pour ce faire, de fédérer l’ensemble du courant libéral-centriste en ralliant notamment toutes les petites formations issues de l’ancienne Démocratie chrétienne. En avril 1998, il organise le premier congrès de son mouvement, Forza Italia, afin de transformer ce rassemblement en une véritable force politique, structurée et dotée d’un programme. Mais sa volonté de ressouder la droite derrière lui se heurte à l’opposition de ses anciens alliés, notamment Umberto Bossi, leader de la Ligue du Nord, et Gianfranco Fini, qui, à la tête de l’Alliance nationale, s’efforce de diriger l’ensemble de la droite libérale.

Déjà condamné en 1997 pour falsification aggravée de bilan, mais immédiatement amnistié, Silvio Berlusconi fait l’objet, en 1998, de deux autres condamnations pour corruption d’agents des impôts et pour financement illicite d’un parti politique (le Parti socialiste). Au total, il est condamné en première instance à six ans et cinq mois de prison, mais au moment de l’appel ces affaires sont prescrites en raison de la lenteur des procédures judiciaires.

Lors des élections européennes de juin 1999, son parti Forza Italia l’emporte avec 25,2 p. 100 des voix (22 sièges) et s’impose comme le parti de rassemblement des modérés. Silvio Berlusconi est élu député au Parlement européen et il apparaît comme le chef de file légitime de la droite italienne.

5   LE RETOUR AU POUVOIR (2001-2006)

Le principal enjeu des élections législatives du 13 mai 2001 est de savoir si Silvio Berlusconi, réconcilié avec ses anciens alliés, va revenir à la tête du gouvernement. Le scrutin se transforme en véritable référendum autour de sa personne. Rompu aux techniques du marketing et doté de vastes moyens financiers, il fait expédier au cours de la campagne sa biographie, intitulée Une histoire italienne, à plusieurs millions de ses compatriotes.

La coalition de centre-droit, la Maison des libertés (composée de Forza Italia, de l’Alliance nationale et de la Ligue du Nord), dont il prend la tête, remporte la majorité absolue. Forza Italia, avec 29,4 p. 100 des voix, devient la première formation politique du pays et assure Silvio Berlusconi d’une majorité stable, contrairement à ce qui s’était passé en 1994.

Investi le 11 juin, Silvio Berlusconi forme un gouvernement de plus de quatre-vingts personnes en comptant les sous-secrétaires d’État, dominé par les membres de Forza Italia. Son retour au pouvoir soulève une nouvelle fois la question du conflit d’intérêts entre ses fonctions publiques et ses activités privées, notamment dans le domaine de la télévision. Alors que Silvio Berlusconi fait encore l’objet d’enquêtes de plusieurs juges, en Italie et en Espagne, pour des affaires concernant la Fininvest, les premières lois votées visent à réduire les charges judiciaires qui le menacent. Au mois de janvier 2002, le lancement de l’euro provoque la première crise ouverte dans un gouvernement majoritairement eurosceptique ; elle se traduit par la démission du ministre des Affaires étrangères, européen convaincu, Renato Ruggiero, alors que l’Italie doit prendre la présidence de l’Union européenne pour six mois en juillet 2003. Au mois de janvier 2004, la Cour constitutionnelle italienne invalide la loi d’immunité votée en juin 2003 par le Parlement, qui protégeait Silvio Berlusconi, tant qu’il est en fonction, des poursuites judiciaires engagées contre lui. En juin 2004, alors que le président du Conseil peut s’enorgueillir de diriger le gouvernement le plus durable depuis l’après-guerre, Forza Italia essuie un échec aux élections européennes avec 21 p. 100 des suffrages (16 sièges sur 78), derrière la coalition de l’Olivier (31,1 p. 100 des suffrages, 25 sièges sur 78). Toutefois, la défection de ses alliés centristes contraint Silvio Berlusconi à la démission en avril 2005. Reconduit dans ses fonctions, mais affaibli, il forme un nouveau gouvernement au sein duquel Forza Italia occupe une place renforcée. En avril 2006, sa coalition, la Maison des libertés, est devancée par l’Unione, la coalition de centre-gauche menée par Romano Prodi, lors des élections générales. La Maison des libertés obtient ainsi 281 sièges contre 348 pour la gauche, à la chambre des députés, et 156 sièges contre 158 au Sénat.

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