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Les limites de la démocratie athénienne au IVe siècle avant J.C

Publié le 17/08/2012

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c’est seulement dans une telle constitution que les citoyens ont la liberté en partage ; c’est à cela, en effet, que tend, dit-on, toute démocratie). Et l’une des formes de la liberté, c’est d’être tour à tour gouverné et gouvernant. En effet, le juste selon la conception démocratique, c’est que chacun ait une part égale numériquement et non selon son mérite, et avec une telle conception du juste il est nécessaire que la masse soit souveraine, et ce qui semble bon à la majorité sera quelque chose d’indépassable [...] De sorte que dans les démocraties, il se trouve que les gens modestes ont la souveraineté sur les gens aisés ; ils sont en effet plus nombreux, et c’est l’opinion de la majorité qui est souveraine”  Cependant il cite de nombreuses dérives dans la démocratie, les plus connues sont les deux suivantes:  -La démocratie populaire, qui serait l'accaparation du pouvoir par les classes moyennes-basses et l'oppression des riches. Selon lui il ne faut jamais perdre de vue le principe de la république: tout pouvoir doit s'exercer au service de l'intérêt général.  -La démagogie, qui vient donner l'illusion au peuple qu'il gouverne: pour substituer la souveraineté des décrets à celle des lois, les démagogues attribuent toutes les affaires au peuple ; car leur propre puissance ne peut qu’y gagner. Ils ont l’air de laisser à la foule la décision ; mais en réalité ayant capté la confiance de la multitude ce sont eux qui gouvernent sous le couvert de la volonté populaire.

« défendre et le peuple la nourrir.

Il n'est donc pas étonnant de comprendre que Platon n'est pas favorable à la démocratie car la démocratie serait donc mélanger lesindividus rationnels avec irrationnels, et cela pourrait créer une confusion “C'est un gouvernement agréable, anarchique et bigarré, qui dispense une sorte d'égalitéaussi bien à ce qui est inégal qu'à ce qui est égal”.Platon ( qui était comme on a pu le voir un aristocrate dans l'âme) a fait une critique de la démocratie dans le 8è livre de la République.

Selon le philosophe del'Académie, les limites de la démocratie qui pourrait être le régime le plus mauvais, sont les suivantes:-La démocratie est d'abord incapable de faire régner la justice dans la Cité, car il n'y a aucun pouvoir fort, il y a trop de personnes qui dirigent la cité et donc trop dedébats avant de passer à l'action.

De plus le pouvoir est morcelé et cela crée donc des lenteurs administratives.-Démocratie mélange les êtres intelligents et cultivés avec les êtres sans culture ni éducation, des “ignorants”, cela crée une confusion et peut mener a de grosproblèmes, car les ignorants handicaperaient les philosophes et hommes éduqués, ils ralentiraient le bon fonctionnement de la cité et le progrès, c'est pour cela qu'ilsne peuvent pas accéder à la vie politique.-Démocratie peut crée une anarchie car l'absence de pouvoir fort et de dirigeants autoritaires pourrait laisser tomber le peuple dans la décadence et dans l'anarchie,car si il n'y a pas de pouvoir puissant (le pouvoir pour être puissant, ne peut être partagé, morcelé entre une grande masse d'individus) le peuple pourrait faire ce qu'ilveut et cela créerait une anarchie. B.

Selon Aristote, au contraire, la société n'est divisée qu'en deux classes, les riches et les pauvres.

Aristote attribue à chacun la même faculté à raisonner.

Or, s'il nenie pas qu'il faille être très rationnel pour conduire une Cité, il répond que c'est en additionnant les rationalités individuelles que l'on peut obtenir une rationalitécollective.

C'est pour cette raison que les pauvres, nécessairement plus nombreux, doivent gouverner : Aristote se prononce ainsi en faveur d'une démocratie.

Aristotedéfend un régime ouvert aux citoyens libres (ce qui exclut bien sûr les esclaves et les barbares) ce qui chez lui est à la fois une condition et une finalité de ladémocratie.

Pour Aristote, la démocratie repose sur le gouvernement de chacun par tous et de tous par chacun à tour de rôle.

Il est donc favorable à la démocratie “Leprincipe de base de la constitution démocratique c'est la liberté (c'est, en effet, ce qu'on a coutume de dire parce que c'est seulement dans une telle constitution que lescitoyens ont la liberté en partage ; c'est à cela, en effet, que tend, dit-on, toute démocratie).

