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L'EGLISE ET LES EGLISES

Publié le 01/04/2012

Extrait du document

La rupture (le schisme) survenue au XVIe siècle au sein de l'Église catholique, en Occident, s'a ppelle la Réforme ; on peut lui assigner des causes profondes, liées à la structure et au caractère du monde catholique au Moyen Age, et des causes historiques, à savoir les diverses étapes qui ont abouti à l'éclat de 1517.

• Causes profondes. On assiste progressivement, du Xiie au XVIe siècle, à une évolution des esprits; non pas tellement au niveau de la grande masse des chré tiens qui se tournaient avec simplicité et naïveté vers la dévotion à l'Enfant Jésus, à la Vierge et aux saints, mais chez les croyants évolués, qui savent lire le latin et le grec, qui réfléchissent avec scepticisme sur les inconséquences et les scandales du clergé et du SaintSiège. La lutte de la papauté contre les États ital iens, l'exil des papes à Avignon (1309-1378)- qu'on appela la «captivité de Babylone«...

« Quinze jours après la mort d'un pape, a lieu une réunion du Collège des cardinaux qu'on appelle le conclave (étymologiquement : lieu qui peut être fermé à clé) et qui a la charge d'élire à l'unanimité un nouveau pape dont l'élection est annoncée aux fidèles par une fumée blanche.

Une fois élu, le nouveau pape choisit un nom, reçoit l'hommage des cardinaux et adresse sa bénédiction à Rome et à l'univers (Urbi et orbi).

Le pape est élu à vie, et il ne peut théorique­ ment être déposé que pour hérésie , par un concile général de l'Église (ce qui ne s'est d'ailleurs jamais produit).

En fait, dans l' histoire de l'Église catholique, il y eut, jusqu'à la fin du xv• siècle , de sérieuses ri va­ lités et , à certaines périodes, deux papes ont pu affirmer chacun être le seul successeur légitime de saint Pierre .

Les conciles ont rejeté ainsi vingt-huit papes auxquels on applique le nom d'antipapes.

On trouvera une liste complète des papes et des antipapes dans l'Annexe historique qui fait suite au no 99.

8 - La papauté.

a) Pouvoirs du pape.

• Primauté du Siège de saint Pierre.

C'est au concile du Vatican , en 1870, que se définit d 'une façon rigoureuse la primauté romaine : le pape est au-dessus des évêques , en tant qu'il reçoit directement son pouvoir de Dieu ; il est le représentant visible de Jésus­ Christ sur la terre.

Cette primauté consiste en un pouvoir illimité de contrôle sur l'exercice de toutes les institu­ tions ecclésiastiques.

Précisons que si le pape est en droit l'évêque de Rome , puisque tel fut le choix défi­ nitif de Pierre pour établir son Église, il n'y a aucun texte théologique ou canonique qui lui impose d'y résider : rien - théoriquement - n'interdit au pape de s'installer en n'importe quel lieu · de la terre.

• Pouvoir d'enseigner.

Il repose essentiellement sur le dogme de l'infaillibilité pontificale proclamé en 1870 par le Concile du Vatican : le souverain pontife, quand il parle ex cathedra, en tant que pasteur des chrétiens, et qu'il définit un point de doctrine destiné à être reconnu par l'Église universelle, est investi alors , en vertu de son pouvoir divin, de l'infaillibilité .

Préci ­ sons que les actes du pape sont infaillibles non seule­ ment s'il précise qu'il parle ex cathedra, c'est-à-dire du haut de la chaire de Pierre, mais encore s'il s'agit d'une doctrine relevant de près ou de loin de la révé­ lation.

Les conciles et les décisions conciliaires ne sont pas infaillibles, pas plus que les encycliques, sauf si le pape précise officiellement que la matière qu'elles contiennent doit être obligatoirement admise par tous les fidèles.

L 'enseignement du pape et son pouvoir de commander s'expriment par l'intermédiaire de deux sortes de documents : les bulles et les encycliques .

Une bulle est un texte impératif transmettant une décision ponti­ ficale sur un point de doctrine ou sur un sujet connexe; elle est toujours rédigée en latin.

Cet acte tire son nom du sceau en plomb (en latin bulla) qui y était toujours apposé jusqu'en 1878 (date à partir de laquelle les documents furent scellés à la cire rouge) .

L'ency­ clique est une lettre écrite elle aussi en latin, adressée par le pape soit à tous ses évêques, soit au monde catholique en général.

