Article de presse: L'irrésistible ascension de Gamal Abdel Nasser
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
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canal, les troupes de Churchill tiennent plus fermement que jamais les bases-clés.
Des volontaires, recrutés notamment chez lesFrères musulmans, leur mènent tout de même la vie dure.
Mais, le 26 janvier, l'artillerie britannique massacre une centaine de policiers égyptiens de la zone du canal.
C'est le signal, auCaire, d'une explosion nationale qui dégénérera en émeute plébéienne, puis en pillage et en tuerie, enfin en un incendie qui ne futpas seulement celui des beaux quartiers du Caire mais celui du régime monarchique.
Six mois durant, le roi allait tenter de survivre, d'un gouvernement à l'autre, usant de ses derniers atouts.
Peine perdue : le pouvoir est à prendre.
Nasser, maintenant lieutenant-colonel, donne un coup de sonde.
Il fait présenterMohammed Néguib comme candidat à la présidence du Club des officiers.
Le roi oppose son veto, sachant que derrière le bongénéral se dissimulent les têtes brûlées de l'armée.
Il est donc temps d'agir dès lors que le complot est éventé.
Le 22 juillet 1952, Farouk est à Alexandrie, accompagné de la cour et du gouvernement, qui l'y suivent chaque année sur laplage.
Mais à 200 kilomètres de là, vers 10 heures du soir, dans la petite villa de Mencheit-El-Bakri, banlieue du Caire, lelieutenant-colonel ( " bikbachi " ) Nasser déclenche l'opération qui commence par l'arrestation du général Farid, chef d'état-major.
A minuit, les conjurés se sont assuré le contrôle de l'ensemble des quartiers militaires.
A 2 heures, ils tiennent la radio.
Ces conjurés de la nuit n'ont pas encore choisi de s'emparer de l'ensemble de l'appareil de l'Etat, ni même de renverser Farouk.Ils ne se contentent pas de placer à leur tête, le jovial général Néguib, nommé commandant en chef.
Ils vont chercher, pour enfaire le chef du gouvernement, le vieil Ali Maher, sorte de M.
Thiers de l'Egypte contemporaine, royaliste bon teint.
Est-ce pourse donner un temps de réflexion ? Ou pour s'assurer les services d'un bon avocat, mieux fait que les rebelles pour convaincreFarouk de se retirer sans drame ?
Trois jours durant, les palabres vont bon train : faut-il tuer Farouk pour assurer la révolution? Nasser s'y oppose.
Et, le 26, lesouverain est conduit sur son yacht de familier de Monte-Carlo et renvoyé à son univers, celui des casinos.
Décision où semesure à la fois la non-violence originelle de cette " révolution " si typiquement égyptienne et le talent politique du stratège dumouvement, qui sait ruiner son adversaire sans le tuer.
Comme ils étaient fiers, alors, de leur " révolution blanche ", les jeunes officiers! Mais, quelques semaines plus tard, ils ferontexécuter non un roi, ni un pacha, ni un général félon, mais deux ouvriers d'une usine proche d'Alexandrie qui ont confondu le coupdu 23 juillet et la prise du palais d'Hiver...
Au pouvoir
Ce seront tour à tour la proclamation de la réforme agraire, qui limite théoriquement la propriété rurale à 200 feddans (83hectares) et qui, faute d'assurer l'égalité et le rendement, brisera la féodalité et provoquera le transfert vers l'industrie du capitalterrien puis l'épuration et l'élimination des partis politiques, presque tous corrompus et déshonorés, mais dont l'existence était toutde même garante d'une sorte de démocratie par compensation ensuite la proclamation de la République, dans un climat déjàaltéré par l'inquiétude et où commencent à se faire sentir les dissensions entre leaders du " mouvement " enfin, la négociation avecles Britanniques pour l'évacuation de la base du canal.
Voilà justement que les deux chefs, le général à la pipe et le colonel au regard triste, vont s'affronter.
Néguib a beau n'avoir étéque l'ouvrier de la onzième heure, il a fini par se prendre au sérieux.
Sa popularité est telle qu'il lui vient à l'idée d'en user.
D'autantqu'il n'est pas d'accord sur le fond : pour lui, l'armée devait seulement agir comme un levier, avant de laisser la place aux civils,dont c'est le métier.
Pour Nasser, la classe politique entière était pourrie, le système électoral rétabli ne pouvait conduire qu'aurétablissement de la féodalité.
Seuls les jeunes officiers étaient capables de maintenir une certaine pureté et de nettoyer l'Etat.
Néguib tenta de s'imposer, réclama le droit de veto au sein du Conseil de la révolution, fut mis en minorité par Nasser,démissionna, vit se prononcer pour lui des officiers de gauche, partisans eux aussi du " retour aux casernes ", fut ramené par euxau pouvoir.
Six semaines durant, le pouvoir balbutia, bégaya, changea de mains.
Nasser fit jouer le sens corporatiste des officiers,en appela aux syndicats ouvriers, mata la foule, reprit la main et sortit de la crise premier ministre.
Mais il restait isolé et laconclusion de l'accord avec les Britanniques, imposant leur départ tout en créant un lien entre Le Caire et les Occidentaux, excitacontre lui la colère de ceux qui ne toléraient de règlement qu'inconditionnel.
A la fin de 1954, Gamal Abdel Nasser est une manière de pharaon, disposant de tous les pouvoirs, de tous les moyensd'information, de tous les moyens de pression, de l'appareil d'Etat et de production.
Son pouvoir s'appuie à la fois sur l'armée, rameutée dans son immense majorité autour de lui, sur une bonne partie de la.
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