Grand oral du bac : MAHOMET

« Mahomet passion.

Son hostilité aux idoles risque de com­ promettre, à terme, la prospérité de La Mecque: si les pèlerins ne viennent plus faire leurs dévo­ tions à la Kaaba, l'économie s'effondre.

L'attitude de Mahomet apparaît à ses conci­ toyens comme une déclaration de guerre aux dieux, aux sanctuaires et aux valeurs de la cité; il se pose en unique interprète de la volonté divine, et cette prétention provoque indignation et inquiétude.

Les musulmans (muslimin, «ceux qui se soumettent [à Allah) »)_sont persécutés et cer­ tains se réfu gient en Ethiopie, tandis que Mahomet lui-même et ses proches sont protégés par leur appartenance à des clans relativement puissants.

De La Mecque à Médine En 619, Mahomet voit disparaître ses plus fermes soutiens, son épouse et son oncle Abu Talib.

À la tête du clan hachémite, Abu Talib est remplacé par un autre oncle du prophète, Abu Lahab, qui déteste son neveu, contraint à l'exil.

L'oasis de Yathrib, qu'on appelle aussi Médine (a/-Madina, "la ville»), est en proie à des luttes continuelles qui mettent aux prises deux tribus arabes polythéistes appuyées, au gré d'alliances incertaines, par trois tribus juives qui ont là un important centre religieux.

Lassés de ces conflits, les Arabes font appel à Mahomet pour qu'il joue le rôle d'arbitre inspiré par Dieu et rétablisse la paix.

Les musulmans quittent La Mecque par petits groupes.

Mahomet les suit avec son conseiller et beau-père Abu Bakr; les deux hommes sont à Médine le 24 septembre 622 : c'est l'hégire (en arabe hidjra, "émigration», et non pas "fuite»).

Cette année 622 marque le départ du calendrier musulman.

� Ce recueil de prières, Dehail oui Khailat en arabe, de la Mosquée de Médine symbolise le cosmopolitisme de cette ville après l'hégire.

Mahomet s'y installa avec les musulmans qui cohabitèrent en harmonie avec des juifs et les polythéistes.

Aucune conversion n'y était exigée et la liberté de culte respectée.

' Cette enluminure dépeint la bataille qui eut lieu à Badr en 624.

Les musulmans, dirigés par Mahomet et rassemblés à Médine après l'hégire, eurent le dessus sur des compatriotes Qoraychites demeurés à La Mecque.

Naissance d'un État À Médine les émigrés s'établissent aux côtés des Arabes et des juifs.

La nouvelle communauté (l'umma), composite, ne peut adopter le modèle tribal et doit se doter d'une organisation qui lui assure la stabilité.

Une charte définit les droits et devoirs de cette communauté dont la cohésion repose sur la solidarité de tous contre les agres­ sions éventuelles venues de l'extérieur.

Aucune conversion n'est exigée ni des polythéistes ni des juifs; ces derniers resteront d'ailleurs fidèles à leur foi.

Mahomet rassemble autour de lui des partisans de plus en plus nombreux et lance contre les caravanes mecquoises des raids desti­ nés d'abord à punir ses compatriotes de leur incrédulité et ensuite à s'emparer de leurs biens, butin nécessaire à la survie des exilés.

En mars 62 4, au puits de Badr, il triomphe d'une troupe venue de La Mecque au secours d'une caravane.

Après plusieurs ripostes infructueuses, les Mecquois se découragent; son prestige reli­ gieux, la dévotion de ses disciples et ses succès militaires permettent à Mahomet de se poser en chef suprême de la communauté médinoise.

Polythéistes et juifs sont expulsés de la ville, cer­ tains, accusés de trahison, sont massacrés.

Des pactes sont conclus avec des tribus arabes, invi­ tées à adhérer à l'islam.

Autour de Médine se crée une vaste zone d'influence qui englobera yite toute l'Arabie; il s'agit bien là d'un embryon d'Etat.

L'islam triomphant La ville natale de Mahomet demeure puissante et le considère toujours comme un dissident.

Mais il accorde dans sa doctrine une grande place à la Kaaba dont il attribue la fondation à Abraham et à son fils Ismaël, et les Mecquois comprennent qu'une alliance est préférable à un conflit.

En 628, Mahomet se présente devant La Mecque avec un groupe de fidèles non armés et déclare qu'il veut se rendre en pèlerinage à la Kaaba.

Un accord intervient: le pèlerinage est reporté à l'année suivante et une trêve de dix ans est conclue.

En janvier 630, les armées musulmanes occu­ pent la ville sans rencontrer beaucoup d'opposi­ tion.

Les anciens adversaires, ralliés, reçoivent prébendes et postes rémunérateurs.

Les idoles disparaissent de l'antique sanctuaire, les rites sont adaptés au monothéisme triomphant.

Impressionnées par ce succès spectaculaire, les tribus d'Arabie se rallient en masse.

La paix règne dans la péninsule.

C'est alors que, le 8 juin 63 2, Mahomet meurt, de façon inattendue, après une courte maladie.

Ses compagnons parviennent à maintenir la cohésion de la communauté; Abu Bakr est dési­ gné pour lui succéder, et cette désignation ne sus­ cite guère de contestation.

Les dissensions inter­ vinrent plus tard, mais en 632, l'unité des croyants est assurée.

Vers 570 Naissance de Mahomet à La Mecque.

Vers 595 Mahomet épouse Khadija.

Vers 610 Mahomet reçoit la parole divine (vision de Hira).

622. »