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Grand oral du bac : LES INTÉGRISMES

Publié le 28/01/2019

Extrait du document

En outre, il faut faire pression sur l’État pour qu'il se transforme en royaume messianique soumis à la halakha. Les militants les plus extrémistes ourdissent un complot visant à faire sauter à Jérusalem la mosquée al-Aqsa, comptant ainsi déclencher un conflit planétaire qui verrait l'Occident se ranger aux côtés d'Israël pour définitivement triompher des ennemis du peuple de Dieu. Le complot est déjoué in extremis, mais les forces hostiles au processus de paix israélo-palestinien sont toujours à l'œuvre: elles sont à l'origine de l'assassinat de Yitzhak Rabin en 1995 et l'accession au pouvoir de Benyamin Netanyahou a encore accru leur influence.

 

L'intégrisme musulman et la révolution iranienne

 

Il est vraisemblable que l'intégrisme musulman prenne souvent sa source dans le sentiment de frustration éprouvé par une fraction importante de la jeunesse qui, mécontente de son sort et nostalgique d'un âge d'or largement mythique, cherche dans les textes sacrés les bases du renouveau de la société. Le sous-développement des pays du Sud, où l'islam est solidement implanté, la rupture des solidarités traditionnelles, la constante référence à un modèle social etécono-

 

INTÉGRISME, INTOLERANCE, FANATISME

 

L'intégrisme et le fondamentalisme sont des mouvements de retour aux sources d'une religion révélée, de maintien en l'état de ses doctrines fondatrices ; ces attitudes ne se rencontrent guère que dans les religions monothéistes.

 

Lorsqu'il s'agit d'autres types de religions (tels que l'hindouisme ou le bouddhisme), on ne peut parler que d'intolérance ou de fanatisme. L'intolérance conduit à refuser à autrui le droit d'exprimer ses idées ou de pratiquer sa religion ; le fanatisme, non seulement s'oppose à la liberté d'opinion et de culte, mais tente d'imposer à autrui des conceptions et des pratiques cultuelles considérées comme l'unique orthodoxie.

 

Les hindous qui, en décembre 1992, en Inde, ont détruit la mosquée d'Ayodhya plusieurs fois centenaire parce qu'elle était sur le site d'un très ancien temple hindou, ont fait preuve d'intolérance, non d'intégrisme. De même, les attentats, attribués à des musulmans, qui ont endeuillé Bombay et Calcutta en mars 1993 sont le fait de fanatiques exerçant des représailles après la destruction de leur lieu de culte, et non pas d'intégristes ou de fondamentalistes. Ni la sauvegarde d'un quelconque dogme, ni la volonté de se conformer à une quelconque version des textes fondateurs n'entre ici en ligne de compte.

 

De même, le mouvement des sikhs (adeptes d'une religion influencée par l'islam et l'hindouisme et fondée au xVe siècle par Narak), qui se durcit dans les années 1970, a des revendications plus politiques que religieuses, comme la création d'un État indépendant au nord de l'Inde. En 1984, après l'assassinat par un sikh du Premier ministre indien, lndira Gandhi, accusé d'avoir ordonné la violation du Temple d'Or (Amrit Sar), sanctuaire sacré des sikhs, une vague de violence intercommunautaire gagne toute l'Inde.

« Les intégris mes En outre, il faut faire pression sur l'État pour qu'il se transforme en royaume messia nique soumis à la halakha.

Les militants les plus extrémistes our­ dissent un complot visant à faire sauter à Jérusa­ lem la mosquée al-Aqsa, comptant ainsi déclen­ cher un conflit planétair e qui verrait l'Occident se ranger aux côtés d'Israël pour définitivement triompher des ennemi s du peuple de Dieu.

Le complot est déjoué in extr emis, mais les forces hostiles au processus de paix israélo-palesti nien sont toujours à l'œuv re: elle s sont à l'origine de l' assas sinat de Yitzhak Rabin en 1995 et l'acce s­ sion au pouvoir de Benyamin Netanyahou a encore accru leur influence.

L' inté grisme musulman et la rév olut ion iranienne Il est vrai semblable que l'intégrisme musulman prenne souvent sa source dans le sentiment de frustration éprouvé par une fraction importante de la jeune sse qui, mécontente de son sort et nostalgique d'un âge d'or largement mythique, cherche dans les textes sacrés les bases du renou­ veau de la société.

Le sous-dév eloppement des pays du Sud, où l'islam est solidement implanté, la ruptur e des solidar ités traditionne lles, la constante référence à un modèle social et écono- IN TÉq RISME, 1 NTO LERANC E, FA NAT ISM E L'in tégrisme et le fondamentalisme sont des mouvements de retour aux sources d'une reli­ gion révélée, de main tien en l'état de ses doctrines fondatrices; ces attitudes ne se rencontrent guère que dans les religions monothéistes.

Lors qu'il s'agit d'autres types de religions (tels que l'hindouisme ou le bouddhisme), on ne peut parler que d'intolérance ou de fana­ tisme.

