Alexandre VI Borgia

1431-1503

C'est grâce à la protection de son oncle le pape Calixte III (1455-1458) que le jeune Espagnol Rodrigue Borgia, d'abord soldat, est nommé archevêque de Valence, puis cardinal et vice-chancelier de la Papauté ; et c'est grâce à ses propres intrigues que, l'année même de la découverte de l'Amérique, il est élu pape sous le nom d'Alexandre VI. En dépit de sa très haute charge, il mena une vie corrompue et eut cinq enfants naturels (César, Jean, duc de Candie, Jofre Lucrèce et Jean, fils, croit-on, de Julie Farnèse). Resté Espagnol de cœur Alexandre, au moment de l'entreprise dé Charles VIII en vue de la conquête des terres napolitaines, prend parti pour Alphonse d'Aragon, duc de Naples, et, en 1495, il adhère à la coalition anti-française qui oblige le roi de France à abandonner le royaume. Il profite par ailleurs de la situation pour renforcer la puissance pontificale, et son fils César l'y aidera en conquérant la Romagne en 1498. La même année, il vient à bout de Savonarole en le faisant abattre par le peuple de Florence qui avait été le meilleur soutien du prédicateur. En 1499 du fait de la politique de défense des intérêts de sa propre famille, qui sera son souci constant, il se fera le partisan de la France et de Louis XII, qui visait le duché de Milan. Protecteur des humanistes et des artistes (les appartements Borgia, au Vatican, décorés par Pinturicchio), maintenant les prétentions pontificales à la domination de l'univers, arbitre en 1493-1494 du différend entre Espagne et Portugal dans leur partage des zones d'influence dans le monde (il fixera la ligne de partage au méridien sis à sept cent vingt kilomètres à l'ouest du cap Vert), Alexandre consacra les dernières années de sa vie à favoriser les entreprises de son fils préféré César. Sa mort soudaine a fait penser qu'il aurait été empoisonné. Alexandre VI n'a pas été le modèle des papes, mais il n'en est aucun qui ait été autant que lui calomnié par l'histoire.