Devoir de Philosophie

Abou Simbel

Publié le 29/01/2013

Extrait du document

1   PRÉSENTATION

Abou Simbel, site archéologique, aussi appelé Ibsamboul au xixe siècle, constitué de deux temples construits sur la rive gauche du Nil, au sud d’Assouan, dans le sud de l’Égypte.

2   DEUX HYPOGÉES DU NOUVEL EMPIRE

Les temples d’Abou Simbel sont des hypogées, ou plus exactement des spéos (temples rupestres), creusés dans une falaise de grès vers 1250 av. J.-C. au cours de la trentième année du règne de Ramsès II et dédiés au roi et à la reine. La construction de deux temples couplés masculin-féminin comme symboles de la théologie du couple royal a été utilisée pour la première fois une centaine d’années plus tôt, par Aménophis III (v. 1387-1350 av. J.-C.), qui a fait ériger des temples à Soleb et à Sedeinga.

2.1   Le temple du Roi

Le plus grand des deux temples est appelé le temple du Roi. Ramsès II le consacre à Amon, Horakhty (tous deux associés au dieu Rê) et Ptah, les trois principaux dieux de l’Empire, adorés plus particulièrement à Héliopolis, Karnak et Memphis. Le temple est aussi dédié à la forme divinisée de Ramsès II. La façade de grès rose du grand temple est ornée, de part et d’autre de la petite porte centrale, de quatre statues de Ramsès II assis, taillées dans le roc et mesurant chacune plus de 20 m de haut. Ramsès II est représenté coiffé du pschent, symbolisant la réunion des couronnes de la Basse-Égypte et de la Haute-Égypte. Au-dessus de la porte trône une statue du dieu Rê-Horakhty à tête de faucon et à corps d’homme. Deux des statues de Ramsès II, situées sur le versant sud, portent des inscriptions laissées au vie siècle av. J.-C. par des mercenaires grecs de l’armée de Psammétique II (v. 595-589 av. J.-C.), et qui sont parmi les plus anciennes inscriptions grecques datées.

Le temple a une profondeur de plus de 55 m et comprend une série de couloirs et de chambres conduisant à un sanctuaire central. Une première salle souterraine contient deux rangées de quatre piliers, auxquels sont adossées des statues d’Osiris à l’effigie de Ramsès II. Sur la paroi nord figure une série de bas-reliefs dépeignant la bataille de Qadesh, qui a opposé les Égyptiens et les Hittites en l’an 5 du règne de Ramsès II. Les parois de la deuxième salle, ou hypostyle, sont enrichies de scènes rituelles montrant le roi Ramsès II accompagné de son épouse Néfertari. La troisième et dernière salle, ou sanctuaire, est consacrée aux trois dieux Amon-Rê, Rê-Horakhty et Ptah.

À Abou Simbel, Ramsès II s’est fait représenter à l’image des dieux, après avoir instauré, de son vivant, le culte de sa personne divinisée. Le pharaon devient alors lui-même un dieu et plus seulement le fils d’un dieu. Le temple est orienté vers l’est, de telle façon que, pendant les équinoxes, les rayons du soleil levant viennent illuminer, dans cette dernière chambre du temple, les statues des deux dieux Amon-Rê et Rê-Horakhty ainsi que celle de Ramsès II. C’est également volontairement que la statue de Ptah, dieu funéraire, reste dans l’ombre.

2.2   Le temple de la Reine

Le petit temple est appelé temple de la Reine en hommage à l’une des épouses de Ramsès II, la reine Néfertari. Il est aussi consacré à la déesse Hathor. La façade du temple de Néfertari est ornée de six statues, quatre à l’effigie du roi Ramsès II, deux à celle de la reine Néfertari.

Une salle hypostyle comprend quatre statues d’Hathor et d’autres déesses sont invoquées, comme Satis, Anoukis, Ourethekaou et Mout. Des scènes rituelles montrent le roi et la reine effectuant des offrandes. Un vestibule menant à une série de petites salles latérales est orné d’une scène consacrée à la déification de Néfertari par Hathor et Isis. Enfin, un sanctuaire est dédié au culte du couple royal divinisé.

3   HISTOIRE ARCHÉOLOGIQUE DU SITE

Ces temples, les plus importants monuments de l’ancienne Nubie, sont découverts en 1812 par l’explorateur suisse Ludwig Burckhardt. En 1817, l’archéologue italien Belzoni explore le grand temple.

De 1964 à 1968, une campagne internationale dirigée par l’Unesco est lancée pour sauver les temples de l’inondation dont les menace le lac Nasser, lors de la construction du haut barrage d’Assouan. Les temples sont alors découpés en 1 036 blocs numérotés et stockés, certains pesant 30 t ; ils sont ensuite reconstitués à un endroit situé 64 m plus haut, adossés à une falaise artificielle et hors d’atteinte des eaux qui recouvrent désormais l’ensemble de l’ancienne Nubie. Pour accueillir les édifices, le nouveau site est renforcé avec du béton armé. Lors de leur reconstruction, leur orientation et leur disposition originelles ont été respectées, aussi le site ainsi reconstitué donne-t-il une image assez fidèle de ce qu’il était à l’époque.

Voir aussi art de l’Égypte ancienne.

Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles