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carlistes

Publié le 11/02/2013

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1   PRÉSENTATION

carlistes, partisans de don Carlos de Bourbon, prétendant au trône d’Espagne après la mort du roi Ferdinand VII (1833).

Les carlistes ont marqué l’histoire politique de l’Espagne en entretenant une agitation militaire endémique au xixe siècle, puis en s’associant au franquisme au siècle suivant.

2   LES GUERRES CARLISTES DU XIXE SIÈCLE

En 1830, par la pragmatique sanction, le roi Ferdinand VII d’Espagne abroge la loi salique pour permettre à sa fille Isabelle de lui succéder. Lorsque le souverain meurt en 1833, don Carlos, son frère lésé, conteste la légitimité d’Isabelle II et se fait proclamer roi (sous le nom de Charles V) par ses partisans, les carlistes.

Opposés à la monarchie constitutionnelle et centralisatrice de la régente Marie-Christine puis d’Isabelle II (les cristinos), les carlistes trouvent de forts appuis dans les milieux catholiques traditionalistes et dans les régions rurales et autonomistes (Catalogne, Pays basque, Navarre). Depuis la Navarre, royaume dans le royaume, ils lèvent une armée et font de la crise dynastique l’objet d’une lutte fratricide sans merci — revendiquant l’hérédité masculine de la couronne, l’ultramontanisme religieux et la résurrection des privilèges féodaux. De 1833 à 1876, ils mènent deux guerres contre le pouvoir en place.

La première guerre carliste (1834-1839) se clôt au terme de deux raids meurtriers à travers la péninsule et une déroute en Catalogne et Navarre. Amnistiés en vertu de la convention de Vergara (31 août 1839), les carlistes poursuivent néanmoins leur agitation. Exilé, don Carlos renonce pour sa part à ses prétentions en 1844, en faveur de son fils aîné, don Carlos.

Le carlisme survit à la mort du premier prétendant (1855) sous la direction de ses fils, don Carlos et don Juan, puis de son petit-fils don Carlos. Aussi en 1872 s’ouvre un second conflit ouvert, qui s’envenime au lendemain de la proclamation de la Ire République (février 1873) et dure jusqu’en 1876. Mais cette « Guerre du Nord «, soulèvement touchant les provinces périphériques carlistes, aboutit à une nouvelle défaite des opposants au régime.

Si le rétablissement dynastique échoue, en revanche, l’incidence des guerres est profonde sur le renforcement du régionalisme conservateur des régions carlistes.

3   CARLISME ET FRANQUISME AU XXE SIÈCLE

À partir de 1917, la vague carliste rejaillit. En 1918, Vasquez de Mella fonde le Parti traditionaliste, très proche de groupes paramilitaires. Dominé par les « Navarrais «, les carlistes acceptent désormais la monarchie libérale, mais prônent toujours une large autonomie régionale.

Après l’abdication d’Alphonse XIII et l’instauration de la IIe République (1931), le parti d’inspiration carliste s’oppose à la politique anticléricale des républicains et se rapproche de l’extrême droite. En 1936, durant la guerre d’Espagne, il participe au soulèvement nationaliste contre le Front populaire ; puis les volontaires carlistes (les requetes) intègrent les troupes d’élite du général Franco. Enfin, en 1937, Franco ordonne aux carlistes de fusionner avec la Phalange pour former le Mouvement national.

Ainsi, profondément ancré dans le soutien au franquisme, le carlisme survit au sein de la Phalange jusqu’à la mort du dictateur espagnol (1975).

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