Cette lettre ne comprend pas le sceau de plomb.

Bulles et encycliques sont généra­ lement désignées par les mots latins par lesquels elles commencent .

On trouvera au tableau no 11 les princi ­ pales encycliques pontificales du XIX• et du XX• siècles (de Pie VIl à Paul VI) .

• Pouvoir de gouverner .

Le pouvoir temporel du pape s'exerce sur la cité du Vatican , État indépen­ dant créé par le Traité du Latran en 1929 .

La cité du Vatican a une superficie de 44 ha, elle comprend le palais du Vatican qui est la résidence officielle du Saint- Père ainsi que les jardins et terrasses environnants , la basilique de Saint-Pierre et les bâtiments qui lui sont adjoints.

La cathédrale Saint-Jean de Latran et la rési­ dence de Castelgandolfo sont aussi la propriété du Saint -Siège.

Le Vatican est administré par un gouver­ neur nommé par le pape et assisté d'un conseil consul­ tatif élu.

Les textes législatifs en vigueur sont ceux du droit canon complétés par quelques règlements admi­ nistratifs.

La population globale du Vatican est de l'ordre d'un millier d'habitants .

• La maison pontificale .

L'administration géné­ rale du Vatican comprend de nombreuses fonctions qui occupent clercs et laies (chapelles, entretien du musée, bibliothèque , archives, enseignement, publi­ cations officielles, etc. ).

Isolons la garde pontif icale qui comprend : la garde noble (environ 61 membres) constituée de sujets de nationalité italienne qUI JUS­ tifient de plus d'un siècle de noblesse , la garde pala­ tine (500 volontaires groupés en deux bataillons), la garde suisse (70 sujets de nationalité suisse mesu­ rant au minimum 1.75 m), et les gendarmes pontifi­ caux au nombre d'environ 150 .

Les finances du Saint­ Siège sont administrées comme les finances de n'importe quel État; le denier de saint Pierre est une indemnité versée par la papauté aux ecclésiastiques dans les pays où les prêtres ne sont pas payés par l'État.

• Les cardinaux .

Au début du christianisme, on appelait cardinaux (incardinatius, du mot cardo : le « point d'appui ») certains clercs attachés par leurs fonctions au service d'une Église.

Peu à peu, ces cardinaux disparurent , et seuls subsistèrent ceux de l'Église romaine, à titre de conseillers ordinaires du pape .

Au milieu du Moyen Age, ils forment le Sacré Collège ; la dignité de cardinal confère le droit de porter un chapeau rouge surmonté d'une couronne plate et de deux houppes de quinze glands chacune; le chapeau rouge date de 1245 ; la coiffure usuelle est la barrette rouge (à partir de 1464), tandis que la soutane rouge fait son apparition en 1303 .

Les cardi­ naux sont nommés par le pape, qui demande fréquem­ ment l'avis du Sacré Collège , sans cependant y être obligé .

Depuis 1630 , ils portent le titre d'tminence; jusqu'en 1917 , il était possible à un laie d 'être nommé cardinal (exemple : le cardinal de Mazarin) .

Depuis le XVI • siècle, le nombre des cardinaux était de 70 ; en 1958 , Jean XXII 1 a porté ce nombre à 75 ; Nom des congrégations Congrégation pour la doctrine de la foi (anciennement : Congrégation du Saint-Office).

Congrégation consistoriale.

Congrégation pour l'Église orientale .

Congrégation de la d iscipline des sacrements .

Congrégation du concile .

Date de fondation 1542 1588 1917 1908 1564 Congrégation des religieux.

1586 Congrégation de la propagande.

1622 Congrégation des rites.

1587 Congrégation du cérémonial.

1588 251.2 - LE PAPE ET LA PAPAUTÉ en 1962 ils étaient 90; une décision de Paul VI datant de janvier 1965 a porté maintenant ce nombre à 1 03.

Les cardinaux sont les plus hauts dignitaires ecclé­ siastiques après le pape.

Ils sont répartis en trois classes : dix cardinaux-évêques (6 évêchés autour de Rome : Ostie, Palestrina , Frascati, Porto et Santa Rufina, Sabina et Poggiomirteto , Velletri; quatre sièges de rite oriental), les cardinaux-prêtres (qui sont des évêques titulaires d'une église de Rome) et les cardinaux-diacres (évêques titulaires d'une diaconie).

