Bleu horizon, chambre

Bleu horizon, chambre, nom donné à la chambre des députés élus le 16 novembre 1919, la plupart d’entre eux étant d’anciens combattants.

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, les élections législatives, prévues initialement pour le printemps 1918, ont finalement lieu le 16 novembre 1919. Le mode de scrutin, modifié par la loi du 12 juillet 1919, est proportionnel, mais il attribue tous les sièges du département à la liste obtenant plus de 50 p. 100 des suffrages. Le nombre de députés à élire a été augmenté pour permettre l’entrée de représentants de l’Alsace et de la Lorraine.

La droite et le centre sont rassemblés au sein du Bloc national républicain, sous la direction d’Alexandre Millerand. Cette stratégie de liste unique est suscitée par le mode de scrutin qui a pour effet de favoriser les coalitions. Le Bloc réclame la stricte application du traité de Versailles, le maintien de l’Union sacrée, la définition d’une laïcité compatible avec la paix religieuse, le respect de la propriété, et insiste sur les dangers du bolchevisme. L’affiche, restée célèbre, du bolchevik tenant un couteau entre les dents, est un élément essentiel de la campagne électorale. Face à eux, la gauche se présente désunie entre radicaux-socialistes et socialistes. Le Bloc national remporte les deux tiers des sièges (415 députés). La plupart des députés élus étant d’anciens combattants, la nouvelle assemblée est appelée « Chambre bleu horizon « (couleur des uniformes français à la fin de la guerre). Cette chambre soutiendra les gouvernements du Bloc national jusqu’en 1924.