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Analyse Du Thème De La Répression De L'Individualité Et De La Personnalité Dans 1984 De Georges Orwell Et De Si C'Est Un Homme De Primo Levi

Publié le 20/07/2010

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orwell

Selon le dictionnaire Hachette 2008 une répression est « l'action de réprimer ou l'empêchement de quelque chose juge dangereux de se développer «, un individu est lorsque l'on considère « un être humain isolement par rapport a la collectivité « et la personnalité est ce qui caractérise cet individu « dans son unité, sa singularité et sa permanence «. Les répressions de 1984 et Si c'est un homme ont des buts différents. Dans la première œuvre la société cherche à conformer ses individus afin qu'ils fassent partie d'une masse homogène alors que dans la deuxième les Nazis discriminent et éradiquent les juifs et les prisonniers de guerre. Ils souhaitent que la société ressemble au mythe de la race aryenne et croient que pour cela il faut détruire le reste. 1984 est une dystopie fictive écrite par Georges Orwell. Elle met en scène Winston Smith habitant de Londres qui fait maintenant partie d'un pays fictif, l'Océania. Quant à Si c'est homme c'est une autobiographie sous forme de témoignage émouvant d'un rescapé du camp de concentration de Auschwitz. Les deux sociétés de ces romans sont dictatoriales et répriment l'individualisme et la personnalité des individus. Cette dissertation a pour but de comparer de quelles manières est ce que ce thème est traité. La répression faite dans les deux romans s'effectue de manière différente. Pour survivre dans leur société nos deux personnages doivent faire profil bas et faire partie de la collectivité. La répression du Parti de Big Brother est caractérisée par trois grands axes : le contrôle du passé, les règles et les lois implicites qui régissent la société et enfin la plus considérable la Police de la Pensée. Winston le personnage principal travaille au ministère de la Vérité où sa principale tâche est de rectifier les articles du Times déjà publiés pour prouver « documents à l'appui, que les prédictions faites par le Partis s'étaient trouvées vérifiées. « (Orwell, page, 58). D'autre textes sont similairement modifiés or sans points de repères les habitants ne peuvent avoir de souvenir précis de leur enfance. Winston a une mémoire saccadée et involontairement sélectionnée. Ceci est une stratégie intelligente de la part du Parti car « qui commande le passé commande l'avenir ; qui commande le présent commande le passé « (Orwell, page 329). Or si les gens en âge se souvenaient du passé et des différences avec le présent ils pourraient avoir envie de changer la société et donc de se révolter. Océania n'a plus de système de loi mais malgré cela tout est implicitement interdit. Il est interdit de sortir puisque cela reviendrait à exécuter une action suspecte. Il est interdit d'être isolé ou en couple car cela laisserait du temps ou encouragerait la réflexion, cette loi muette explique la présence des télécrans ou encore des activités obligatoires pour la Semaine de la Haine et d'autres événements. Plus absurdement encore il est interdit de penser, toutes idées "révolutionnaires" ou qui vont à l'encontre de Big Brother sont punies et Winston écrit dans son journal intime : « Le crime de penser n'entraîne pas la mort. Le crime de penser est la mort. « (Orwell, page, 43) Finalement, la Police de la Pensée est très présente tout au long du roman. Bien que n'entrant jamais directement en action elle est une force invisible qui exerce une véritable terreur sur la population. Elle endoctrine les plus jeunes et les forment à être de parfait espions tout en laissant penser que c'est un jeu. Son seul nom suppose qu'elle peut inspecter chez les gens jusque dans leurs pensées et qu'elle peut donc déceler la « non-orthodoxie « (Orwell, page 38). Pour se faire elle se sert des télécrans installés dans chaque habitation et encouragent à dénoncer les camarades. Si un individu venait à être incriminer, il serait “vaporisé”. Ce terme est utilisé pour désigner la disparition d'une personne du jour au lendemain, une fois que l'individu a été “vaporisé” tous ceux qui l'ont connu l'oublient et il ne reste aucune trace de lui. La Police de la Pensée est partout et les habitants peuvent « même imaginer qu'elle surveillait tout le monde, constamment. « (Orwell, page, 13) La répression subie par Winston sera totale après les séances de tortures intemporelles. Il finira par décrire toutes les activités entreprises avec Julia et finira même par croire que si le Parti le commande 2 + 2 font effectivement 5. C'est lorsqu'il préfère