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Abbas, Mahmoud

Publié le 07/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Abbas, Mahmoud (1935- ), homme politique et militant palestinien, chef de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) depuis 2004, élu président de l’Autorité palestinienne en janvier 2005.

Ayant été longtemps l’un des principaux leaders de l’OLP et négociateurs de paix avec Israël, Mahmoud Abbas a été Premier ministre de l’Autorité palestinienne en 2003. Après la mort de Yasser Arafat, en novembre 2004, il lui a succédé à la direction de l’OLP, puis à la tête de l’Autorité palestinienne.

2 ENFANCE EN GALILÉE

Né à Safed, une petite ville de Galilée, Mahmoud Abbas appartient à une famille musulmane implantée de longue date dans la région, qui fait alors partie de la Palestine sous mandat britannique. Son père tient une épicerie dans cette localité agricole où vivent 20 000 Arabes et un millier de juifs regroupés autour du tombeau d’un kabbaliste célèbre. À la veille de la proclamation de l’État d’Israël (le 14 mai 1948) et du déclenchement du conflit israélo-arabe, Mahmoud Abbas quitte la ville avec sa famille, sous les bombardements des forces juives.

3 EXIL ET ASCENSION D’UN MILITANT PALESTINIEN

Réfugié en Syrie, Mahmoud Abbas fréquente le lycée puis la faculté de droit de Damas, d’où il sort diplômé en 1958. La même année, il rencontre Yasser Arafat et participe aux réunions qui vont donner naissance au Mouvement de libération de la Palestine, le futur Fatah. Il rejoint officiellement le mouvement trois ans plus tard, sous le nom de guerre d’Abou Mazen. Il ne prend pas pour autant les armes, et se consacre aux domaines de l’économie et des finances. Tout en poursuivant une brillante carrière d’homme d’affaires dans l’émirat du Qatar, il gravit les échelons au sein du Fatah, jusqu’à son entrée au Comité central en 1964.

En 1968, après que le Fatah a intégré l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) — mouvement politique palestinien fondé en 1964 pour s’affranchir de la tutelle des États arabes —, il entre au Conseil national palestinien (l’organe législatif de l’OLP). Il fait partie du Comité exécutif de l’OLP à partir de 1980 et devient responsable du département des relations internationales de l’organisation. Chassé du Liban avec Yasser Arafat en 1982, il s’exile en Tunisie.

4 UN NÉGOCIATEUR DE L’OMBRE

Bien qu’il soit l’auteur d’une thèse négationniste sur le sionisme, présentée à l’université de Moscou (1980), Mahmoud Abbas se distingue tôt au sein de l’OLP par sa conviction que la résolution du conflit israélo-arabe passe par un dialogue avec l’État hébreu. Dès 1977, il milite pour l’ouverture de pourparlers avec la gauche israélienne et, en 1983, il accompagne Yasser Arafat lors d’un premier contact secret à Tunis avec des militants israéliens du « camp de la paix «. Il participe par la suite aux négociations menées en secret par l’OLP et Israël, qui aboutissent en septembre 1993 à la signature de l’accord d'Oslo sur l’autonomie palestinienne. Cet accord de paix lui permet de rentrer dans les Territoires palestiniens dès 1994.

Également négociateur des accords dit d’Oslo II (1994-1995), il est aussi à l’origine d’un plan audacieux sur les statuts finaux du processus de paix — connu sous le nom de « plan Beilin-Abou-Mazen «, ce texte est le fruit d’une négociation secrète avec le dirigeant travailliste israélien Yossi Beilin —, qui restera toutefois sans suite.

