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Assad, Hafez al-

Publié le 06/04/2013

Extrait du document

1   PRÉSENTATION

Assad, Hafez al- (1928-2000), général et homme d’État syrien, qui a dirigé la République de Syrie de novembre 1970 à juin 2000.

2   UN ALAOUITE ISSU DU SÉRAIL MILITAIRE

Né à Qardaha, Hafez al-Assad est issu de la minorité alaouite, une branche du chiisme ismaélien longtemps méprisée par la majorité sunnite. Il adhère dès son adolescence au Baas syrien, parti nationaliste arabe et socialiste, et suit une formation militaire à l’académie de Homs, dont il sort pilote de guerre en 1955. Nommé général de l’armée de l’air en 1964, après la prise du pouvoir du Baas, il devient ministre de la Défense en 1966. Il assiste, impuissant, à la défaite arabe de 1967, à l’issue de laquelle Israël annexe le Golan syrien, le Sinaï égyptien, la Cisjordanie et la bande de Gaza. En 1970, un nouveau coup d’État militaire le porte au pouvoir. Devenu secrétaire du Baas et Premier ministre, il se fait élire, l’année suivante, président de la République syrienne avec 99 p. 100 des suffrages.

3   UN CHEF D’ÉTAT AUTORITAIRE ET INTRANSIGEANT

Réélu en 1985, 1992 et 1999, Hafez al-Assad s’affirme comme un dirigeant autocrate, s’appuyant sur un appareil policier et répressif contrôlé par les alaouites. Il maintient en vigueur l’état d’urgence instauré en 1963 et interdit toutes formes d’opposition. Il réprime sans état d’âme la montée de l’opposition islamiste menée par les Frères musulmans. En 1982, l’insurrection islamiste dans la quatrième ville du pays, Hama, est écrasée impitoyablement ; la ville est presque rasée.

Sa politique étrangère est fortement marquée par sa vision nationaliste, nourrie par ses expériences de jeunesse. Négociateur intransigeant sur le front de la guerre israélo-arabe, il sait cependant se montrer pragmatique et user habilement du jeu des alliances. Afin d’effacer l’humiliation subie par les pays arabes en 1967, lors de la guerre des Six-Jours, il signe en 1971 la charte de Tripoli, par laquelle la Libye, l’Égypte et la Syrie forment une fédération des Républiques arabes. Ce sera un nouvel échec du panarabisme. Deux ans plus tard, il participe, aux côtés de l’Égypte, à la guerre du Kippour. Les troupes israéliennes ne sont arrêtées à proximité de Damas que par l’intervention diplomatique américaine. Le président syrien rompt ensuite avec l’Égypte, condamnant la politique de paix menée par Anouar al-Sadate.

4   UN ACTEUR CLÉ DE LA SCÈNE PROCHE-ORIENTALE

Partisan d’une restauration de la « Grande Syrie «, intégrant le Liban, la Jordanie et un futur État palestinien, le « lion de Damas « (« Assad « signifiant « lion « en arabe) intervient dès 1975 dans le conflit libanais, accordant successivement le soutien syrien aux différentes factions en conflit, s’assurant qu’aucune ne puisse l’emporter. En 1976, les troupes syriennes entrent au Liban. Durant les années 1980, la politique extérieure syrienne est marquée par le traité d’amitié signé avec l’URSS, ainsi que par le soutien accordé à l’Iran engagé dans une longue guerre contre l’Irak. Cette prise de position tient moins au fait que l’Iran est un pays chiite qu’à la rivalité qui oppose Hafez al-Assad au dirigeant du Baas irakien Saddam Hussein. Cette opposition entre les deux dirigeants conduira la Syrie à participer à la coalition internationale contre l’Irak lors de la guerre du Golfe (1990-1991).

En octobre 1989, la Syrie signe les accords de Taef, qui mettent fin au conflit libanais — mais consacrent la tutelle syrienne sur le Liban. La même année, les relations diplomatiques sont rétablies avec l’Égypte. Après la guerre du Golfe et l’effondrement de l’Union soviétique (1991), Hafez al-Assad entreprend de rompre l’isolement de la Syrie et de se rapprocher des pays arabes modérés et des puissances occidentales. Il fait adopter des mesures pour favoriser les investissements étrangers et, en 1992, dans un geste de bonne volonté à l’égard des États-Unis, accorde l’autorisation de voyager aux juifs syriens, dont plusieurs milliers choisissent d’émigrer. En 1991, il accepte également de négocier avec Israël, dans le cadre du processus de paix engagé à Madrid. Mais les discussions, portant notamment sur le retrait israélien du Golan syrien, sont interrompues à plusieurs reprises.

En février 1999, Hafez al-Assad est réélu, pour un cinquième mandat consécutif de sept ans, lors d’un référendum auquel 99,4 p. 100 des inscrits ont participé, le « oui « remportant 99,98 p. 100 des suffrages. Au début de l’année 2000, il reprend les négociations avec Israël. Mais celles-ci n’aboutissent pas, malgré la médiation américaine, Hafez al-Assad mettant comme condition préalable un retrait total du Golan.

À sa mort, en juin 2000, un processus institutionnel, politique et électoral est mis en place, afin de lui donner comme successeur son fils Bachar.

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