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Khomeiny (Ruhollah Mussavi Hendi, dit Ruhollah)

Publié le 01/04/2019

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Khomeiny (Ruhollah Mussavi Hendi, dit Ruhollah) Chef religieux et homme politique iranien * 24.9.1902, Khomeyn près d'Ispahan + 3.6.1989, Téhéran

 

Issu d'une famille d'érudits chiites, Khomeiny fait des études religieuses et devient haut dignitaire (Ayatollah) à Qom. Partisan du strict respect des principes coraniques, il s'oppose, dès 1945, à la politique de modernisation et d'occidentalisation de Réza Pahlévi qui cherche notamment à réduire l'influence et les propriétés terriennes des Mollahs. Il devient le leader incontesté du fondamentalisme islamique moderne. Expulsé en Turquie après les graves troubles de 1963, il organise depuis ses lieux d'exil (Turquie, Irak et France à partir de 1978) la résistance contre le shah et déclenche la révolution iranienne. Après avoir remporté la victoire, Khomeiny rentre dans son pays en 1979 et proclame la République islamique d'Iran. Il fait voter par le peuple une Constitution accordant aux religieux islamiques une position dominante dans l'appareil politique. Khomeiny incarne alors la plus haute autorité de l'Etat et prend le titre de vali-e-faqik (\"théologien suprême\"). Il se pose à la fois comme l'adversaire de l'Occident, en menant une politique radicalement anti-américaine (prise d'otages à l'ambassade américaine de Téhéran 1979-1981), et comme celui de l'Union soviétique. Pendant la guerre du Golfe, qualifiée par Khomeiny de \"guerre sainte\" menée contre l'Irak sunnite de Saddam Hussein, il se montre inflexible, désirant à tout prix conserver les intérêts économiques de la province pétrolière du Khuzestan (1980-1988). Quelques mois avant sa mort, Khomeiny demeure le défenseur de l'Islam : il ordonne en effet à tous les musulmans croyants d'assassiner l'auteur blasphématoire des \"Versets sataniques\" (1988), Salman Rushdie. Ali Akbar Rafsandjani prend ensuite sa succession.

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Ruhollah Khomeiny Après une modernisation sous la contrainte avec Muhammad Riza Chah, l'Iran connaîtra un retour vers un État théocratique le plus ferméavec l'ayatollah Khomeiny. Ruhollah Khomeiny est né dans une famille de religieux : son grand-père et son père étaient des mollah, des prêtres chi'ites.

Il a troisans lorsque son père est exécuté sur l'ordre du propriétaire terrien qui héberge sa famille.

Sa mère puis son frère aîné lui donnent touteson éducation, totalement religieuse, complétée par un enseignement dans des écoles islamiques.

A vingt deux ans, il choisit de vivredans la ville sainte de Qom, et Khomeiny sera le pseudonyme qu'il adoptera en 1930 Étudiant en théologie puis chercheur, il accomplit plusieurs études sur la philosophie chi'ite, et la morale islamique.

La mort de son père,son éducation, tout le mène à affirmer une opposition tenace contre le gouvernement du Chah d'Iran Muhammad Riza Pahlavi qui mèneune politique de modernisation du pays au mépris de toutes les convictions religieuses.

Khomeiny constitue peu à peu autour de lui uneécole, un groupe de disciples.

Ses prêches du vendredi à Qom exaltant la pureté islamique, et le refus de toute compromission avec lesreprésentants de l'Ouest sont de plus en plus écoutées. En 1950, il est élu ayatollah par le collège des mollah puis dix ans plus tard, grand ayatollah ce qui fait de lui le chef incontesté de lacommunauté chi'ite en Iran.

Ce titre lui donne tout à la fois une crédibilité et une audience renforcées.

Il renouvellera donc ses attaquescontre la politique du Chah : il dénonce la laïcisation du gouvernement, la réduction des pouvoir religieux, l'émancipation des femmes etla réforme agraire. En 1962 et 1963, il franchit un pas : sa critique est devenue une croisade appelant à la révolte.

Des foules fanatisées le suivent, desmanifestations se déroulent dans les grandes villes d'Iran, violemment réprimées par la milice et par la Savak, la redoutable policesecrète.

En juin 1963, son arrestation avec trente autres religieux, provoque des émeutes dans tout le pays.

Partie du bazar de Téhéran,la violence gagne Qom, Tabriz, Chiraz, Meched.

On attaque tout ce qui représente l'Occident : compagnies aériennes, boutiques,banques.

Les femmes sans tchador sont brutalisées, l'une d'elle est battue à mort.

Khomeiny reste incarcéré un an faisant l'objet d'unevénération au-delà des murs de sa prison.

Le 4 novembre 1964, il est expulsé d'Iran et trouve refuge en Irak dans la ville de An-Najaf.Ayant conservé toute une organisation de fidèles en Iran, il appelle inlassablement au renversement du Chah, et à l'établissement d'unerépublique islamique.