5 LE NUMÉRO DEUX DE L’OLP

Mahmoud Abbas accède au poste de secrétaire général du Comité exécutif de l’OLP en 1996, devenant ainsi le numéro deux de l’organisation, derrière Yasser Arafat. Homme d’appareil, affichant en permanence costume cravate et fines lunettes, il est l’antithèse du chef historique du peuple palestinien. Opposé à la première Intifada (1987), il ne l’est pas moins au déclenchement de la seconde Intifada en 2000. Il ne cesse de prôner le dialogue à tout prix contre une opinion palestinienne qui ne voit aucune issue à la colonisation rampante de ses territoires. Ses relations se tendent avec Yasser Arafat, qui est récusé par le nouveau gouvernement israélien d’Ariel Sharon et, à demi-mots, par le président américain George W. Bush. Alors que la région s’enfonce dans la violence et les attentats, il critique la militarisation de l’Intifada, choix stratégique de Yasser Arafat et, en décembre 2002, il appelle les Palestiniens à cesser totalement la lutte armée et à renouer avec des « moyens de protestation pacifiques «. Il se prononce aussi en faveur d’une réforme des institutions au sein de l’Autorité palestinienne, que réclament vivement les États-Unis face à l’enlisement du conflit.

6 LE SUCCESSEUR D’ARAFAT

En mars 2003, sous la pression internationale, en particulier américaine, Yasser Arafat se voit contraint de nommer un Premier ministre (un poste alors inexistant) en la personne de Mahmoud Abbas. Face à un leader usé, qui peine à abandonner ses prérogatives, le nouveau Premier ministre parvient dans une certaine mesure à obtenir les pouvoirs réels qu’il exige, et notamment celui de nommer son gouvernement — il s’octroie par ailleurs le portefeuille de l’Intérieur. Cette nomination intervient alors qu’un « quartet « composé de l’ONU, de l’Union européenne, des États-Unis et de la Russie tente de relancer le processus de paix sous la forme d’une « feuille de route « devant aboutir à un règlement définitif et global du conflit israélo-palestinien en 2005.

Si Mahmoud Abbas jouit de l’adoubement du quartet et d’Israël, qui voient en lui un interlocuteur modéré capable de porter un règlement pacifique du conflit israélo-palestinien — en juin 2003, il rencontre Ariel Sharon à Aqaba (Jordanie) sous le parrainage de George W. Bush lors d’un sommet historique censé donner le coup d’envoi au processus de négociation —, Mahmoud Abbas est accueilli avec froideur sinon indifférence par ses compatriotes qui attendent avant tout la fin de l’occupation et de la colonisation. Au plan intérieur, il doit composer avec la frustration du chef de l’OLP écarté de la négociation, et de l’opposition avouée des autres organisations ne faisant pas partie de l’OLP, le Hamas et le Djihad islamique notamment. Critiqué pour ses positions trop pacifistes, le Premier ministre palestinien l’est également pour son train de vie et sa fortune.

Empêché de combattre les groupes radicaux alors que Yasser Arafat conserve le contrôle d’une partie des forces de sécurité palestiniennes, Mahmoud Abbas assiste à l’enlisement de la feuille de route dans une escalade militaire alimentée par les attentats terroristes et les représailles israéliennes. Il démissionne en septembre 2003, quelques mois seulement après sa nomination — Ahmed Qoreï lui succède. À la mort de Yasser Arafat, en novembre 2004, il lui succède à la tête de l’OLP.

Candidat unique du Fatah lors de l’élection pour la présidence de l’Autorité palestinienne, en janvier 2005, il est élu sans surprise et sans véritable opposition, avec 62 p. 100 des suffrages. Son élection relance les espoirs de paix dans un contexte marqué par la poursuite des violences et l’occupation israélienne. Toutefois, les défis que le nouveau leader palestinien doit relever sont nombreux et sa marge de manœuvre réduite. Confronté aux attentes de la population palestinienne, dont les conditions de vie sont rendues extrêmement difficiles par l’occupation, Mahmoud Abbas doit parvenir à mettre fin aux violences perpétrées par les extrémistes palestiniens pour pouvoir obtenir la reprise des négociations de paix. Lui-même victime d’une tentative d’assassinat quelques jours après la mort de Yasser Arafat, il doit contrer le spectre des divergences interpalestiniennes. Affaibli par la victoire du mouvement islamique Hamas aux élections législatives de janvier 2006, il est confronté à la montée des violences meurtrières entre le Hamas et le Fatah, qui se disputent le contrôle des forces de sécurité. Soutenu par la communauté internationale, il s’engage dans un bras de fer avec le Hamas, parvenu en juin 2007 à prendre le contrôle de la bande de Gaza.

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