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Alphonse d'Albuquerque

Publié le 22/02/2012

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Dit le Grand ou le Mars portugais, Albuquerque a laissé dans l'histoire de la colonisation un grand nom, par la prescience qu'il a eue de méthodes intelligentes et qui contrastent, par exemple, avec celles suivies par les rudes conquistadores espagnols. Il entre dans la marine sous Jean II, y fait carrière et, en 1503, le roi Manuel lui confie une escadre avec mission de croiser sur les côtes d'Arabie, en fait pour aller, avec la fonction de commandant en chef, remplacer aux Indes Francisco de Almeida, premier vice-roi portugais. Albuquerque explore Madagascar en 1505, reprend Cochin, où il construit un fortin, vassalise le “ roi ” d'Ormuz, dont la ville domine le golfe Persique, occupe Socotera, avec l'arrière-pensée de couper la route vénitienne des épices. Vice-roi de plein droit dans l'Inde en 1508, il s'empare de Goa, dont il fait sa capitale, et ne tarde pas à contrôler la côte du Sud-Est, en y créant des entre-ponts, puis, dès 1511, il occupe le reste du Malabar, Malacca, les côtes de Ceylan. Son souci est de créer une administration d'État et de convertir les indigènes, mais en respectant les coutumes locales : il favorise les mariages mixtes par l'octroi d'aides pécuniaires et de terres, confie l'administration de la justice et des finances à des fonctionnaires autochtones crée des écoles et un Sénat municipal comme à Lisbonne, emploie des secrétaires indiens dans les factoreries. Il impose des tributs au Siam, à Sumatra, à Java, et finit par aborder à Amboine, toujours soucieux de contrôler la vente des épices à la source. Il caresse des projets grandioses : détourner le cours du Nil pour qu'il se jette dans la mer Rouge et ruiner ainsi l'Égypte alliée de Venise, s'emparer de La Mecque et du corps du Prophète pour récupérer en les monnayant les Lieux saints… En 1514, il envoie une expédition maritime en Chine qui abordera à Canton, et meurt, en pleine gloire, alors qu'il se préparait à combattre une coalition arabo-turque qui menaçait Ormuz. Son fils naturel Bras Alfonso (1500-1580) écrira sa vie, d'après des documents laissés par Albuquerque.

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