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Andrès Pastrana Un jeune homme de bonne famille

Publié le 17/01/2022

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21 juin 1998 - Andrès Pastrana, marié, père de trois enfants, est un jeune homme de bonne famille. Agé de quarante-quatre ans, il connaît bien les arcanes du pouvoir et accède à la tête de l'Etat en véritable dauphin. Son père, Miael Pastrana, grand dirigeant conservateur fut président de la République de 1970 à 1974. Diplômé de Harvard, ancien journaliste de la télévision, Andrès Pastrana a commencé sa carrière politique en devenant, il y a dix ans à l'époque du narcoterrorisme, maire de Bogota, la capitale. Maire, il fut même momentanément séquestré par des narcotrafiquants ; des dizaines d'attentats sanglants eurent lieu durant les deux années de son mandat. En 1991, il devient sénateur et trois ans plus tard il perd, de justesse, l'élection présidentielle contre Ernesto Samper. C'est lui qui fera alors éclater le scandale du narcofinancement de la campagne électorale du candidat libéral. Entre les deux tours de l'élection de 1994, deux inconnus lui avaient remis, dans le hall de l'hôtel Intercontinental de Cali, deux " narcocassettes " sur lesquelles étaient enregistrées des conversations téléphoniques prouvant que le cartel de cette ville avait financé la campagne électorale des Libéraux. Lutte contre la corruption Andrès Pastrana hésite à rendre public les cassettes avant le second tour. Certain d'être élu, il ne veut pas que les électeurs pensent qu'il utilise des moyens malhonnêtes. Il remet les cassettes à César Gaviria, président (libéral) de l'époque, et attend le résultat des élections. Après sa défaite, le scandale éclate. Nombre de Colombiens ne lui pardonnent pas d'avoir sali l'image de la Colombie et à ce point déstabilisé le pays en provoquant la plus grave crise politique qu'il ait connue. Il se réfugie alors aux Etats-Unis. A son retour, il y a un an, il entreprend de rassembler tous les opposants et les déçus du gouvernement d'Ernesto Samper. Le premier à le rejoindre est l'ancien Fiscal (chef du parquet), le libéral Alfonso Valdivieso, qui avait lancé l'opération " Mains propres " contre le gouvernement Samper et la classe politique. Peu à peu, de nombreux dirigeants libéraux qui avaient exprimé leur opposition au gouvernement le rejoignent. Andrès Pastrana utilise le ressentiment des déçus du samperisme en proposant la vice-présidence à Gustavo Bell, un libéral " costeno " (de la côte caraïbe, bastion libéral). Son principal argument de campagne a été la lutte contre la corruption. Il n'a évoqué, en des termes précis, le thème de la paix qu'entre les deux tours de l'élection. Andrès Pastrana était le candidat favori des Etats-Unis, de la classe dirigeante et du patronat. S'il a su aussi séduire nombre de libéraux, il représente, également, une frange de l'électorat de la candidate indépendante, Noémi Sanin, qui a voté contre le président sortant. ANNE PROENZA Le Monde du 23 juin 1998

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