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démocratie chrétienne (politique & socièté).

Publié le 20/05/2013

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démocratie chrétienne (politique & socièté). 1 PRÉSENTATION démocratie chrétienne, courant politique de droite modérée qui est apparu vers la fin du XIXe siècle en Europe. Les partis se réclamant du christianisme entendent alors fonder un régime où le pouvoir appartient au peuple, et s'inspire des principes empruntés à l'Évangile. Leur influence a été très grande dans l'histoire politique européenne surtout après 1945, notamment en Italie, en Belgique et en Allemagne. 2 CHRISTIANISER LA DÉMOCRATIE... Lamennais Philosophe et écrivain français, Félicité Robert de Lamennais (1782-1854) est ordonné prêtre en 1816. D'abord ultramontain, il évolue vers un catholicisme libéral, exposé dans le journal qu'il fonde avec Lacordaire et Montalambert, l'Avenir, allant jusqu'à prôner la séparation de l'Église et de l'État. Dans son livre Paroles d'un croyant (1834), oeuvre « dédiée au peuple « qui, en décrivant la démocratie comme fondée sur les Évangiles, provoque sa rupture avec l'Église, il appelle à la fraternité et pose les bases du catholicisme social et, partant, de la future démocratie chrétienne.Paulin Jean-Baptiste Guérin, Hugues Félicité Robert de Lamennais, 1826. Huile sur toile, 82 × 67 cm. Musée national du château de Versailles. FPG International, LLC Les origines de la démocratie chrétienne remontent à la première moitié du XIXe siècle. À cette époque, en effet, le choc de la Révolution française et la question sociale naissante amènent certains penseurs catholiques à se faire les partisans d'idées progressistes, tout en insistant sur le rôle fondamental des valeurs traditionnelles comme la famille ou l'Église. Ce mouvement se développe en France à partir de la fin de la monarchie de Juillet, et surtout au moment de la Révolution de 1848 et sous la IIe République, avec Lamennais, Lacordaire et Philippe Buchez, s'appuyant sur des journaux tels l'Avenir, l'Atelier ou encore l'Ère nouvelle dirigée par Frédéric Ozanam et l'abbé Maret. Il s'agit, tout d'abord, de fournir aux catholiques, jusqu'alors cantonnés dans le domaine spirituel ou par trop liés au parti ultra qui prône un pur et simple retour à l'Ancien Régime, une doctrine politique qui tienne compte de l'évolution de la société depuis 1789, et notamment des idées démocratiques qui triomphent un peu partout en Europe à cette époque. Dans leur volonté de voir les catholiques jouer un rôle politique plus important, ces penseurs s'inspirent d'une vision de l'Évangile qui met l'accent sur sa dimension humaine et, plus encore, d'amour et de fraternité, permettant de résoudre les problèmes sociaux posés par le développement du capitalisme et la difficile condition du prolétariat. Toutefois, leur pensée, mêlée par trop de romantisme et d'esprit prophétique, n'a que peu de prise sur la société, et les différentes tendances se réclamant de la démocratie chrétienne demeurent trop éparses, voire opposées, pour parvenir à jouer un véritable rôle politique. Il faut attendre, en fait, l'encyclique Rerum novarum (1891) de Léon XIII, sur la condition ouvrière, pour voir le mouvement réellement s'organiser et connaître un élan décisif. En Italie, une fraction importante des membres de l'OEuvre

« s’organiser en partis.

Dans l’esprit du Saint-Siège, il ne s’agit pas tant d’afficher une étiquette confessionnelle que de défendre les principes chrétiens dans le débatpolitique.

Cette impulsion venue de Rome favorise alors le développement du mouvement démocrate chrétien. En Italie, don Sturzo fonde le Parti populaire italien qui prône un programme social assez vaste, et rencontre un large écho dans la population obtenant, dès 1919, près de100 députés à l’Assemblée.

En Belgique, le Parti catholique belge se rallie aux thèses démocrates chrétiennes défendues notamment par Carton De Wiart et fait adopter auParlement d’importantes lois sociales concernant le droit de grève ou la réduction du temps de travail.

En Allemagne, le parti catholique, le Zentrum (« Centre catholique »), déjà puissant sous le règne de Guillaume II, devient l’une des principales formations de la République de Weimar et prend part à des gouvernements de coalition.

Dans lemême temps, des ecclésiastiques tels Mgr Seipel en Autriche, Mgr Nolens aux Pays-Bas, Mgr Sramek en Tchécoslovaquie prennent la tête de partis démocrates chrétiensappelés à jouer un rôle très important sur la scène politique de leurs pays.

