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Abus Sexuel Et Santé Mentale

Publié le 20/09/2012

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  Maintenant que cette association est claire, il est bien de savoir quels sont les troubles de santé mentale les plus souvent corrélés avec l’abus sexuel dans l’enfance.   Ceux-ci sont assez variés, quoi que l’on retrouve certains troubles plus souvent que d’autres.   En fait, la plupart des études arrivent à des résultats semblables et démontrent que la dépression est le trouble de santé mentale le plus fortement associé à l’abus sexuel dans l’enfance (Mullen & al., 1993 ; Brière & al., 2003 ; Spataro & al., 2004 ; Peleikis & al., 2005 et Young & al., 2007).   N’arrivent pas très loin derrière les troubles d’anxiété, qui sont généralement assez fréquents parmi la population ayant un historique d’abus sexuel (Mullen & al., 1993 ; Brière & al., 2003 ; Spataro & al., 2004 ; Peleikis & al., 2005 et Young & al., 2007).   L’étude de Mullen et al., (1993) fait aussi ressortir la prévalence des phobies comme problème de santé mentale possible suite à l’abus sexuel.   De leur côté, Spataro et al., (2004) rapportent que les troubles de la personnalité sont significativement reliés à l’abus sexuel dans l’enfance.   Ce désordre
mental se retrouve même en troisièmes positions des plus courants chez les répondants à l’étude. Tandis que pour l’étude de Young et al., c’est le trouble de stress post-traumatique qui arrive troisième dans les problèmes de santé mentale les plus souvent signalés à la suite d’un abus sexuel (Young & al., 2007).   

« (Jirapramukpitak, Prince & Harpman , 2005).

Une étude récente de Young, Harford, Kinder et Savell (2007) démontre aussi que les participants hommes et femmes ayant un historiqued’abus sexuel se sont classés à des niveaux significativement plus élevés de problèmes de santé mentale sur l’échelle de mesure BSI (Brief Symptom Inventory) : 72% versus 54% pourle groupe contrôle.

Le BSI est un instrument qui évalue la détresse psychologique et les troubles psychiatriques chez les personnes.

Il recueille des données rapportées par le client(Statistics Solutions, 2009).

Ces résultats établissent une fois de plus l’association entre l’abus sexuel dans l’enfance et des problèmes de santé mentale persistants à l’âge adulte.

Il fauttoutefois faire attention puisque les résultats peuvent être faussés en raison du questionnaire BSI qui peut laisser place à interprétation.

Cette étude se veut aussi avant-gardiste dans un effort d’améliorer certaines lacunes méthodologiques.

En fait, cette recherche utilise des mesures normalisées d’abus sexuel et de santé mentale pour examinerleur relation.

Également, c’est une étude mixte, donc elle dit définir la « normalité » en santé mentale (Young, Harford, Kinder & Savell, 2007). Maintenant que cette association est claire, il est bien de savoir quels sont les troubles de santé mentale les plus souvent corrélés avec l’abus sexuel dans l’enfance.

Ceux-ci sont assezvariés, quoi que l’on retrouve certains troubles plus souvent que d’autres.

En fait, la plupart des études arrivent à des résultats semblables et démontrent que la dépression est le troublede santé mentale le plus fortement associé à l’abus sexuel dans l’enfance (Mullen & al., 1993 ; Brière & al., 2003 ; Spataro & al., 2004 ; Peleikis & al., 2005 et Young & al., 2007).

N’arrivent pas très loin derrière les troubles d’anxiété, qui sont généralement assez fréquents parmi la population ayant un historique d’abus sexuel (Mullen & al., 1993 ; Brière & al., 2003; Spataro & al., 2004 ; Peleikis & al., 2005 et Young & al., 2007).

L’étude de Mullen et al., (1993) fait aussi ressortir la prévalence des phobies comme problème de santé mentalepossible suite à l’abus sexuel.

De leur côté, Spataro et al., (2004) rapportent que les troubles de la personnalité sont significativement reliés à l’abus sexuel dans l’enfance.

Ce désordre mental se retrouve même en troisièmes positions des plus courants chez les répondants à l’étude.

Tandis que pour l’étude de Young et al., c’est le trouble de stress post-traumatique quiarrive troisième dans les problèmes de santé mentale les plus souvent signalés à la suite d’un abus sexuel (Young & al., 2007). Toutes les études de cette recension des écrits affirment que cette association entre l’expérience d’abus sexuel dans l’enfance et la présence de trouble de santé mentale ultérieurementn’est envisageable que si l’on prend en considération les nombreuses variables potentiellement confondantes.

