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Appel à la manifestation du 6 février 1934

Publié le 03/04/2013

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Les associations d’anciens combattants sont partie prenante de la journée du 6 février 1934, mais on a parfois trop rapidement assimilé leurs intentions à celles des ligues. Dans cet appel à manifester, l’Union nationale des combattants (UNC) — association de droite, fortement implantée à Paris et qui mène la fronde des anciens combattants — souligne les raisons de sa colère : affaire Stavisky, éviction du préfet Chiappe… Mais sa véhémence n’entamera pas son attachement au régime républicain, pour la défense duquel ses membres ont combattu en 1914-1918.

L’Union nationale des combattants appelle à la manifestation du 6 février 1934

 

Il y a quarante-huit heures, le Gouvernement obtenait que nous ajournions notre manifestation prévue pour aujourd’hui dimanche, en nous promettant de sévir contre les voleurs et les receleurs. Il transmettait lui-même à la presse notre ordre du jour et en assurait l’insertion. Vingt-quatre heures plus tard, il trahissait les engagements pris à notre égard et, pour mendier des voix, il prenait des décisions qui révoltent la conscience populaire. Il y a quarante-huit heures, en présence de nos dirigeants, M. Frot serrait avec effusion les mains de M. Chiappe et le remerciait avec chaleur ; vingt-quatre heures plus tard, il le livrait à la vengeance du Parti socialiste. […] Opération sans gloire qui disqualifie ceux qui l’ont pratiquée. C’est cela la justice de M. Daladier : « Vite et fort. « Elle écœure l’opinion et dresse les anciens combattants. […] Est-ce pour aboutir à cela que pendant quatre ans nous avons tout sacrifié à la patrie et que pendant quinze ans nous sommes restés modestement dans le rang ? En sauvant le pays, nous défendions le régime de liberté auquel nous étions profondément attachés. Est-ce pour le voir accaparer aujourd’hui par un clan de partisans qui le vend à des courtiers politiques ? Anciens combattants, membres de l’UNC ou non, si vous ne voulez pas être complices des marchands de bulletins, vous manifesterez votre indignation mardi soir dans Paris. Réunion à 20 heures au Grand Palais, au Cours-la-Reine, pour les sections de Paris, et avenue Victor-Emmanuel III pour les sections de banlieue. Tout contre-ordre qui pourrait être donné n’émanera pas de nous et vous le considérerez comme une manœuvre. Vous manifesterez dans l’ordre et la dignité et nous verrons bien si on tentera pour l’éviter de nous acheter par des rosettes. Nous verrons bien si on se servira de la police composée en majorité de nos camarades pour bâillonner les interprètes fidèles de ceux qui reposent à l’ombre des croix de bois pour avoir voulu que la France reste libre, propre et généreuse.

 

 

Le Conseil d’administration du Groupement de la région parisienne (72 000 membres) de l’Union nationale des combattants.

 

 

Source : in Catalan (M.), Rapport général fait au nom de la Commission d'enquête chargée de rechercher les causes et origines des événements du 6 février 1934, Paris, Imprimerie de la Chambre des députés, 1934.

 

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