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Bachelet, Michelle

Publié le 06/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Bachelet, Michelle (1951- ), médecin et femme politique chilienne, élue présidente de la République du Chili en janvier 2006.

2   LES ANNÉES D’OPPOSITION AU RÉGIME PINOCHET

Née à Santiago, Michelle Bachelet est la fille d’une archéologue et d’un général d’aviation. Elle poursuit sa scolarité primaire au gré des mutations paternelles et séjourne aux États-Unis en 1962-1963. Après des études secondaires à Santiago, elle s’intéresse à la sociologie et à l’économie, mais préfère s’orienter vers la médecine (université du Chili, 1970) avec la vocation de soulager les souffrances et de contribuer à améliorer les conditions sanitaires de ses compatriotes. Alors que Salvador Allende met en œuvre le programme de l’Unité populaire, elle est une dirigeante étudiante de la Jeunesse socialiste.

Après le coup d’État du général Pinochet, qui met fin le 11 septembre 1973 au gouvernement de Salvador Allende, le père de Michelle Bachelet, accusé de trahison, meurt sous la torture en 1974. Engagée au sein du Parti socialiste et auprès des persécutés du régime, elle est elle-même arrêtée l’année suivante, avec sa mère. Elle est enfermée et torturée pendant plusieurs jours à la Villa Grimaldi, l’un des principaux centres de la police politique chilienne, et, à sa libération, elle part en exil, d’abord en Australie, puis en Allemagne de l’Est, où elle poursuit ses études de médecine à l’université Humboldt de Berlin.

De retour au Chili en 1979, elle obtient son diplôme de médecin chirurgien en 1982. Alors qu’elle se voit empêchée d’exercer au sein du service public pour des « raisons politiques «, une bourse lui permet de se spécialiser en pédiatrie. Elle continue à lutter contre la dictature par ses activités clandestines au sein du Parti socialiste et œuvre dans des organisations de protection de l’enfance. Avec la chute du régime Pinochet, en 1990, elle s’investit dans le vaste chantier de reconstruction du système de santé chilien.

3   DE LA SANTÉ À LA DÉFENSE

Quelques années après le retour de la démocratie, Michelle Bachelet prend conscience de la difficile normalisation des relations entre la société civile et l’armée, et étudie la stratégie militaire à l’Académie nationale des études politiques et stratégiques du Chili. En 1997, elle poursuit ses études en sciences militaires au Collège interaméricain de défense à Washington. À son retour, elle travaille comme conseillère au ministère de la Défense.

Entrée dès 1995 au comité central du Parti socialiste, elle est réélue en 1998 et participe en 1999 à la campagne présidentielle du candidat socialiste Ricardo Lagos. Après son élection à la présidence de la République, en 2000, celui-ci lui confie le portefeuille du ministère de la Santé. Par son franc-parler et sa spontanéité, elle conquiert rapidement une forte popularité auprès de la population chilienne. En 2002, elle est nommée ministre de la Défense et devient la première femme à ce poste en Amérique latine. Compte tenu de son histoire familiale, cette nomination revêt une forte dimension symbolique et est interprétée comme le signe d’un Chili réconcilié capable de tourner la page du passé.

4   L’ACCESSION RAPIDE À LA PRÉSIDENCE DU CHILI

Forte de sa popularité, Michelle Bachelet est choisie pour briguer la succession de Ricardo Lagos. Elle quitte le gouvernement en octobre 2004 afin de se consacrer à sa campagne présidentielle et devient la candidate de la Concertation démocratique, une coalition de centre-gauche rassemblant les socialistes et les démocrates-chrétiens. Avec comme slogan de campagne Estoy contigo (« Je suis avec toi «), elle incarne une politique plus proche des citoyens et de leur quotidien. Et même si elle accumule, selon ses propres termes, « tous les péchés «, puisqu’elle est une femme, socialiste, mère célibataire et agnostique, dans un pays très majoritairement catholique et conservateur, elle parvient à surmonter les préjugés.

Au premier tour du scrutin, elle arrive en tête avec 45,9 p. 100 des voix. Elle est élue au second tour le 15 janvier 2006, avec 53,4 p. 100 des voix contre 46,5 p. 100 des suffrages pour son adversaire de droite, Sebastian Pinera. Plaçant son action dans la continuité du président sortant, soit une combinaison d’économie libérale et de social-démocratie, elle lui imprime une orientation plus sociale et entend axer son gouvernement sur l’emploi, la sécurité sociale, le système des retraites, l’éducation publique, les femmes, la santé et l’environnement. Elle se fixe aussi comme priorité de lutter contre la pauvreté, qui touche près de 20 p. 100 de la population (contre 40 p. 100 au début des années 1980), et de réduire les inégalités entre les plus riches et les plus pauvres, qui se sont accrues depuis le retour de la démocratie. Elle met en place un gouvernement strictement paritaire, composé de dix femmes et de dix hommes.

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