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Front national : l'enracinement

Publié le 06/12/2018

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Sans conteste, l'année 1995 marque un tournant dans l'histoire du Front national (FN). Quand on compare les résultats des mêmes types d’élection, on constate que le parti de Jean-Marie Le Pen n 'a cessé de progresser depuis 1983-1984, moment de son « explosion » électorale.

 

Les résultats des scrutins présidentiel et municipaux de l’année 1995 confirment cette tendance. Cet essor se manifeste de trois façons : une augmentation des suffrages (Jean-Marie Le Pen réalise un meilleur score que celui de 1988), l'élection de leaders locaux

 

(un certain nombre de villes sont désormais gérées par le FN) ; enfin, une modification de la nature du vote, qui de protestataire semble devenir plus idéologique.

En outre, 81 % des électeurs du 23 avril ont été fidèles à leur choix politique au premier tour des élections municipales le 11 juin. Ainsi, le décalage entre les scrutins nationaux et locaux a disparu : de protestataire le vote FN est devenu idéologique. Les résultats au second tour des municipales l’attestent : en 1989, le Front national avait obtenu 489 conseillers municipaux ; en 1995, il en totalise 992 ! Même si la victoire annoncée de Marie-France Stirbois à Dreux n’a finalement pas eu lieu, une ville de plus de 100 000 habitants (Toulon) et deux de plus de 20 000 (Orange et Marignane) sont aujourd'hui administrées par des maires frontistes. On ne peut donc plus opposer les électeurs qui, nombreux, votent pour Le Pen aux élections nationales à ceux, plus rares, qui feraient un choix identique aux élections locales. La réussite personnelle du chef du FN se double d'une solide implantation de candidats locaux, désormais légitimés par fonction du suffrage universel. 

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