Arcy-sur-Cure

Arcy-sur-Cure, ensemble d'importants gisements préhistoriques découverts dans plusieurs grottes des bords de la Cure, affluent de l'Yonne sur la commune du même nom. La grotte des Fées livra un fragment de mandibule humaine dès 1859. La grotte du Trilobite fut fouillée au début du siècle par l'abbé Parat puis étudiée par l'abbé Breuil. En 1946, trois jeunes spéléologues découvrirent des gravures magdaléniennes dans la grotte du Cheval. Les représentations de chevaux, bisons, mammouths et cervidés furent étudiées par André Leroi-Gourhan, qui décida de reprendre les fouilles. Entre 1949 et 1958, la grotte de l'Hyène lui livra les traces d'importantes occupations moustériennes ainsi que des restes osseux de Néandertaliens. La grotte du Renne fut également fouillée de 1949 à 1963. Elle comprend un diverticule, la galerie Schoepflin, dont le sol d'habitat, couvert d'ossements et d'industries moustériennes, était resté intact depuis le départ des néandertaliens. Le porche de la grotte abrite également d'importants dépôts archéologiques contenant plusieurs niveaux de moustérien, châtelperronien, aurignacien et gravettien. L'occupation châtelperronienne est particulièrement intéressante : plusieurs cabanes charpentées par des défenses de mammouth ont été reconstruites au même emplacement. L'utilisation de l'ocre, la confection d'éléments de parure et une industrie osseuse assez diversifiée montrent que les innovations techniques des hommes modernes étaient déjà acquises. Toutefois, les dents humaines trouvées dans ces niveaux sont attribuées à des néandertaliens : ces découvertes posaient, dès 1958, la question de la coexistence des néandertaliens et des hommes modernes. En 1990, des peintures pariétales ont été découvertes dans la Grande Grotte, pourtant visitée depuis plusieurs siècles. C'est le nettoyage des parois, salies par la suie des torches, qui a rendu possible leur observation, tout en les détruisant partiellement. Les représentations comprennent des mains et des animaux rares, mammouths, ours et rhinocéros. Plusieurs datations, effectuées sur des échantillons provenant du sol, permettent d'affirmer que la Grande Grotte a été fréquentée au gravettien. Les âges obtenus s'échelonnent en effet de 28210 à 22710 av. J.-C.

Voir aussi évolution de l'homme ; art paléolithique.