Une réunion de cardinaux , lorsqu'elle se tient à Rome sous la présidence du pape, s'appelle un consistoire (ne pas confondre avec un conclave).

b) La curie romaine.

A partir du XVI• siècle , fonctionnent autour du pape des institutions permanentes qui ont pris le nom de congrégations ; leur organisation générale a été fixée par le pape Pie X le 29 juin 1908 : la curie romaine est l'ensemble des institutions pontificales qui assistent le pape dans l'e xercice de son pouvoir.

Elle comprend onze congrégations cardinaiices, trois tribunaux pon­ tificaux, six offices curiaux qui s'occupent de l'expé­ dition des actes du Saint -Siège et des affaires qui ne relèvent pas des congrégations, et cinq commissions pontificales, présidées par des cardinaux et chargées d 'étudier certaines questions particulières.

• Les congrégations cardinalices.

Elles sont composées de cardinaux, présidées par le pape ou par un cardinal, avec l'assistance d'un collège d'évêques et de clercs.

Compétences Délits d'hérésie; empêchements de mariages; jeQnes; eucharistie; etc.

On y rattache actuellement l'ancienne Congrégation de l'Index (examen des livres et listes des livres prohibés aux chrétiens sous peine d'excommunica­ tion) .

Elle prépare les consistoires; contrôle les nouveaux diocèses, les chapitres, les propositions de nomination d'évêques, etc.

Les Églises de rite oriental.

Les sept sacrements de l'Église catholique.

Discipline du clergé séculier (c'est-à-dire des prêtres qui ne vivent pas dans des monastères mais dans le monde et des fidèles chrétiens).

Les personnes religieuses.

Les missions d'églises romaines.

Liturgie , procès de béatification ou de canonisation.

Cérémonies papales.

Congrégation des affaires ecclésias- 1814 tiques extraordinaires.

Affaires politiques intéressant la papauté (les concordats, les rapports avec les États , etc.).

Congrégation des séminaires, des 1915 universités et des études .

• Les tribunaux pontificaux .

Ils sont au nombre de trois.

La Rote est la cour d'appel pontificale .

Elle est composée de 10 juges qui siègent par chambre ; elle s'occupe notamment , à l'heure actuelle, de ce qui concerne les affaires matrimoniales .

La Signature Apostolique contrôle la Rote dont elle peut casser les décisions :c'est la Cour suprême de l'Église.

La Sacrée Pénitencerie , avec à sa tête le cardinal grand péniten­ cier , étudie les recours en grâce , les cas de consciènce, les indulgences, etc.

• Les offices curiaux comprennent six institu­ tions .

La Chancellerie apostolique enregistre et expé­ die les actes de la Curie; la Chambre apostolique, avec à sa tête le cardinal camerlingue de l'Église, administre les droits temporels du Saint-Siège ; la Daterie apos­ tolique est chargée des concessions gracieuses; la Secrétairerie des lettres latines et la Secrétairerie des brefs aux princes sont chargées d'écri re en latin et d 'expédier les lettres qui leur sont confiées par le pape ; la Secrétairerie d'i!tat présidée par le cardinal Secré­ taire d'État, est un véritable ministère pontifical.

Quant aux commissions pontificales, elles sont, nous l'avons dit, au nombre de cinq : la Commission pour les études Enseignement .

bibliques (1902) ; la Commission pour l'interprétation du code de droit canon (1917) , la Commission pour la codification du droit canon oriental (1929), la Commission pour la révision et la correction de la Vulgate (1933, confiée aux bénédictins), la Commis­ sion pour la Russie (1930).

• Les représentants du pape.

Le pape peut adresser , à titre de représentant auprès des Églises ou des différentes puissances temporelles de la terre, des envoyés pontificaux appelés des légats.

Les légats ordinaires ont une mission permanente : ce sont les nonces (rôle diplomatique), les prononces (nonces qui ne sont pas doyens du corps diploma­ tique des pays dans lesquels ils sont détachés), les internonces (légats détachés dans des pays non catholiques); les légats a latere (en latin légats « détachés du côté du pape ») sont des envoyés particuliers qui doivent être considérés comme le pape lui-même, et les délégués apostoliques enfin sont des légats ordinaires sans mission diplomatique.

Les légats extraordinaires sont des envoyés dont la mission et la durée de cette mission sont limitées.. »

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