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Boganda, Barthélemy

Publié le 07/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Boganda, Barthélemy (v. 1910-1959), homme politique centrafricain qui a rêvé d’unifier l’Afrique centrale en un vaste ensemble fédéral.

Barthélemy Boganda est originaire de la région de la rivière Lobaye, à l’ouest de Bangui. Il naît dans un univers de violence, à une époque où les populations vivent dans une grande pauvreté. En effet, au début du siècle, des compagnies concessionnaires ont aménagé de grandes plantations. Les conditions de travail forcé qu’elles pratiquent sont si dures dans le territoire de l’Oubangui-Chari qu’elles entraînent des révoltes et qu’elles sont dénoncées par de nombreux voyageurs.

2 PRÊTRE ET DÉPUTÉ

Le père de Barthélemy Boganda a été victime de la répression contre les Banda, et sa mère est morte sous les coups d’un garde d’une compagnie forestière. On ne connaît pas son lieu ni sa date de naissance (on pense qu’il est né en 1910), car il a été recueilli dans la forêt par un militaire et confié à des missionnaires spiritains qui l’ont gardé auprès d’eux. Baptisé en 1922, il est tout naturellement destiné à la prêtrise, et même à être le premier prêtre de l’Oubangui. Il est ordonné en mars 1938, et il exerce son ministère en pays banda, la zone forestière traversée par la Lobaye. À cette époque, les seules autorités du territoire sont l’administration française et les missions, qui travaillent main dans la main. C’est pourquoi Boganda est choisi par l’évêque de Bangui pour être le candidat aux élections pour un poste de député à Paris. En 1946, il est élu sur la liste du Mouvement républicain populaire (MRP).

3 LE MILITANT

Mais une fois élu et disposant d’une tribune, Boganda dénonce les horreurs de la colonisation passée et l’exploitation à laquelle est toujours soumise la population de l’Oubangui. Il tente de monter une coopérative à l’intention des paysans, mais l’entreprise, que personne ne soutient, tourne court. En 1949, il se lance dans la politique et fonde le Mouvement pour l’évolution sociale de l’Afrique noire (MESAN). Puis il quitte la prêtrise, se retire du MRP, et se marie avec une Française. Étant l’objet de quelques inimitiés, il est condamné à deux ans de prison pour avoir organisé une réunion politique (1951). En 1954, de graves émeutes éclatent à Berberati après le meurtre de deux Africains par un Européen, et se propagent en province. Effrayé par cette résurgence de la violence, il décide de collaborer avec le nouvel administrateur du territoire, un homme d’ouverture.

4 LE FÉDÉRATEUR

Comme tous les dirigeants des colonies françaises, il accueille favorablement le vote de la loi-cadre Defferre qui ouvre la voie à l’indépendance (1956). Deux ans plus tard, il semble hésitant quant à son choix lors du référendum relatif à la Communauté française proposée par le général de Gaulle. Comme tous les responsables africains, il s’oppose à la balkanisation de l’Afrique, adhère aux idées panafricaines et rêve de l’organisation d’un grand ensemble regroupant, pour l’Afrique centrale, les colonies françaises, belges et portugaises. Mais il est élu à Brazzaville président du Grand Conseil de l’Afrique équatoriale française (voir Afrique équatoriale française (AÉF)) et finit par entraîner l’Oubangui dans le camp du « Oui «. En 1958, il devient le premier chef de gouvernement de la République centrafricaine limitée au seul territoire de l’Oubangui-Chari. Le 29 mars 1959, il est victime d’un accident d’avion dont les causes resteront inexpliquées.

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