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Mengistu Hailé Mariam

Publié le 06/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Mengistu Hailé Mariam (1937- ), homme d’État éthiopien, dirigeant de l’Éthiopie de 1977 à 1991.

2   ASCENSION DU « NÉGUS ROUGE «

Né dans la province du Harrar, Mengistu Hailé Mariam est originaire du pays oromo. Sa biographie est incertaine : il serait le fils d’un soldat et d’une paysanne. Jeune, il rejoint lui-même l’armée et aurait fait des stages aux États-Unis en 1964 et 1965. À sa sortie de l’Académie militaire, en 1966, il combat la guérilla sécessionniste en Érythrée et obtient le grade de commandant. Alors que les mutineries se multiplient en 1973 contre l’empereur Hailé Sélassié, il entre dans le Comité de coordination des forces armées (DERG), une junte révolutionnaire marxiste créée pour organiser la rébellion, et en devient le vice-président. Après le coup d’État fomenté par le DERG et la chute d’Hailé Sélassié en septembre 1974, il s’impose rapidement comme le nouvel homme fort du pays. Une soixantaine d’officiers sont exécutés et l’ancien empereur est assassiné en 1975, probablement par Mengistu lui-même. Le nouveau régime, qui s’est déclaré socialiste, instaure la nationalisation des terres en 1975.

3   DE LA « TERREUR ROUGE « À LA FAMINE ORGANISÉE

Victime d’une tentative d’assassinat en juillet 1976, Mengistu ordonne de nouvelles purges. Il prend le contrôle de l’État en 1977 et fait régner dès lors la « terreur rouge « contre toute forme d’opposition, réelle ou supposée telle. Au prix de plusieurs dizaines de milliers de morts (en particuliers des étudiants) et de l’exécution de ses rivaux potentiels, le « Négus rouge « parvient, en deux ans, à consolider son pouvoir. Il bénéficie en outre du soutien militaire de l’Union soviétique et de Cuba et parvient, en 1977, à reprendre l’Ogaden à la Somalie.

Deux ans plus tard, il lance la collectivisation forcée des terres et fait massacrer des milliers de juifs falachas. À partir de 1982, l’armée éthiopienne ayant lancé une double offensive contre la guérilla érythréenne menée par le Front populaire de libération de l’Érythrée (FPLE) et contre les rebelles du Front populaire de libération du Tigré (FPLT), le pays s’enfonce dans la guerre et la famine, qui provoque, en 1984, près de 300 000 morts ; due en partie à la sécheresse, celle-ci est aussi organisée par le pouvoir éthiopien, qui ordonne des destructions de villages et de cultures et des déplacements forcés de population afin de vaincre l’hostilité qui croît dans le nord du pays. La même année, l’Éthiopie devient officiellement un État communiste, fondé sur un parti unique (le Parti des travailleurs éthiopiens), dont Mengistu est le secrétaire général.

4   EXIL ET PROCÈS

En 1987, Mengistu devient président de la République populaire d’Éthiopie. Alors que se poursuit la campagne de « villagisation « (migration contrainte de fermiers du Nord vers le Sud), l’armée éthiopienne subit une série de revers dans les provinces rebelles. Le pouvoir de Mengistu ne résiste pas à la décision prise par le gouvernement de l’Union soviétique, après 1989, de retirer son soutien économique et militaire au régime éthiopien. Les forces érythréennes et tigréennes conjuguent alors leurs offensives. En mai 1991, alors que les rebelles sont parvenus devant Addis-Abeba, Mengistu quitte l’Éthiopie pour se réfugier au Zimbabwe. Le chef du FPLT, Meles Zenawi, accède à la présidence de la République.

À partir de 1994, il est jugé par contumace devant la Haute Cour fédérale d’Éthiopie, avec 72 autres responsables, pour génocide, crime contre l’humanité et homicide aggravé — entre 1974 et 1994, le régime du Négus rouge aurait fait 500 000 victimes. En 2007, il est condamné par contumace à la prison à vie.

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