Bohémond Ier

Bohémond I^er (v. 1057-1111), prince d’Antioche (1098-1111), un des chefs de la première croisade.

Fils de Robert Guiscard, duc normand de Pouilles et de Calabre, Bohémond se distingue au cours d’expéditions normandes contre l’Empire byzantin (1081-1085). À la mort de son père, en 1085, il entre en guerre contre son frère cadet, unique héritier des possessions paternelles. L’obtention de la principauté de Tarente le laissant insatisfait, il rallie la première croisade, en 1096, en vue d’accroître son territoire. Il y commande l’une des quatre armées croisées et combat à Nicée et à Dorylée. En échange de la protection byzantine, les croisés s’engagent auprès d’Alexis I^er Comnène, ennemi de la veille, à lui restituer les territoires enlevés par les Turcs. Bohémond rencontre de nombreuses difficultés lors de l’assaut d’Antioche (2 juin 1098) mais n’obtient pas le soutien escompté de l’empereur. Il estime alors que l’accord, non respecté, est caduc et que cette terre lui revient de droit.

Devenu prince d’Antioche, il avait été pressenti pour succéder à Godefroi de Bouillon à Jérusalem, mais il est capturé par les Turcs en 1100 et gardé prisonnier jusqu’en 1103. À son retour, les croisés décident de rendre Antioche à Alexis I^er Comnène. Bohémond délègue alors le gouvernement de la principauté à son neveu, Tancrède, afin d’aller chercher des renforts en Europe occidentale. Lors de son séjour en France, il épouse Constance, la fille de Philippe I^er.

En 1107, il forme en Italie du Sud une armée de mercenaires, attirés par son renom militaire, et lance ses troupes à l’assaut de l’Empire byzantin, qui a entravé l’extension de sa principauté après 1098. Son attaque échoue ; Bohémond I^er est alors forcé d’accepter une paix qui le place sous la suzeraineté de l’empereur d’Orient (1108). Il regagne l’Italie dans l’espoir de lever une nouvelle armée, mais meurt à Canossa sans avoir revu Antioche.