La contre révolution sexuelle

« ques où l'on pratique le contrôle des naissan­ ces, pourrait en quoi que ce soit améliorer la situation.

L'attitude de l'Ancienne Moralité vis-à-vis du sexe a eu de nombreux aspects néfastes, ainsi par exemple la crainte envers le sexe, sa répression et la conception selon laquelle le sexe serait une chose bestiale et ré­ préhensible.

En même temps, cette moralité soutenait avec hypocrisie des niveaux diffé­ rents de moralité sexuelle pour l'homme et pour la femme.

On peut sans aucun doute se passer du retour de telles idées.

Pour déterminer dans quelle mesure l'An­ cienne Moralité a survécu à la révolution sexuelle, le maga zine Time a organisé en 1977 une enquête sur les attitudes et convic­ tions d'un échantillon équilibré de la popula­ tion américaine.

Les enquêteurs demandè­ rent aux personnes interrogée s de donner une série de jugements moraux et, une foi s les ré­ sultats évalués statistiquement, ils constatè­ rent certains chiffres étonnants.

Les adolescents peuvent-ils avoir des rela­ tions sexuelles? 63 CJ?o répondirent non.

Une femme devrait-elle attendre le mariage avant de coucher avec un homme? Oui pour 42 %; 34 % estimèrent que l'homme devrait aussi attendre le mariage.

L'homme doit-il rester fidèle à sa femme? Oui pour 76 %, mai s 79 % ont condamné l'infidélité de l'épouse.

Une faible majorité (52%) affirma qu'il n'y avait rien de mal à ce que de s personne s non En haut , à gauche: Vitrine d'un 'sex shop' à Amste rdam (Pays­ Bas).

Ci-dessus: Ima ge de débauche sexue lle au XVIe siècle.

mariée s v ivent ensemb le; 70 % s'opposèrent au fait d'avoir des enfants en dehors du ma­ riage.

Peut-on tolérer que des personnes de sexe opposé prennent, nues, leur bain ensem­ ble? Non pour 61 %.

Peut-on montrer de s hommes nus au cinéma? 59 % répondirent non et 54 % étaient contre la nudité de la femme à l'écran.

Les personnes qui ont mené cette enquête dé­ clarèrent qu'on trouvait selon les endroits de 20 à 40% d'absolutistes moraux, c'est-à-dire de personnes qui 'voient le mal partout'.

C'est une proportion considéra ble et éton­ nante, et il ne fait aucun doute que l'on re­ trouve parmi ces personnes les gens qui in­ cendièrent volontairement la clinique où se pratiquait le contrôle des naissances.

En clair, la révolution sexuelle n'a pas entraîné le changement que certains auraient pu crain­ dre.

Bien que de nombreuses restrictions et nor­ mes de 1 'Ancienne Moralité soient démodées, et bien que personne ne puisse espérer que la comparaison du train de Barbara Seaman nous replonge dans l'époqu~ victorienne, il y a manifestement aujourd'hui une sene de personnes qui ne sont pas d'accord avec le mot d'ordre d' Aleister Crowley: 'Fais ce que bon te semble' et qui ne désirent ni n'approu­ vent une licence sexuelle totale.

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