Ailleurs en Europe, ce sont des laïcs qui s’organisent, notamment en Suisse, en Roumanie, enLituanie et en Pologne, tandis qu’un Secrétariat international des partis démocrates chrétiens voit le jour en 1928, afin de renforcer les liaisons au niveau européen. En France, malgré la défiance d’une large partie de l’électorat envers les influences cléricales, un parti démocrate-populaire est fondé par Auguste Champetier de Ribes quiregroupe les membres de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) et du Sillon notamment.

Même si son nombre de députés demeure limité (une dizaineau maximum), il exerce cependant une influence certaine, à laquelle s’ajoute également celle du parti de Marc Sangnier, la Jeune République.

Toutefois, la condamnation del’Action française par la papauté en 1926, qui détache de l’extrême droite une partie importante des électeurs catholiques, et le ralliement des journaux tel la Croix, aux thèses démocrates chrétiennes, contribuent à renforcer l’audience de ce mouvement. 5 DU SUCCÈS À LA REMISE EN CAUSE Alcide De Gasperi, sur l’EuropePremier président de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) en 1954, Alcide De Gasperi est un Européenconvaincu, comme en témoigne cet extrait de discours : « L’important pour nous lorsque nous parlons de l’Europe réside dans larelation de paix et de collaboration entre la France et l’Allemagne.

C’est là l’aspect principal.

En second lieu, vient la possibilité dedévelopper ultérieurement le champ d’action de cette Europe.

Il ne s’agit pas seulement de mettre en commun notre armée ouencore le charbon et les matières premières.

Il s’agit aussi d’un marché commun, de la libre circulation du travail et desmarchandises.

C’est ici que se situent les intérêts de l’Italie.

»« L’importanza per noi quando parliamo d’Europa è nel rapporto di pacee di collaborazione fra la Francia e la Germania.

Questo è il principale.

Secondo è la possibilità di uno sviluppo ulteriore perl’estensione del campo d’azioni di questa Europa.

Non si tratta soltanto dell’esercito comune nemmeno del carbone e dei mineralicomuni.

Si tratta anche di un mercato comune, della libera circolazione del lavoro e delle merci.

E là dove gli interessi dell’Italia più simanifestano.

»Courtesy of Archives Sonores, Paris.

All Rights Reserved./UPI/CORBIS-BETTMANN Ce n’est cependant qu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale que les démocrates chrétiens acquièrent véritablement une assise politique très large auprès desmasses catholiques.

En Italie, le Partido della Democrazia cristiana (DC) fondé en 1944 a, jusqu’en 1993, assumé la direction du pouvoir ou participé à des gouvernements,sous l’impulsion de leaders tels qu’Alcide De Gasperi, Aldo Moro, Amintore Fanfani, Giulio Andreotti ou Ciriaco De Mita.

En Allemagne, la Christlich-Demokratische Union(CDU), née en 1945, a gouverné sans interruption depuis 1949, à l’exception d’une courte période (1969-1982).

De même en Belgique, le Parti social chrétien (PSC-CVP),héritier du Parti catholique belge, joue un rôle de tout premier plan dans la vie politique du pays, tandis qu’en France, le Mouvement républicain populaire (MRP) devientl’un des pivots de la IV e République, aussi bien lors du tripartisme (avec les socialistes et les communistes) que lors de la constitution de la Troisième Force (avec les socialistes, les radicaux et plusieurs partis de droite modérée). Aldo MoroUPI/THE BETTMANN ARCHIVE Ce succès s’explique d’une part par le rôle joué par les démocrates chrétiens dans la résistance au nazisme et au fascisme et, d’autre part, par l’écroulement de la droitequi, bien souvent, avait collaboré durant la guerre avec l’occupant nazi.

Ainsi, nombre d’électeurs de droite se reportent sur les partis démocrates chrétiens, notamment enFrance, afin de faire barrage aux socialistes et aux communistes.

La peur du communisme, ainsi que le soutien électoral de la droite entraînent principalement deuxconséquences : Giulio AndreottiHomme politique italien, Giulio Andreotti a été président du Conseil à trois reprises entre 1972 et 1992.Agenzia Dufoto/Farabolafoto — Sur le plan extérieur, cela permet aux démocrates chrétiens de jeter les bases de la construction européenne.

Déjà durant l’entre-deux-guerres, ils avaient œuvré pour laréconciliation des peuples, soutenant notamment les initiatives d’Aristide Briand et d’Heinrich Brüning pour mettre un terme à l’hostilité franco-allemande.

L’Italien AlcideDe Gasperi, l’Allemand Konrad Adenauer et le Français Georges Bidault sont ainsi les grands artisans de l’unité économique et politique de l’Europe de l’Ouest, face àl’Europe de l’Est communiste, par l’intermédiaire notamment du plan Schuman et la mise en place de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) en 1952,puis par la signature du traité de Rome en 1957.. »

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