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Khomeiny, Ruhollah

Publié le 05/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Khomeiny, Ruhollah (1902-1989), dignitaire religieux de l’islam chiite, homme politique iranien, fondateur et Guide suprême de la révolution islamique d’Iran de 1979 à 1989.

2   ASCENSION ET EXIL

Né à Khomein, Ruhollah Khomeiny étudie la théologie et l’exégèse coraniques à Qom, ville sainte du chiisme. Devenu docteur de la loi coranique (ayatollah), il enseigne à son tour, s’imposant comme l’un des principaux dignitaires du clergé chiite. Opposé à la dynastie des Pahlevi, il développe des thèses contre la monarchie et l’Occident et préconise l’intervention du clergé dans le champ politique et social. Alors que le régime de Muhammad Riza Chah ne tolère aucune opposition politique laïque, Khomeyni voit son influence s’accroître. Il est arrêté en 1963, accusé d’être à l’origine d’une tentative d’attentat contre le chah, promoteur de l’émancipation féminine que l’ayatollah juge contraire au message du Coran.

Exilé d’abord en Turquie, il s’installe l’année suivante en Irak, où il poursuit son enseignement dans la ville sainte de Najaf. Khomeiny développe alors sa doctrine politico-religieuse, influencée par celle des Frères musulmans. Il préconise l’établissement d’un gouvernement dirigé par le clergé chiite, guidant la société iranienne dans le respect des principes fondamentaux de l’islam. L’influence de Khomeiny grandissant dans la communauté chiite d’Irak, majoritaire dans le pays, l’ayatollah est expulsé en 1978. Il se réfugie en France, dans la banlieue de Paris. De son nouveau lieu d’exil, il poursuit son combat contre le régime du chah et son principal soutien, les États-Unis.

3   LE LEADER DE LA RÉVOLUTION ISLAMIQUE

Revenu triomphalement dans son pays en février 1979, après la chute du chah, l’ayatollah Khomeiny prend la direction de la révolution islamique. En avril, il fait proclamer une République islamique, dont il devient le Guide suprême. S’appuyant sur le Parti de la République islamique et sur les fanatiques « Gardiens de la révolution « (pasdaran), il entreprend l’islamisation de la société iranienne. Une nouvelle Constitution, approuvée par référendum en décembre, entérine la révolution. Le nouvel État est fondé sur la loi islamique, la charia, et sur le principe du velayat-e-faqih (« gouvernement du sage religieux «), qui affirme l’autorité absolue du religieux sur le politique.

En novembre 1979, les diatribes de Khomeiny contre les États-Unis encouragent les étudiants extrémistes à prendre d’assaut l’ambassade américaine à Téhéran. Soixante-dix personnes, dont soixante Américains, sont retenues en otage jusqu’en janvier 1981. La guerre déclenchée par l’Irak contre l’Iran, en octobre 1980, va permettre à Khomeiny d’en appeler au patriotisme iranien. Dans le même temps, il élimine ses adversaires, faisant destituer par le Parlement en 1981 le président de la République, Bani Sadr, et réprimant les oppositions laïques, kurdes comme celles des religieux modérés. Le régime tente également d’exporter la révolution islamique, finançant et soutenant les terrorismes antioccidentaux.

En août 1988, le régime de Khomeiny est contraint d’accepter un cessez-le feu avec l’Irak, imposé par le Conseil de sécurité des Nations unies. En dépit du coût économique et humain de la guerre Iran-Irak et des rivalités de pouvoir entre radicaux et modérés, l’autorité de Khomeiny n’est jamais remise en cause. Peu de temps avant son décès, le Guide suprême prend un décret religieux (fatwa) condamnant à mort l’écrivain britannique Salman Rushdie, accusé de blasphémer l’islam dans son ouvrage les Versets sataniques. Des milliers de musulmans chiites manifestent, dans le monde entier, contre l’écrivain. Le protégé de Khomeiny, Ali Khamenei, lui succède comme Guide suprême de la révolution.

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