Et l'une des formes de la liberté, c'est d'être tour à tour gouverné etgouvernant.

En effet, le juste selon la conception démocratique, c'est que chacun ait une part égale numériquement et non selon son mérite, et avec une telleconception du juste il est nécessaire que la masse soit souveraine, et ce qui semble bon à la majorité sera quelque chose d'indépassable [...] De sorte que dans lesdémocraties, il se trouve que les gens modestes ont la souveraineté sur les gens aisés ; ils sont en effet plus nombreux, et c'est l'opinion de la majorité qui estsouveraine”Cependant il cite de nombreuses dérives dans la démocratie, les plus connues sont les deux suivantes:-La démocratie populaire, qui serait l'accaparation du pouvoir par les classes moyennes-basses et l'oppression des riches.

Selon lui il ne faut jamais perdre de vue leprincipe de la république: tout pouvoir doit s'exercer au service de l'intérêt général.-La démagogie, qui vient donner l'illusion au peuple qu'il gouverne: pour substituer la souveraineté des décrets à celle des lois, les démagogues attribuent toutes lesaffaires au peuple ; car leur propre puissance ne peut qu'y gagner.

Ils ont l'air de laisser à la foule la décision ; mais en réalité ayant capté la confiance de la multitudece sont eux qui gouvernent sous le couvert de la volonté populaire. Chez Platon, le régime idéal est une aristocratie où le savoir et la raison dominent.

Tous les autres régimes (ploutocratie, démocratie, monarchie, ...) sont écartées parPlaton car ils négligent la place du savoir.

Pour résumé, c'est la théorie de la subjectivité de Platon qui le conduit à une position politique élitiste.

Chez Aristote, lepouvoir vient d'en bas et est exercé au nom de tous.

C'est au fond une démocratie assez moderne, où les positions sociales sont ouvertes, où le pouvoir s'auto-contrôle,où la gouvernance est respectée. La démocratie athénienne, malgré son masque de perfection et de recherche de l'égalité, était donc, au final, assez injuste, elle excluait un bon nombre d'habitants dela cité d'Athènes (les femmes, les métèques, les esclaves) et connaissait de nombreuses dérives comme la démagogie, l'oligarchie et la ploutocratie parmi biend'autres.

Cependant il nous faut se garder de juger trop sévèrement la démocratie athénienne car au Ve siècle avant J-C, elle semble être la seule démocratie existante,la démocratie ne réapparaissant que plus d'un millénaire plus tard.

De plus en comparaison avec d'autres civilisations, la cité d'Athènes était très avancée, en effet, leshistoriens et chercheurs n'ont découvert, qu'a ce jour, une seule démocratie avant celles du XVIIe-XVIIIe siècle et c'est bien la démocratie athénienne.

De plus, ilexiste également les mêmes types de dérives et de limites dans les sociétés actuelles (les femmes ne possèdent pas le droit de vote dans certaines régions du monde, ledroit de vote n'existe même pas dans d'autres, la ploutocratie est pr´sente, car l'argent dirige le monde nous le savons bien etc).

Les philosophes grecs Aristote etPlaton on une vison bien particulière et opposée de la démocratie.

Mais leur point de vue sur la démocratie et sur ses dérives est intéressant car ce sont les rares tracesque nous avons de cette époque (les deux philosophes ont raté l'apogée de la démocratie à quelques années près) et ce sont deux philosophes de référence.

De plus, lesanalyses et pensées des grands philosophes comme Aristote, Platon, Thucydide etc sur la philosophie politique sont d'une étonnante actualité.La question désormais est: les grandes civilisations d'aujourd'hui ne cessent de projeter la démocratie athénienne comme une démocratie de référence, comme unmodèle (ces démocraties sont d'ailleurs fondées en partie sur le modèle athénien), les limites de la démocratie athénienne ont quasiment disparu aujourd'hui(l'esclavage est aboli, les femmes ont une place plus importante dans la société, on peut obtenir une nationalité et donc le droit de vote d'un pays en ayant résidésuffisamment longtemps et adopté la culture de ce pays etc).

Cependant, si la majorité des limites ont pu êtres éliminées, les dérives sont toujours présentes, est-ce queles civilisations d'aujourd'hui et de demain pourront éviter certaines limites et dérives du système politique d'Athènes au Ve siècle avant J-C?. »

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