Son influence gagne du terrain au fur et à mesure que le régime autoritaire du souverain iranien perd sa popularité. En 1978, il s'installe à Neauphle le Château, près de Paris sur l'invitation de Valéry Giscard d'Estaing après avoir été expulsé d'Irak.

De là,il expédie régulièrement des cassettes sur lesquelles sont enregistrés ses prêches, sortes de samizdat audio, destinés à une populationparfois illettrée et surtout sensible au charisme et à la voix de son leader. La fin de l'année 78 sonne le glas pour la dynastie Pahlavi : la population de Téhéran défile en scandant "Mar bar Shah" (Mort au Chah)tandis qu'une grève générale est déclenchée Celui-ci s'exile, le 16 janvier 1979 au Caire, puis au Maroc et finalement à Panama.

L'imamKhomeiny débarque triomphalement en Iran le 1er février 1979. Presque immédiatement, le gouvernement tombe aux mains des religieux, le pouvoir étant disputé entre différents clans.

Khomeiny estl'arbitre suprême Tous les politiques proches de l'ancien régime, les chefs de la Savak, l'ancien ministre Hoveida sont exécutés.

Uneimpitoyable "chasse aux sorcières" s'ouvre dans le pays, les exécutions se comptant par centaines.

Même l'opposition civile à l'ancienrégime pourtant un allié est muselée.

Tous ses membres systématiquement emprisonnés ou exécutés.

Les femmes sont contraintes àporter la grande robe (démure) et le foulard, le tchador ; celles qui s'y refusent sont bastonnées, parfois lapidées.

L'autorité masculine estentièrement rétablie au sein du couple et de la famille.

La musique occidentale, l'alcool sont interdits.

Les pasdaran (les gardiens de larévolution), jeunes hommes barbus de la garde rapprochée et de la milice religieuse envahissent les hôtels modernes et vident les barsde toutes leurs réserves d'alcool. Khomeiny coupe toute relation avec les pays de l'Ouest et les superpuissances ("les grands satans"), et proclame clairement son hostilitéà l'égard des États-Unis.

En novembre 1979, l'ambassade américaine est occupée, quarante fonctionnaires pris en otages durant plus d'unan.

Le conflit latent entre l'Iran et l'Irak éclate en 1980, l'espoir secret de Khomeiny étant de renverser Saddam Hussein.

La guerre durerahuit ans, se révélera non seulement sanglante pour les deux pays mais ruineuse : après des offensives victorieuses de l'Iran, le conflits'enlise dans les marais d'Howeiza à la frontière des deux pays (on dénombrera dans cette seule région 28 000 morts en 1985), puisreprend en 1987 avec l'offensive iranienne de Bassora.

En sept ans de guerre on compte 1 200 000 morts dans le deux camps… Vieillissant, l'imam objet d'une adoration populaire sans faille se retire à Qom.

Son intransigeance pendant la guerre Irak Iran inquiètemême les plus fanatiques de ses disciples.

Le président du parlement l'imam Rafsandjani commandant des forces armées qui le pressaitd'accepter la résolution 598 de l'ONU exigeant l'arrêt immédiat des combats a finalement obtenu gain de cause le 20 juillet 1988.

Lesrelations avec la France seront préservés jusqu'en 1987, lorsque Whalid Gorgdji, fonctionnaire à l'ambassade soupçonné de complicitédans les attentats terroristes à Paris, refuse de se présenter devant le juge d'instruction.

Paris rompt les relations diplomatiques avecTéhéran.

Le consul de France à Téhéran, retenu prisonnier, sera échangé à la fin de l'année contre Gorgdji.

Les relations entre les deuxpays se rétablissent. En 1989, Khomeiny que l'on disait fatigué montre qu'il n'a rien perdu de sa combativité : il lance une "fatwa" contre l'écrivain indo-britannique Salman Rushdie après la publication de son livre Les Versets sataniques pour injures à la religion islamique.

N'importe quelcroyant sera un héros s'il exécute l'écrivain, une récompense est promise.

Un de ses éditeur est assassiné au Japon, son traducteursuédois également.

L'émotion suscitée est énorme dans le monde entier, et les écrivains se mobilisent pour que les gouvernementsfassent pression sur l'ayatollah.

En vain. L'imam Khomeiny meurt le 4 juin 1989.

Son enterrement mobilise une foule immense, des femmes et des enfants meurent étouffés dansles bousculades pour tenter de toucher son cercueil.

Il laisse le souvenir d'une guerre épuisante pour son pays avec l'Irak, de milliers demorts à son arrivée et d'un régime de terreur.

Son successeur sera Hachemi Rafsandjani, né en 1937, lui aussi un religieux, considérécomme le dauphin depuis plusieurs années.

Pragmatique, il s'est employé malgré les réticences des mollahs à rouvrir les frontières auxpays de l'Ouest et à renouer des liens commerciaux pour tenter de faire revivre une économie très affaiblie par le régime et la guerre.. »

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