L'intolérance conduit à refuser à autrui le droit d'exprimer ses idées ou de pratiquer sa religion ; le fanati sme, non seule ment s'op pose à la liberté d'opinion et de culte, mais tente d'imposer à autrui des concep ­ tions et des pratiques cultuelles considérées comme l'unique orthodoxie.

Les hindous qui, en décembr e 1992, en Inde, ont détruit la mosquée d'Ayodhya plusieurs fois centenaire parce qu'elle était sur le site d'un très ancien temple hindou , ont fait preuve d'intolérance, non d'intégri sme.

De même, les attentats, attribués à des musul ­ mans, qui ont endeuillé Bombay et Calc utta en mars 1993 sont le fait de fanatiques exer­ çant des représailles après la destruction de leur lieu de culte, et non pas d'intégristes ou de fondamentalis tes.

Ni la sauvegarde d'un quelconque dogme, ni la volonté de se confor­ mer à une quelconque version des textes fon­ dateurs n'entre ici en ligne de com pte.

De même, le mouvement des sikhs (adeptes d' une religion influencée par l'islam et l'hin ­ douisme et fondée au xV" siècle par Narak), qui se durcit dans les années 1970, a des reve ndications plus politiques que reli­ gieuses, comme la création d'un État indé ­ pendant au nord de l'Inde.

En 1984, après l' assassina t par un sikh du Premier ministre indien, lndira Gandhi, accusé d'avoir ordonné la violation du Temple d'Or (Amrit Sar), sanc­ tuaire sacré des sikhs, une vague de violence inter commun autaire gagne toute l'Inde.

2016 Assassiné par .....

un juif religieux extrémiste en novembre 1995, Yitzhak Rabin (ck:ontre, son enterrement) avait reçu le prix Nobel de la paix en 1994, en compagnie de Yaser Arafat, à la suite de l'accord israél� palestinien sur la Cis jordanie et Gaza.

De décembre ' 1992 àmai 1995, 64 islamistes ont été condamnés à mort en Egyp te, dont 46 ont été exécutés.

� ·- // mique dominant qui paraît inaccessible sont autant d'élément s qui expliquent, au moins par­ tiellement, l'ampleur des mouvements fondamen­ talistes en Afrique du Nord et au Proche-Or ient.

On ne peut lier ces mouvements à la politique de certains États qui font de la charia, la loi cor a­ nique, l'unique source de leur droit, comm� le Soudan, ou, plus encore, l'Arabie Saoudite, Etat théocratique où la pratique publique des reli­ gions autres que musulmane est interdite.

Ces co�rants se situ�nt plutôt dans la conti­ nuité de l'Egyptien Hassan al-Banna (1906- 1949), fondateur du mouvement des Frères musulmans, et de son succes seur, Say yid Qutb (1906- 1966).

Hassan al-Banna a été assas siné, Qutb, pendu.

Les Frères musulmans luttent pour l'étab lisse­ ment d'un État islamique qui appliquerait la charia.

À ce titre, ils sont hostiles à toute autre religi on; certains groupes, appartenant au mou­ vement ou influencé s par ses thèses mais plus radicaux, sont ainsi à l'origine de l'assas sinat, en 19 81, d'Anouar al-Sadate, «Coupab le» d'a voir fait la paix avec Israël.

Ils sont également res­ ponsables de la destruction de plusieurs églises coptes, d'émeutes antkhrétiennes tout comme d'a tten tats à ré pétition contre des touristes, attentats qui visent à déstabiliser le régime égyp­ tien jugé impie.

Incapables de prendr e le pou­ voir , ils exercent néanmoins une influence cer- taine, notamment par le biais des sentences ren­ dues par les ulémas (docteur s de la loi) de la mosquée al-Azhar, le plus grand centre théolo­ gique de l'islam.

En 1979, en Iran, une révolution renverse le ré­ gime pro-oc cidental (et largement laïcisé) du Shah et porte au pouvoir l'ayat ollah Khomeini.

Celu i-ci instaur e la premièr e Ré publique isla­ mique du monde contemporain, qui met la chana en application.

Cette révolution pourrait s'étendre à l'ensemble du monde musulman.

Il n'en est ri en ; le régime de Téhéran n'a pas d'émule jusqu'à ce que, en Afghanistan, un groupe d'étu­ dia nts en religion (talibans) s'empare de Kaboul et y instaure, en 1996, un des régimes les plus rigo­ ristes du monde.

En terre d'Islam, d'autres tentati ves échoue­ ro nt, non sans conséquences dramatiques.

En Algérie, le Fro nt islamique du salut (FIS) gagne les élections municipales de 1990 ; il arrive en tête au premier tour des législa tives en 1991.

Il n'y aura pas de deuxième tour, le processus électoral étant interrompu.

Le gouv ernement entreprend de démanteler le mouv ement, la répres sion suscite une résistance armée; en quelques années la violence fait des dizaines de millier s de victimes en Algérie et s'exporte à l'étr anger où se produisent des attentats terro­ ristes, notamment en France et aux États- Unis.. »

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