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Accords de Yalta

Publié le 03/04/2013

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La Conférence de Yalta, en Crimée, qui a lieu du 4 au 11 février 1945, réunit Churchill, Roosevelt et Staline afin de définir une politique commune à un moment où la victoire alliée semble se rapprocher. La Conférence porte sur les conditions de la capitulation allemande ainsi que sur l’organisation de l’Europe et des Nations unies au lendemain de la guerre. C’est à propos de la Pologne, libérée par l’Armée rouge, que les discussions sont les plus âpres, la question de ses frontières n’étant pas réglée à Yalta.

Accords de Yalta

 

Le Premier de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, le Premier Ministre du Royaume-Uni et le Président des États-Unis d’Amérique se sont consultés dans l’intérêt commun des peuples de leurs pays respectifs et de ceux de l’Europe libérée. Ils affirment conjointement leur accord en vue d’arrêter une politique commune de leurs trois gouvernements pendant la période temporaire d’instabilité de l’Europe libérée, et cela afin d’aider les peuples d’Europe libérée de la domination de l’Allemagne nazie, et les peuples des anciens États satellites de l’Axe, à résoudre par des moyens démocratiques leurs problèmes politiques et économiques les plus pressants.

 

 

L’établissement de l’ordre en Europe et la reconstruction des économies nationales doivent être réalisés par des procédés qui permettent aux peuples libérés de détruire les derniers vestiges du nazisme et du fascisme, et d’établir des institutions démocratiques de leur choix. Ce sont là les principes de la Charte de l’Atlantique — droit de tous les peuples à choisir la forme du gouvernement sous lequel ils veulent vivre — restauration des droits souverains et d’auto-gouvernement au profit des peuples qui en ont été privés par les puissances d’agression [...]

 

 

Une nouvelle situation a été créée en Pologne à la suite de sa libération complète par l’Armée Rouge. Cette situation exige l’établissement d’un Gouvernement provisoire polonais auquel on pourra donner des bases plus larges qu’il n’était possible de le faire avant la récente libération de la partie occidentale de la Pologne. Le Gouvernement provisoire qui est maintenant en fonction en Pologne sera en conséquence réorganisé suivant des bases démocratiques plus étendues, avec l’inclusion de chefs démocrates se trouvant en Pologne même ou à l’étranger. Ce nouveau gouvernement prendra le nom de Gouvernement provisoire polonais d’Unité nationale [...] [et] s’engagera à procéder à des élections libres et sans entraves aussitôt que possible, sur la base du suffrage universel et du scrutin secret. Tous les partis démocratiques et antinazis auront le droit de participer à ces élections et de présenter des candidats [...]

 

 

Les trois Chefs de gouvernement considèrent que la frontière orientale de la Pologne devra suivre le tracé de la ligne Curzon, avec des écarts, en quelques régions, de cinq à huit kilomètres en faveur de la Pologne. Ils reconnaissent que la Pologne devra recevoir des cessions de territoires substantielles au Nord et à l’Ouest. Ils pensent que l’opinion du nouveau Gouvernement provisoire polonais d’Unité nationale devra être consultée en temps opportun en vue de déterminer l’étendue des cessions, et que la délimitation finale de la frontière occidentale de la Pologne devra attendre ensuite la Conférence de la Paix.

 

 

Source : Laran (Michel) et Willequet (Jacques), Recueils de textes d’histoire, tome 5, Époque contemporaine (1871-1945), H. Dessain, 1960.

 

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