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LES ASPECTS GEOGRAPHIQUES DU CONFLIT

Publié le 14/08/2014

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LES ASPECTS GEOGRAPHIQUES DU CONFLIT

LE POINT DE VUE TOPIQUE

Le développement de la sexualité que nous venons d'exposer possède un caractère dialectique ; chaque étape apparaît comme une solution d'équilibre entre les pul­sions sexuelles actives à ce moment et d'autres forces qui leur font obstacle. Mais il existe, au cours de ce dévelop­pement, un moment crucial, ou le conflit atteint un point culminant, et dont l'issue est l'amnésie infantile, consé­quence d'un refoulement généralisé.

Or le refoulement qui clôt et. résout la crise oedipienne nous fournit une occasion particulièrement favorable pour meure en évidence les diverses données du conflit. Parmi ces données, celles qui nous intéressent le plus concernent la détermination des forces en présence, mais aussi leur localisation. Bien que ce point puisse à pre­mière vue paraître secondaire, c'est à lai que nous nous arrêterons d'abord, car Freud lui donne une grande importance ; en outre, nous verrons que la localisation nous aide, dans une certaine mesure, à préciser quelles sortes de forces s'opposent aux pulsions sexuelles, et surtout quel but ces forces poursuivent. C'est à cet aspect en quelque sorte « géographique « du conflit que Freud donne le nom de point de vue topique (topos, en grec, signifiant lieu').

La notion même de refoulement implique que l'on adopte, pour définir le conflit, une représentation spatiale

1. Rappelons que le point de vue repique easSOcie au point de vue dynamique (nature et contposition des forces en présence dans le conflit psychtque). et au point de vue économique (qui fait Intervenir la quan­tité, ou Intensité, des forces en présenoe). Ces trois points de vue couvrent peur Freud la totalité du champ théorique en psychanalyse, et leur réunion constitue la métapsychologie,

du champ où les forces vont s'affronter. Un élément refoulé est un élément que l'on a empêché de passer d'un lieu A en un lieu B, ou qui, étant passé en B, se trouve rejeté en A. Ainsi, les termes : inconscient, préconscient, conscient, ne désignent pas seulement un certain état des représentations : pris substantivement, ils correspondent à des zones distinctes du modèle spatial par lequel nous sommes amenés à nous figurer l'appareil psychique. Nous insistons bien sur le fait qu'il s'agit là d'une représenta­tion, qui vaut par sa commodité, en ce sens qu'elle s'adapte bien à la description et à la compréhension des phénomènes observés. Elle ne doit pas être envisagée sur un mode réaliste, qui donnerait aux zones ainsi délimitées un support organique, les faisant par exemple correspon­dre à des localisations cérébrales précises.

 

Dans cette perspective « géographique « sont regrou­pés d'un même côté le conscient et le préconscient, et ceux-ci ensemble s'opposent à l'inconscient, dont ils sont séparés par la barrière de la censure. Il existe ainsi deux camps, qui sont constitués chacun par un ensemble de représentations organisé en système relativement clos ; ils diffèrent à la fois par leur contenu et par leur mode de fonctionnement. Le système préconscient-conscient se structure d'emblée dans une attitude défensive à l'égard de l'inconscient, un peu comme des colons s'installent dans un camp retranché pour y protéger leur mode de vie et leurs institutions contre les forces hostiles du monde extérieur. Le système préconscient-conscient res­sent comme une menace l'intrusion de contenus ou de processus appartenant à l'inconscient ; ceux-ci lui appa­raissent un danger dans la mesure où ils sont incompa­tibles avec ceux dont il est lui-même formé et, par conséquent, mettent en cause son existence même. C'est là une façon de parler qui pourrait sembler exagérément imagée si cette menace ne se traduisait par une angoisse bien réelle, et si le processus du refoulement n'était mis en oeuvre précisément pour y échapper. Ceci nous amène

« du champ où les forces vont s'affronter.

Un élément refoulé est un élément que l'on a empêché de passer d'un lieu A en un lieu B, ou qui, étant passé en B, se trouve rejeté en A.

Ainsi, les termes : inconscient, préconscient, conscient, ne désignent pas seulement un certain état des représentations : pris substantivement, ils correspondent à des zones distinctes du modèle spatial par lequel nous sommes amenés à nous figurer l'appareil psychique.

Nous insistons bien sur le fait qu'il s'agit là d'une représenta­ tion, qui vaut par sa commodité, en ce sens qu'elle s'adapte bien à la description et à la compréhension des phénomènes observés.

Elle ne doit pas être envisagée sur un mode réaliste, qui donnerait aux zones ainsi délimitées un support organique, les faisant par exemple correspon­ dre à des localisations cérébrales précises.

Dans cette perspective «géographique» sont regrou­ pés d'un même côté le conscient et le préconscient, et ceux-ci ensemble s'opposent à l'inconscient, dont ils sont séparés par la barrière de la censure.

Il existe ainsi deux camps, qui sont constitués chacun par un ensemble de représentations organisé en système relativement clos ; ils diffèrent à la fois par leur contenu et par leur mode de fonctionnement.

Le système préconscient-conscient se structure d'emblée dans une attitude défensive à l'égard de l'inconscient, un peu comme des colons s'installent dans un camp retranché pour y protéger leur mode de vie et leurs institutions contre les forces hostiles du monde extérieur.

Le système préconscient-conscient res­ sent comme une menace l'intrusion de contenus ou de processus appartenant à l'inconscient ; ceux-ci lui appa­ raissent un danger dans la mesure où ils sont incompa· tihles avec ceux dont il est lui-même formé et, par conséquent, mettent en cause son existence même.

C'est là une façon de parler qui pourrait sembler exagérément imagée si cette menace ne se traduisait par une angoisse bien réelle, et si le processus du refoulement n'était mis en œuvre précisément pour y échapper.

Ceci nous amène. »

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