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Le Nœud Bo de Lacan

Publié le 15/06/2023

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« LE NŒUD BO DE LACAN Bruno Dal Palu LE NŒUD BO DE LACAN De la Psychanalyse à l’EmètAnalyse Du même auteur L’énigme testamentaire de Lacan, Paris, L’Harmattan, 2004. L'EmètAnalyse, Meschers, Bernet-Danilo, 2005. Introduction à l’EmètAnalyse, Paris, Panthéon, 2020. Amour & conjugalité, Avignon, Réflections, 2021. © L’Harmattan, 2022 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-14-027009-3 EAN : 9782140270093 Toute vérité franchit trois étapes. - D’abord, elle est ridiculisée. - Ensuite, elle subit une forte opposition. - Puis, elle est considérée comme ayant toujours été une évidence. Arthur Schopenhauer Introduction Lorsque je présentais ma thèse sur la dernière théorisation psychanalytique de Jacques Lacan en l’an 2000, j’étais le premier à faire une recherche exhaustive sur ce sujet.

Bien que d’aucuns l’aient qualifié de Clinique Borroméenne, cette théorisation était alors considérée comme totalement incompréhensible, atypique, pour ne pas dire délirant. En publiant ce travail chez l’Harmattan sous le titre : « L’énigme testamentaire de Lacan » (2004), j’avais reçu quelques retours par le biais d’articles, en particulier celui très critique d’un collègue italien Giancarlo Calciolarila.

Toutefois, en dehors de l’estime d’Elisabeth Roudinesco qui le trouva remarquable et la satisfaction de Judith Lacan (fille du Maître) a qui j’ai offert mon livre, cet ouvrage n’a eu qu’un faible écho, sans doute parce qu’il était trop abscons.

Aujourd’hui, comme je l’avais néanmoins prédit, chacun peut constater qu’il y a de plus en plus de publications et de colloques inspirés par cette théorie reposant sur le concept du nœud borroméen ou le Nœud Bo, comme aimait l’appeler J.

Lacan. J’ai donc obstinément renouvelé l’idée de vouloir partager ce que je considère encore être l’une des plus grandes découvertes de la fin du XX° siècle en matière de Psychanalyse et de Psychopathologie. Semblable à une topologie analytique, la dernière théorie de J. Lacan est une sorte de nouveau vêtement théorique.

Ainsi, elle formalisait une nouvelle aire de jouissance de la Psychanalyse mais pas encore de plaisir ; bien qu’en son centre se situe l’Objet@ tel l’invariant lacanien éternellement présent. J’avais donc dans cette précédente recherche conduit une exploration longue et délicate de cette théorie, puisque J.

Lacan l’avait rendue volontairement difficile en brouillant les pistes qu’il avait frayées et en justifiant ainsi sa stratégie : « Pour vous montrer l’intérêt (...) dans le nœud borroméen (...).

Je suis assez tranquille (...) sur ceci que je prends garde à ce que vous ne 9 donniez pas trop de sens et trop vite à ce que je dis, il y a aussi un bon moyen, enfin pour obtenir le même résultat (...) c’est de vous donner assez pour que vous vomissiez.

C’est-à-dire que je ne vais pas y procéder avec le dos de la cuillère.

Je vais vous dire des choses à vomir et qui après tout, vous avez le temps de les ravaler, comme le chien de l’écriture »1.

C’est peu dire que les psychanalystes ont vomi cette théorie et n’y ont acquiescé que par allégeance ou dévotion au Maître, sans en comprendre quelque chose qui fasse avancer leur clinique.

Soucieux de respecter cet avertissement, j’avais dans ma Thèse puis dans un premier livre (déjà cité), bravé l’aversion et tenté de montrer qu’avec le nœud borroméen, il y a dans la clinique de J.

Lacan une rupture conceptuelle pour la Psychanalyse, sans que cela ne s’avère plus digeste.

Suffisamment de temps est passé depuis pour considérer que j’ai marqué le pas et il me semble aujourd’hui que je ne suis pas allé « trop vite », que j’ai largement avalé et ravalé puis digéré cette théorie, pour tenter « de donner du sens » au Nœud Bo de Lacan. En effet, il m’a donc fallu plus de vingt-cinq ans de travail sur la question et une nouvelle tranche d’analyse pour m’autoriser à être « un traducteur, humble et audacieux » de cette dernière théorie lacanienne d’en percer l’énigme avec respect. Pour cela la démarche nietzschéenne m’a guidé pour réfléchir à partir de la pensée de l’auteur et non pas comme lui.

De même, penser à partir du dernier Lacan, comme la figure vitaliste du Réel Psy et du regard tragique sur l’humanité, ce n’est pas d’en rester là où il en resta, mais aller vers là où il nous projeta. Par ailleurs, pour faire avancer ma prédiction selon laquelle tout le monde s’intéressera à cette théorie nécessairement un jour ou l’autre, j’ai tenté de faire cette fois un livre plus facile d’accès. 1 J.

