Abbas, Ferhat

Abbas, Ferhat (1899-1985), homme politique algérien, l’un des premiers leaders nationalistes ayant combattu pour l’indépendance de l’Algérie.

Né à Taher, dans le Constantinois, Ferhat Abbas reçoit une éducation française et devient pharmacien. Il exerce diverses fonctions électives au sein des institutions mises en place par la France dans sa colonie algérienne, au conseil municipal de Sétif, puis au conseil général de Constantine. Partisan de l’assimilation des indigènes musulmans, il réclame dans un premier temps l’égalité des droits avec les Français et crée en 1938 l’Union populaire algérienne. Il devient dans les années 1930 l’un des principaux leaders nationalistes, avec Messali Hadj. Mais, face à l’absence de réforme et à l’hostilité tant des colons que du gouvernement français, il revendique l’autodétermination et l’indépendance de l’Algérie et publie en ce sens le Manifeste du peuple algérien (1943).

À la suite des émeutes de Sétif (mai 1945), Ferhat Abbas est emprisonné un an. À sa libération, il fonde l’Union démocratique du manifeste algérien (UDMA), qui rassemble les élites bourgeoises modérées, et préconise la création d’un État algérien autonome tout en conservant le principe d’une collaboration avec la France. Le déclenchement de l’insurrection algérienne, le 1^er novembre 1954, décidée par la tendance dure du mouvement nationaliste, l’oblige à se repositionner. En 1956, il décide finalement de rejoindre le Front de libération nationale (FLN), dont le siège se trouve au Caire et, de là, se bat pour l’indépendance de son pays.

De 1958 à 1961, il est le premier président du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) au Caire. Après l’indépendance (1962), il entre en désaccord avec le FLN dont il juge la ligne politique trop radicale. Exclu FLN en 1963, il est assigné à résidence l’année suivante. Libéré en 1965, il se retire de la vie politique.