Alyscamps

Alyscamps, principale nécropole antique d'Arles abritant de nombreux sarcophages paléochrétiens d’une qualité ornementale exceptionnelle.

Établie, selon la loi romaine, à l'extérieur de la ville — au sud-est —, le long de la voie aurélienne qui mène en Italie, les Alyscamps (ou les Aliscamps : les Champs-Élysées) est la plus célèbre des cinq nécropoles que compte Arles durant le Haut-Empire. C'est dans son aire que les plus anciennes tombes à incinération ont été trouvées, près de l'enceinte urbaine. Le début de sa postérité date cependant de l'inhumation du martyr Genest (ou Genès), exécuté dans le quartier de Trinquetaille, sur la rive droite du Rhône, lors des persécutions de la fin du III^e siècle, sous le règne de l'empereur Dioclétien. Voir le Véritable Saint Genest, comédien païen.

Les successeurs de Genest à la tête de l'église d'Arles, devenue la préfecture du prétoire des Gaules au début du V^e siècle, transforment la vieille nécropole païenne en un cimetière chrétien célébré dans tout l'Occident romain. Évêques et particuliers se disputent les emplacements les plus proches — ad sanctos — de la sépulture de saint Genest pour bénéficier de son intercession le jour du Jugement Dernier, et se font inhumer dans de somptueux sarcophages historiés en marbre.

Cette dévotion envers un lieu réputé accueillir les dépouilles vénérables de nombreux saints et confesseurs va se perpétuer durant tout le Moyen Âge. Le guide du pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle invite les voyageurs à marquer cette étape. Glorifiés par Dante, sujets de poèmes épiques, les Alyscamps attirent de nombreux fidèles venus de l'Europe entière, et même de Pologne, qui souhaitent y être enterrés.

Aujourd'hui encore, les Alyscamps demeurent une promenade réputée, bordée de nombreux sarcophages. Les pièces les plus belles de l'art funéraire paléochrétien sont protégées sur le site dans des abris ou exposées dans le musée de la ville.