Brésil. Amazonie.

La nuit tombe sur le plus grand fleuve du monde, l'Amazone. De part et d'autre de l'eau faussement tranquille, l'immense forêt de l'Amazonie brésilienne s'étend. Les chiffres ne signifient rien: mieux vaut parler en pourcentage: à peine 4% du peuple brésilien vit sur des millions de km2 dans les conditions terribles de l'«enfer vert«: touffeur de la végétation tropicale, degré d'humidité énorme, saison des pluies s'étalant sur huit mois, paludisme. Cet indien qui part à la pêche sur son bateau-radeau est pourtant parfaitement adapté à ce milieu peu hospitalier : gare aux féroces piranhas ! il surveille les crocodiles camouflés en troncs flottants... demain il ira relever ses pièges, puis cueillera les fruits et racines sauvages. Sa tribu a planté un peu de manioc et de maïs sur un «interfluve « non inondé. Il paraît — lui a-t-on dit — que l'État construit de nouvelles routes et veut y développer des petits bourgs ? En tout cas, nulle piste n'arrive encore vers sa maison sur pilotis et la forêt, comme le fleuve, resteront toujours les plus forts.