Adenauer, Konrad

1   PRÉSENTATION Adenauer, Konrad (1876-1967), homme d’État allemand, premier chancelier de la République fédérale d’Allemagne (RFA) de 1949 à 1963, ayant particulièrement œuvré à l’intégration de son pays dans la Communauté européenne.

2   LE CATHOLIQUE RHÉNAN Né à Cologne, Konrad Adenauer est issu d’une famille profondément catholique. Après des études de droit, il est nommé maire de sa ville natale dès 1917, fonction qu’il occupe durant seize ans. Il favorise le développement économique et intellectuel de sa ville. Un temps attiré par le séparatisme rhénan, il devient président du Conseil d’État de Prusse et se révèle rapidement un membre influent du Zentrum (« Centre catholique «). Afin de lutter contre les nazis, il émet l’idée d’élargir le recrutement du Zentrum à des forces autres que catholiques, mais ce projet n’a pas de suite immédiate. Après l’arrivée au pouvoir d’Adolf Hitler, il est destitué de sa charge de maire, le 13 mars 1933 ; arrêté en 1944, il est relâché rapidement. À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, les Américains le rétablissent dans son ancienne fonction, mais, sous l’influence des sociaux-démocrates allemands, les Anglais l’en relèvent.

3   LE CHANCELIER DE LA RFA Konrad Adenauer prend alors part à la fondation d’un parti plus novateur et plus ouvert que le Zentrum, l’Union chrétienne démocrate (Christlich-Demokratische Union, CDU), dont il devient le président pour la zone d’occupation britannique en 1946. Trois ans plus tard, il dirige l’ensemble de ce parti, qui apparaît incontestablement comme le premier parti allemand. Adenauer préside le Conseil parlementaire chargé d’élaborer la nouvelle Constitution de l’Allemagne de l’Ouest. Après la création de la République fédérale d’Allemagne (RFA) en 1949, il en est élu chancelier, le 14 septembre, avec seulement une voix de majorité, fonction qu’il occupe quatorze années durant.

Sur le plan intérieur, il engage son pays vers une économie sociale de marché, et sa chancellerie est marquée par un véritable « miracle économique «, grâce notamment à son ministre de l’Économie, Ludwig Erhard. En politique extérieure, anticommuniste et libéral, il multiplie les initiatives en faveur d’une Allemagne intégrée au reste de l’Europe occidentale : adhésion de l’Allemagne de l’Ouest au Conseil de l’Europe en 1950, soutien au plan Schuman de 1950, qui entraîne l’année suivante la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). La guerre froide lui permet également de réaliser l’intégration militaire de son pays à l’Europe occidentale, avec les traités de Bonn et Paris (1952) et le plan Pleven, qui prévoit la constitution d’une Communauté européenne de défense (CED). Bien que la CED soit rejetée par la France, les traités de Londres et de Paris d’octobre 1954 créent une armée allemande intégrée à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), et, en 1955, l’Allemagne adhère à l’OTAN. Enfin, en 1957, l’Allemagne d’Adenauer est cofondatrice de la Communauté économique européenne (CEE).

4   LA FIN DE L’ÈRE « ADENAUER « Grâce à ces nombreux succès, Adenauer remporte les élections de 1953 et 1957, et est réélu chancelier en 1961. Mais l’élection de Kennedy le prive du soutien des républicains américains, aussi cherche-t-il l’appui de la France du général de Gaulle avec la signature du traité franco-allemand, dit traité de l’Élysée, en 1963. Pourtant, après la construction du mur de Berlin en 1961, l’opposition à sa politique grandit. On lui reproche son autoritarisme, et plus encore d’avoir sacrifié la réunification allemande à l’intégration de la RFA dans le camp occidental. Contraint de démissionner de ses fonctions en octobre 1963, il est remplacé par Ludwig Erhard. Adenauer ne se retire pourtant pas totalement du jeu politique, puisqu’il participe aux diverses intrigues menées contre Erhard, finalement renversé en décembre 1966 par l’alliance de la CDU et du SPD.

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