que Julia soit livré aux rats à sa place qu'il franchit le pas. Il l'a trahie entièrement et son esprit fragile et brisé se résoudra à aimer Big Brother. C'est après sa dernière rencontre avec Julia que le lecteur se rend réellement compte que Winston est maintenant complètement conforme à la société, il est assis au café, lorsque des souvenirs de son enfance font surface ils les refoulent et croient fermement qu'ils sont erronés. Il se souvient d'une conversation avec Julia : « Ils ne peuvent pénétrer en vous, avait-elle dit. Mais ils pouvaient entrer en vous « (Orwell, page, 382). Il se rend compte qu'il n'est plus rien, qu'il est devenu un individu insignifiant sans pensée propre ni personnalité. Il a renonce a ses principes et ses idéaux et il échouera dans sa révolution contre la société. La répression de Si c'est un homme peut aussi être caractérisée par trois grands axes : l'intemporalité du camp, les règles et les lois absurdes et la discrimination perpétuelle subie par les prisonniers. Comme dans 1984 le contrôle du temps est très important pour les Nazis. Cela joue un rôle significatif dans le processus de déshumanisation des prisonniers des divers camps de concentration, dont Auschwitz. A son arrivée Primo est dépossédé de tous ses biens. Il est ensuite rasé et tatoué, il ne devient plus qu'un numéro le « 174 517 « (Levi, page, 35) et son prénom ne sera plus utilisé « et pour le conserver, nous devrons trouver en nous la force nécessaire pour que derrière ce nom, quelque chose de nous, de ce que nous étions subsiste. « (Levi, page, 34). En enlevant leur nom on leur enlève leur identité et donc leur passé et on les prive d'un avenir. Il est impossible de s'échapper du Lager et les prisonniers ont l'impression qu'ils sont tombés en dehors du monde et du temps et que seule la mort les délivreront. Se souvenir de leur passé ou s'imaginer que dans le futur ils rentreront chez eux, fragilise leur moral et réduise leur chance de survie : « On apprend vite en cas de besoin à effacer d'un coup d'éponge passé et futur. « (Levi, page, 50). Les lois et les règles du camp d'Auschwitz sont encore plus absurdes et plus terribles que dans la première œuvre car elles ont existées et ont été appliquées à des êtres humains. Bien que 1984 peut rappeler le système dictatorial appliqué par Staline en Russie, 1939-1953. Les SS ne sont pas les réels commandants du camp mais se sont plutôt les prisonniers du Droit commun, « qui peuvent faire de nous ce qu'ils veulent « (Levi, page, 45). Dans le camp tout est interdit et « Hier ist kein warum (ici il n'y a pas de pourquoi) « (Levi, page, 38). Les prisonniers doivent apprendre par eux même à suivre les règles du camp et à survivre. « Il est dans l'ordre des choses que les privilégiés oppriment les non-privilégiés puisque c'est sur cette loi humaine que repose la structure sociale du camp. « (Levi, page, 63) Le camp de concentration ne fait pas parti du même monde que celui a l'extérieur, les valeurs comme l'humanisme ou le code éthique n'existent plus. Le Lager est régit par les valeurs nazies qui répriment les Juifs, cherchent leur destruction ainsi que celle des différents « dégénérés « de la société comme les homosexuels, les tziganes ou encore les criminels. Perpétuellement insulté et discriminé la santé morale des prisonniers, la plus importante, s'amenuise de jour en jour. L'individualité et la personnalité des prisonniers sont écartées en faveur des efforts développés quotidiennement pour survivre au camp d'extermination. Les Nazis arrivent donc a parfaitement réprimer tous les prisonniers et seules quelques exceptions sont mentionnées dans le roman comme Steinlauf, improvisé distributeur de leçon de morale. Au cours des deux romans les auteurs critiquent leur societe. Georges Orwell écrit son roman fictif en 1949 et vise à critiquer les régimes dictatoriaux naissant un peu partout dans le monde à cette époque. Il fait un portrait effroyable de ce a quoi l'humanité pourrait un jour ressembler. Primo Levi lui exécute son devoir de mémoire envers les générations qui le suivront et critique mais sans haine le système Nazi de 1939-1945. Les deux romans ont pour thème principal la répression de l'individualité et de la personnalité et les deux auteurs montrent chacun à leur manière comment est ce que le personnage principal n'est plus qu'un être faisant partie d'une collectivité et qu'il ni unité, singularité ou permanence. Ils deviennent des « nonêtres « (Orwell, page, ) ou des « hommes démolis « (Levi, page, 34) Bibliography

Levi, Primo. Si C'est un Homme. Turin: Julliard, 1947. Orwell, Georges. 1984. 1949.

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