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L'Egypte terre de pèlerinage

Publié le 17/01/2022

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A Jérusalem, Constantin fait construire à grand frais le Saint Sépulcre, dont les murs s\'élèvent autour du tombeau du Christ, disparu deux cents ans plus tôt lors des travaux de terrassement des monuments érigés par Hadrien. li va falloir désormais retrouver les hauts lieux de l\'histoire du Christ, dont deux siècles de persécutions ont brouillé les traces. Parallèlement, on ... 

C\'est au IVe siècle que naît la tradition, encore vivante aujourd\'hui, des pèlerinages chrétiens en Orient. Si la Palestine, la « Terre sainte », est la destination principale des pèlerins, l\'Égypte, où ont eu lieu quelques événements majeurs de l\'histoire biblique, est un détour obligé du voyage.  

L\'INVENTION DES RELIQUES ET DES LIEUX SAINTS Pour « inventer» (du latin inventare, découvrir) les lieux où se sont déroulés des événements bibliques, on procède à une interprétation topographique des Évangiles. L\'imagination n\'a pas de limites, et l\'on retrouve ainsi le puits où Marie puisait de l\'eau, le figuier auquel Judas se pendit, etc. Pour les reliques, il s\'agit d\'une révélation - le saint avertit quelqu\'un de l\'emplacement de son tombeau - ou d\'un miracle : une chamelle blessée est guérie en mettant le pied dans la grotte des reliques de saint Démétrios ... On procède alors à de rapides fouilles et, comme on creuse des tumulus ou d\'anciens tombeaux, on trouve des ossements ! Le moine égyptien Chénouté proteste contre ces méthodes : « Déraisonnables sont ceux qui disent : \"Des martyrs nous sont apparus et nous ont appris où se trouvent leurs ossements. Nombreux sont ceux que les démons abusent par ces artifices\". » Mais, comme il s\'agit avant tout pour l\'Eglise de supplanter les cultes païens, nombre de lieux saints surgissent sur des emplacements dédiés à des divinités du paganisme. 

« assiste à l'émergen ce d'un culte des martyrs, dont les re­ liques vont devenir objets de vénération.

L'incubation L 'un des sanctuaires les plus célèbres de l'Égypte chrétienne est celui de Saint­ Cyr-et-Saint-Jean, situé à Ménouthis (Canope}, sur la côte méditerranéenne, à l'est d'Alexandrie.

C'est là que Cy­ rille, patriarche d'Alexandrie de 412 à 444, fait transférer les ossements de Cyr et Jean, martyrs enterrés auparavant dans l'église Saint-Marc à Alexandrie.

Il s'agit de con­ currencer le temple d'Isis, ré ­ puté pour ses guérisons mira­ culeuses, qui attire une foule de malades.

A cette époque, bien que le sanctuaire isia­ que soit abandonné et envahi par le sable, on conti­ nue à invoquer la déesse en secret, et ce n'est qu'à la fin du v · siècle que les pèlerins affluent vers le tombeau des saints, où se pratique désor­ mais l'incubation.

Cette cou­ tume, héritée du paganisme, consiste à dormir dans le san ctuaire afin d'être visité en songe par les saints gué­ risseurs.

Des lits de fortune sont installés un peu partout; certains pèlerins campent pendant des jours, voire des mois, dans l'espoir d'obtenir la guérison ! A l'extérieur, un établissement de bains pro ­ cure toutes les commodités de s thermes antiques.

Mé­ n outhis continuera à être fréquenté bien après l'inva­ sion arabe, jusqu'à ce que les reliques des deux martyrs soient transférées à Constan­ tinople puis à Rome.

A 43 km au sud d'Alexandrie, sur la tombe de saint Ménas, martyr égyptien, se dresse au v· siècle la plus grande basi­ lique d'Égypte.

Là aussi, on trouve des thermes, trois églises, un palais, des hôtelle­ ries, des ateliers de poterie où l'on fabrique les fameuses ampoules de saint Ménas que chaque pèlerin ramène de son voyage.

Une garnison veille sur la petite ville siège du pèlerinage, véritable Lour­ des de !'Antiquité.

Même la route venant d'Alexandrie a été aménagée afin que les pèlerins puissent faire étape dans les meilleures conditions.. »

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