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Les manifestations religieuses - L'univers de la religion

Publié le 17/01/2022

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La définition de la religion que nous proposions au début de ce fascicule suppose que l'on considère la séparation d'un domaine sacré et d'un domaine profane comme impliquée dans toute attitude religieuse. La plupart des historiens de la religion établissent, en effet, une équation entre religion et sacré. Mais la notion de sacré est empruntée aux religions systématisées. En effet, le sacré implique une transcendance par rapport au profane; de ce point de vue, la religion est un système séparé de l'homme et du social. On parle alors des sacralités comme objets de la religion, c'est-à-dire des manifestations du sacré qui impliquent une distance par rapport à l'humain quotidien.

« pas des phénomènes religieux, mais des complexes culturels comportant à chaque stade de leur possible évolution un aspect religieux conforme aux structures eultu­ relles et aux circonstances historiques.

Si finalement, l'ethnologie parvient à mettre en évidence une attitude religieuse dont la signification générale se retrouve à travers les formes particulières qu'elle prend dans les divers complexes culturels, la structure anthropologique ainsi dégagée en deçà de la diversité des phénomènes et leur donnant leur pleine signification, ne demeurera pas située dans le vide, comme toute conclusion abstraite, mais prendra racine dans les diverses situations humai­ nes à partir desquelles elle a été mise en évidence.

La Religion et la Vie La relation des hommes avec le monde.

La définition de la religion que nous pro­ posions au début de ce fascicule suppose que l'on considère la séparation d'un do­ maine sacré et d'un domaine profane comme impliquée dans toute attitude reli­ gieuse.

La plupart des historiens de la re­ ligion établissent, en effet, une équation entre religion et sacré.

Mais la notion de sacré est empruntée aux religions systé­ matisées.

En effet, le sacré implique une transcendance par rapport au profane; de ce point de vue, la religion est un système séparé de l'homme et du social.

On parle alors des sacralités comme objets de la religion, c'est-à-dire des manifestations du sacré qui impliquent une distance par rap­ port à l'humain quotidien.

Il semble qu'un tel point de départ ne permette pas de sai­ sir l'attitude religieuse dans sa forme fon­ damentale.

Au lieu de séparer le domaine religieux du domaine social total, il con­ vient de les faire colncider.

La religion commence avec la vie.

Cela suppose que l'on fasse d'abord une étude du comporte­ ment social et psycho-social des sujets de la religion.

On voit comment, dès l'abord, le problème déjà envisagé de la mentalité primitive se trouve posé.

JI nous est déjà apparu qu11 la relation de l'homme avec son environnement n'est pas de nature oppositionnelle l'homme ne se sépare pas d'abord de son environ­ nement, c'est-à-dire de l'ensemble des ob­ jets qu'il appréhende.

Il participe au con­ traire à ces objets, il les nomme.

Le monde est essentiellement, pour l'homme , un en­ semble de signes.

Mais il ne s'agit pas de signes vides.

Il est impossible d'établir une distinction entre la représentation et la chose représentée, en d'autres termes, en­ tre signe et signifié.

D'autre part, l'homme ne se distingue pas, ou se distingue mal, de l'objet nommé : il y a en définitive une unité profonde entre le signe, le signifié et le signifiant.

Cette unité explique la fer­ veur de la plupart des sociétés archalques devant le monde .

C'est que cet objet qui, pour nous, est vide de tout rapport, sinon pratique, avec nous-même et avec le reste du monde, se présente à l'individu archal­ que chargé d'implications inexprimées, chargé, à la limite, de lui-même et du monde dans sa totalité.

Rien n'est pris à la légère : pour le Canaque, l'igname est l'équivalent de l'homme, de la vie dans sa fécondité; l'arbre de la forêt qui tient au sol par ses racines, tient à la vie qui est dans le sol, aux ancêtres qui y sont aussi, à moi-même qui ne me sépare ni du sol ni des ancêtres.

Nous retrouvons ici cette at­ titude cosmomorphique qui nous est déjà apparue comme l'attitude originaire.

Elle correspond en tout cas, à des types de so­ ciétés non statifiées au sein desquelles il est possible d'établir une éqnation entre l'orga­ nisation des hommes et l'organisation des choses .

La communion spontanée.

L'attitude cosmomorphique semble impli­ quer une attitude communielle.

Mais il s'agit d'une communion spontanée et non d'une démarche pour retrouver une unité perdue.

A ce stade, l'appropriation de l'ob­ jet, que nous retrouverons dans l'attitude magique, est impossible : le monde n'est pas encore objectivé.

L'unité du monde et des hommes en­ gendre une harmonie affectivement ressen­ tie en quoi consiste ce qu'une conscience occidentale appellerait la vie esthétique : attitude religieuse et attitude esthétique sont ici indifférenciées.

Le domaine du lan­ gage permet de comprendre le sens d'un univers où tout participe à tout : il n'y a pas dans le langage de subordination lo-. »

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