Pour préciser, par variables confondantes on entend, entre autres, lecontexte familial, la situation sociale, les expériences interpersonnelles, les facteurs socio-économiques et démographiques, l’origine ethnique, âge, le sexe, l’auto-victimisation, letempérament, l’histoire de développement, les fonctions psychologiques et les caractéristiques des expériences d’abus (Mullen & al., 1993 ; Brière & al., 2003 ; Spataro & al., 2004 ;Peleikis & al., 2005 ; Jirapramukpitak 7 al., 2005 et Young & al., 2007) Tout d’abord Mullen et Elliott, stipulent que la relation abus sexuel dans l’enfance et troubles de santé mentale estsignificative, mais qu’elle peut être ouverte à plusieurs explications possibles autres qu’en terme de lien causal.

Ils disent que la vraie relation entre l’abus sexuel et la santé mentale nepeut être comprise si l’on ne prend pas en compte la contribution des facteurs qui peuvent avoir un impact sur les chances de subir de tels abus et contribuer directement à des troubles de santé mentale à l’âgeadulte (Mullen & Elliott, 1993).

Cette étude soutient l’idée que l’abus sexuel dans l’enfance doit, dans la plupart des cas, être considéré comme un élément dans une matrice d’effetsindésirables qui accroît la vulnérabilité de l’individu abusé à des troubles de santé mentale subséquemment (Mullen & Elliott, 1993).

Brière et al., admettent la même réalité en disant qu’ilest important pour les chercheurs de contrôler des variables qui peuvent confondent les résultats et ainsi ne pas révéler les impacts spécifiques de l’abus sexuel (Brière & al., 2003).

Ilscomplètent en disant qu’un des buts essentiels des recherches dans ce domaine est de déterminer les médiateurs et les mauvaises associations de la relation entre l’abus sexuel et lessymptômes afin de trouver les véritables liens.

En fait, dans leur étude, les tailles d’effets trouvées suggèrent que l’impact de l’abus sexuel peut probablement varier d’individu enindividu en fonction d’une gamme d’autres variables (Brière & al., 2003).

De leur côté Spataro et al., expliquent le fait que, de ne pas considérer ces variables dans une étude, tend àdiminuer la probabilité de trouver une association véritable entre ces deux données (Spataro & al., 2004).

Paleikis et al., ainsi que Jirapramukpitak et al., avancent la même idée en attestant qu’ils n’ont pas le choix d’explorer et de considérer les facteurs de risques familiaux reliés à des aspects de la santé mentale dans leurs recherches s’ils veulentamener des résultats concluants (Paleikis & al., 2005 et Jirapramukpitak & al., 2005).

Finalement Young et al., maintiennent la notion que même si l’association entre l’abus sexuel et lestroubles de santé mentale est évidente, d’autres facteurs non examinés et non mesurés lors de l’étude sont influents ( Young & al, 2007).

Bref, la plupart des chercheurs déclarent quel’abus sexuel peut être mieux compris de concert avec d’autres influences pathogènes.

D’autres variables interviennent immanquablement dans les résultats puisque l’on observe desconséquences à l’age adulte, suite à une expérience vécue dans l’enfance.

Il y a plusieurs années qui séparent ces deux données, donc plusieurs variables qui peuvent venir entraverles résultats.

Dans la majorité des études, la régression logistique leur a permis d’estimer l’influence individuelle de l’abus sexuel sur les troubles de santé mentale, mais la question estde savoir si dans la pratique, une histoire d’abus sexuel dans l’enfance est associée à des troubles de santé mentale à l’âge adulte quand l’abus n’est pas accompagné par un autrefacteur de risque? DiscussionLes recherches pertinentes de la littérature ont réussi à démontrer l’association entre l’abus sexuel dans l’enfance et les troubles de santé mentale ultérieurs.

Par contre, elles sont toutes limitées dans la capacité de déterminer réellement la causalité étant donnée que les données sont transversales,rétrospectives et prospectives plutôt qu’expérimentales… De plus, les conclusions des études ne concordent pas toujours quant aux caractéristiques de l’abus sexuel et aux problèmesde santé mentale subséquents.

À ce sujet, la plupart des auteurs mentionnent qu’il y a toujours, dans les recherches dans ce domaine, des problèmes liés à la définition qu’ils donnent àl’abus sexuel.

Pour certains, l’abus sexuel est considéré seulement s’il y a pénétration (Mullen & al., 1993; Jirapramukpitak & al., 2005).

Pour d’autres, l’acte est envisagé si l’agresseurest âgé de 5 ans ou plus que la victime, qu’il y ait consentement ou non (Jirapramukpitak & al., 2005).

Y a-t-il contact ou pas? Consentement ou pas? L’âge du consentement? L’âge del’agresseur versus l’âge de la victime au moment de l’abus? Ceci peut entraîner des biais quant à la fiabilité puisque les recherches n’utilisent pas toutes des mesures standardisées.

