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Ahmadinejad, Mahmoud

Publié le 05/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Ahmadinejad, Mahmoud (1956- ), homme politique iranien, élu président de la République islamique d’Iran en 2005.

2   DES ORIGINES MODESTES

Né dans la ville de Garmsar, près de Téhéran, Mahmoud Ahmadinejad est le quatrième d’une famille très modeste de sept enfants. Son père est forgeron et sa famille émigre dans les quartiers pauvres du sud de la capitale alors qu’il a tout juste un an. Quelques années après le rétablissement du chah (1953) et de la monarchie, avec le soutien anglo-américain, la misère et les frustrations s’accentuent dans ces zones démunies alors que le pouvoir affiche l’espoir de faire revivre la grandeur nationale passée.

Malgré la pauvreté familiale, Mahmoud Ahmadinejad termine ses études secondaires. Il entre en 1975 à l’université des sciences et de la technologie de Téhéran et passe un doctorat en transport public. D’emblée, il fait partie du syndicat étudiant islamiste et se fait remarquer par son militantisme. Les réformes trop tardives du chah dans le domaine agraire et son refus de démocratiser la vie politique ont fait enfler une contestation qui trouve un écho favorable parmi les réfugiés de l’exode rural qui peuplent les faubourgs de Téhéran. Mahmoud Ahmadinejad est de ceux qui imposent une vision intégriste de l’islam et son activisme lui vaut de représenter la section locale au comité central du syndicat.

3   UN ÉTUDIANT INTÉGRISTE

Au cours de l’année 1978, la violence des manifestations atteint un tel paroxysme que le chah est contraint de quitter le pays pour laisser la place à l’ayatollah Khomeiny (février 1979), qui instaure une République islamique. Dans son université, Mahmoud Ahmanidejad en profite pour fonder l’Association des étudiants islamistes, dominée par des intégristes radicaux. La même année, il devient leur représentant au Bureau de la consolidation de l’unité entre les universités et les séminaires théologiques (BCU), une structure chargée de favoriser l’insertion des étudiants dans le monde religieux et de s’opposer à l’action des moudjahidines du peuple de Massoud Radjavi, qui est portée par un mouvement de gauche teinté de maoïsme.

La même année, le BCU, qui compte désormais Mahmoud Ahmadinejad parmi les dirigeants, est à la tête des activistes qui investissent l’ambassade des États-Unis et prennent ses membres en otage (novembre 1979-janvier 1981). Sa présence parmi les preneurs d’otages est suspectée mais non établie. Mahmoud Ahmadinejad est aussi au premier plan dans les actions violentes visant à réprimer le mouvement de contestation des étudiants et des enseignants farouchement opposés à la révolution culturelle islamique.

4   UN GARDIEN DE LA RÉVOLUTION

Entré chez les Gardiens de la révolution, chargés de maintenir l’orthodoxie khoménienne dans toutes les instances de la vie nationale, Mahmoud Ahmadinejad est un membre actif de la répression féroce contre les dissidents. Il participe à la guerre Iran-Irak (1980-1988) dans ce corps doté de moyens militaires et dont la fonction est de surveiller l’armée. Il en sort avec le grade d’officier supérieur en 1986 et s’occupe alors des opérations contre les dissidents à l’étranger. La guerre terminée, il est affecté à des tâches civiles et c’est en tant que l’un des plus solides piliers du régime qu’il est nommé gouverneur de Khoy et de Makou dans le nord-ouest du pays. En 1993, il est appelé comme conseiller culturel auprès du ministre de la Culture et de l’Orientation islamique. En 1997, après l’arrivée du gouvernement réformateur de Mohammad Khatami, il enseigne à l’université des sciences et de la technologie, où il s’occupe aussitôt de mettre sur pied un groupe d’activistes chargé de faire revenir les étudiants dans la ligne orthodoxe après la vague réformatrice.

5   DE LA MAIRIE DE TÉHÉRAN À LA PRÉSIDENCE

En 2003, porté par le mouvement Abadgaran (« les bâtisseurs «), issu des Gardiens de la révolution, Mahmoud Ahmadinejad remporte la mairie de Téhéran. Il met en place une politique populiste, tentant de faire construire des cimetières pour les morts de la guerre sur chaque place de la ville. Il transforme plusieurs centres culturels en centres d’enseignement religieux et réussit à obtenir, à la mairie, l’aménagement d’ascenseurs séparés pour les hommes et les femmes. Ces mesures heurtent le pouvoir réformateur et le président Khatami lui interdit de participer au Conseil des ministres, où une place est réservée par tradition au maire de Téhéran.

Mahmoud Ahmadinejad se présente à l’élection présidentielle de juin 2005 comme « balayeur de la capitale «, après avoir obtenu l’approbation du Guide suprême Ali Khamenei et du Conseil des gardiens de la Constitution. Au premier tour, il arrive deuxième derrière le favori, l’ancien président Hachemi Rafsandjani. Massivement soutenu par les couches populaires iraniennes, sensibles à ses origines et à ses positions anti-américaines, il est élu au second tour avec 61,7 p. 100 des suffrages. S’il arrive au pouvoir en affichant la volonté de modération de son gouvernement — « Il n’y aura pas de place pour l’extrémisme « —, il se distingue rapidement par ses attaques contre Israël et le peuple juif, ne craignant pas la surenchère négationniste, ainsi que par son intransigeance dans la poursuite du projet nucléaire iranien.

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