Brossolette, Pierre

Brossolette, Pierre (1903-1944), journaliste français, l’une des principales personnalités de la Résistance, qui favorisa le ralliement des socialistes à la personne du général de Gaulle ; il se suicida pour échapper à la Gestapo.

Né à Paris au sein d’un milieu d’universitaires de gauche, ancien élève de l’École normale supérieure et agrégé d’histoire, Pierre Brossolette, membre de la Section française de l’Internationale socialiste (SFIO), devint rédacteur de politique étrangère au journal le Populaire tout en assurant une chronique à la Radiodiffusion nationale. Résolument hostile aux accords de Munich, il ne cessa d’attirer l’attention de l’opinion sur le danger que représentait l’ascension du national-socialisme en Allemagne.

Démobilisé en 1940, avec le grade de capitaine, il fut exclu de la fonction publique par le gouvernement de Vichy et ouvrit alors une librairie à Paris, rue de la Pompe. Entré en contact avec le groupe du musée de l’Homme, bientôt associé à la rédaction du journal clandestin Résistance, il fit la connaissance de Rémy, ce qui lui permit d’entrer en contact avec le général de Gaulle.

En avril 1942, il rejoignit Londres, où il joua un important rôle de conseiller politique. Il fut envoyé en France en février 1943, avec le colonel Passy, ayant reçu du chef de la France libre la mission de consulter les différents mouvements de Résistance et de travailler à leur unification pour la zone nord. Cependant, Jean Moulin ayant été investi de la même mission pour la zone sud, mais d’une manière plus formelle, ce fut ce dernier qui présida à la création du Conseil national de la Résistance.

Au retour d’un troisième voyage en France, en février 1944, Pierre Brossolette fut arrêté à la suite du naufrage du bateau qui le transportait. Transféré à Paris et identifié, il se jeta par la fenêtre des locaux de la Gestapo, avenue Foch, le 22 mars 1944, de crainte de révéler sous la torture les secrets dont il était dépositaire.