Cela pourrait être intéressant, dans des recherches futures, que les chercheurs utilisent des mesures cohérentes et normalisées, afin de comparer si les résultats correspondent ou nond’une étude à l’autre.

Cela donnerait une interprétation beaucoup plus juste de cette problématique.Dans un autre ordre d’idées, la majorité des textes analysés n’exposent pas clairement le cadre théorique sur lequel s’appuie leur démarche de recherche.

Ceci empêche de bien saisir la position théorique des chercheurs et rend plus difficile la justificationdes variables retenues ainsi que la compréhension et l’appréciation de leurs conclusions.

Autre observation, bien que la majorité des études aient utilisé des instruments dont la validitésoit établie et prouvée, la variété des outils que les chercheurs ont employé limite un peu la possibilité de pouvoir comparer les résultats entre eux.On note aussi quelques failles au niveau méthodologique, surtout sur le plan de la collecte des données.

Toutes les recherches ou presque, en raison du type de problématique, utilisentles mêmes instruments.

Les questionnaires auto-rapporté ainsi que les entrevues comportent presque toujours des risques de biais dans l’interprétation de ceux-ci et qui, enconséquence, peuvent venir fausser les résultats.

Les chercheurs se basent sur l’auto-évaluation pour obtenir leurs informations, donc sur l’évocation rétrospective de la personne.

Ilest impossible de définir avec précision l’évocation rétrospective et la mémoire peut facilement faire défaut, se déformer et ne pas trop bien faire la distinction entre certains événementset faits, réels ou fictifs.

L’honnêteté et la véracité des faits rapportés ne sont pas mesurable.

Les symptômes de détresses évoqués peuvent non seulement être plus ou moins réels,mais aussi aucunement reliés avec un historique d’abus sexuel.

Les personnes qui ressentent une détresse émotionnelle et qui ne peuvent mettre le doigt sur une cause en particulier, sedéculpabilisent en se disant que c’est probablement parce qu’ils ont été victime d’abus sexuel dans leur jeune âge (Brière & Elliott, 2003 et Molnar & al., 2001).

Par conséquent, cetteréalité ne permet pas aux chercheurs de faire une association de cause à effet entre l’abus sexuel dans l’enfance et des problèmes de santé mentale à l’âge adulte.On retrouve aussi une lacune sur le plan des groupes à l’étude pour certaines recherches.

Autant pour les groupes incluant les victimes d’abus sexuel que pour les groupes contrôlesutilisés.

Comme mentionné ci-haut, l’étude de Jirapramukpitak & al., (2005) est une enquête préliminaire avec une taille d’échantillon réduite, ce qui peut amener quelques imprécisionsdans les résultats et ainsi, ne pas révéler la vraie nature de la problématique.

Autre constat concernant l’étude de Young et al., (2007), l’échantillon non-clinique utilisé pour la recherche,renferme des étudiants du Collège.

En étant des étudiants, ils sont plus susceptibles d’avoir un bon fonctionnement général et d’être mieux adaptés que leurs homologues nonétudiants.

Ce n’est qu’une hypothèse, mais pour ces raisons, il est envisageable que les problèmes de santé mentale soient plus difficiles à observer dans ce groupe.

Ceci peut doncvenir biaiser les résultats véridiques dans l’association entre l’abus sexuel dans l’enfance et les problèmes de santé mentale ultérieurs.

Pour ce qui est de l’étude de Brière et Elliott (2003), ils ont choisileur échantillon aléatoirement en envoyant des lettres aux individus à leur domicile.

Cette méthode mérite qu’on se penche sur sa représentativité puisqu’elle ne prend pas en compteles gens en prison, sans domicile fixe, internés ou qui vivaient en maison d’hébergement ou de traitement lors de la collecte des données.

Autre fait, il a été question d’étudesregroupant des échantillons de femmes seulement et d’études avec des échantillons d’hommes et de femmes.

Cette réalité aurait pu venir interférer les liens entre les diversesconclusions des études, mais aucune des recherches mixtes n’a été en mesure de démontrer une différence significative entre les genres, par rapport aux troubles de santé mentale à lasuite d’un abus sexuel.

Les divergences entre les sexes, bien que subtiles, se retrouvaient à d’autres plans et concernaient d’autres caractéristiques ( Brière & al., 2003 ; Spataro & al.,2004 ; Jirapramukpitak & al., 2005 et Young & al., 2007).

Toutes ces adversités recensées dans les études contribuent à diminuer la puissance statistique des analyses et lagénéralisation des résultats Par ailleurs, malgré toutes les contrariétés rencontrées, ces recherches ont tout de même permis de faire une association claire entre une histoire d’abus. »

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