LACAN, Le Séminaire, Livre XXI, Les Non-dupes-errent, 1973-74, inédit, s.

du 18.12.1973. 10 J’ai choisi pour cela de revisiter la dernière partie de ma thèse1 non encore publiée, de manière à ce que je puisse m’autoriser à éclaircir le tâtonnement des derniers séminaires de J.

Lacan et ce à l’aune de ces vingt dernières années de recherche issue de ma clinique. Je me suis volontairement fait accompagner sur ce chemin escarpé de Jean Michel Vappereau, le mathématicien auquel a fait appel J.

Lacan lui-même ; mais aussi de deux autres mathématiciens spécialistes de topologie : Gustave Choquet et Gérard Lopez. J’ai en outre cherché à poursuivre le propos qu’il n’a pas eu le temps d’achever en vue de souligner l’importance de cet apport théorique considérable pour la Psychopathologie. Pour démontrer cet apport, j’ai souhaité mettre en exergue la complexité de cette conceptualisation de façon pragmatique par ma méthode de psychothérapie intégrative, l’EmètAnalyse ; ce qui est sans nul doute une gageure difficile à respecter. Pour ce faire, ce livre est composé de trois parties.

Après avoir résumé cette nouvelle approche clinique, la première partie soulignera dès l’abord, comment cette théorie fut élaborée par J. Lacan de manière tragique.

Dans un second temps et à partir de ma thèse, il sera question de percer le secret du Nœud Bo.

En suivant et en déchiffrant les indices de cette énigme proposée par J.

Lacan, il s’agira de dégager quels en sont les tenants pour la clinique analytique.

Enfin dans une troisième partie, je présenterai ce que l’on peut déduire dans un au-delà de cette découverte de J.

Lacan si l’on achève son raisonnement, voire si on le dépasse jusqu’à l’exporter dans le champ Psychopathologique et celui de la Psychothérapie.

J’aborderai là comment la Clinique Borroméenne de J.

Lacan a essaimé dans la méthode que j’ai conçue, à savoir : l’EmètAnalyse.

Pour des 1 B.

DAL PALU, Le nouage borroméen du Réel, du Symbolique et de l’Imaginaire ou l’Énigme testamentaire de Lacan, Thèse de Doctorat, Université Montpellier III Paul Valéry, 2000. 11 raisons d’honnêteté intellectuelle, je n’utiliserai pas la même manière de rédiger ces trois parties. Dans la première, j’utiliserai la première personne du singulier pour assumer mon analyse mais aussi, la première personne du pluriel pour associer entre autres J.M.

Vappereau qui m’a aidé dans l’orientation de ce récit.

Dans la deuxième, j’utiliserai le « nous scientifique » pour associer tous ceux qui ont contribué à élaborer cette démonstration.

Tout comme l’introduction et la conclusion, la troisième partie sera rédigée en « je », pour signifier la singularité de mes propos au regard de ma propre responsabilité quant aux avancées théoriques innovantes qui ne manqueront pas d’être largement critiquées. Pour conclure cette introduction, au bout de tant d’années de recherche sur cette théorie, j’estime donc n’être pas allé trop vite en besogne pour m’autoriser avec insistance : d’une part, à y mettre du sens, un sens accessible à tous ceux s’intéressant au fonctionnement du psychisme et d’autre part, à envisager une refondation de la Psychanalyse selon le point de structure qu’est le Nœud Bo de J.

Lacan dont l’application a déjà fait ses preuves au sein de la méthode de psychothérapie intégrative que j’ai nommée : l’EmètAnalyse. 12 Première Partie : L’Histoire tragique du Nœud Bo J’ai commencé par l’imaginaire, j’ai dû mâcher ensuite l’histoire du symbolique, avec cette référence linguistique pour laquelle je n’ai pas trouvé ce qui m’aurait arrangé, et j’ai fini par vous sortir ce fameux réel sous la forme même du nœud.1 J.

Lacan Dans « L’énigme testamentaire de Lacan » paru en 20042, j’évoquais l’histoire pathétique qu’engendra pour J.

Lacan l’élaboration du Nœud Bo, cette conception révolutionnaire pour la Psychanalyse.

Mais avec le recul, ce fut finalement bien plus tragique que ce ne fut dramatique ou pathétique.

Simplement tragique et magnifique à la fois, c’est-à-dire, le contraire de l’aimable naïveté ou la malice qui n’est ni utile ni rentable pour l’avenir.

Le titre : "L’énigme testamentaire de Lacan" vient du fait que j’étais convaincu et le suis encore que le Nœud Bo était un véritable lègue offert à la Psychanalyse - et j’ajouterais à la Psychothérapie – tel un testament, une sorte de Théorie sous forme d’une énigme pour mieux nous orienter dans le champ Psy, que j’ai mis plus de vingt ans à déchiffrer. Ainsi, en collaboration avec J.M.

Vappereau, mathématicien, psychanalyste et surtout l’un des collaborateurs de J.

Lacan encore vivant à œuvrer totalement pour cette aventure d’une nouvelle manière de penser la Psychanalyse, j’ai plutôt cherché à présenter cette dernière théorie de l’œuvre de J..... »

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