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Causes Et Consequences De La Deuxieme Guerre Mondiale

Publié le 06/10/2012

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Alors que l'Europe dans son ensemble connaît des difficultés importantes et diverses, les États-Unis traversent les années 1920 dans une relative insouciance protectionniste. Les Roaring Twenties marquent l'entrée dans la consommation de masse ; la classe moyenne s'affirme comme le moteur d'une société qui se recentre sur l'industrie et les services. Un décalage certain naît entre des modes de production nouveaux et une consommation ancrée dans des réflexes du XIXe siècle. Taylorisme et soutien industriel s'accommodent tant bien que mal de débouchés qui restent restreints. La prospérité générale s'accompagne de plus d'un véritable marasme dans l'agriculture, notamment à cause du retrait des achats européens. Pour soutenir ce secteur clé de l'économie et de la stabilité sociale, le gouvernement américain engage un politique alliant subventions et hausse des tarifs douaniers. Ainsi, si la prospérité est réelle, une partie en est d'origine spéculative. Par ailleurs, dans un contexte de contraction du commerce international, seuls les capitaux sont massivement échangés, notamment à travers les prêts et les remboursements transatlantiques. Ces mouvements financiers engagent un mécanisme de spéculation qui favorise les petits porteurs toujours plus nombreux, notamment en Europe. Aux États-Unis, la spéculation est d'abord très majoritairement boursière et non, par exemple, immobilière ; et bien que les actionnaires ne représentent alors qu'un peu plus de 1 % des Américains,
cela suffit pour créer un décalage important entre augmentation du cours moyen des actions (+200 % entre 1922 et 1929) et augmentation du profit des entreprises (+50 % dans le même temps). La spéculation ponctionne l'économie et prive la sphère réelle de capitaux précieux qui ne font qu'alimenter une bulle financière. Le mois de septembre 1929 est marqué par une guerre des taux d'intérêts entre les deux places boursières majeures d'alors, New York et Londres. D'une crise mineure au Royaume-Uni, les spéculateurs américains engendrent par un retournement de confiance soudain une panique boursière de large ampleur. Le jeudi 24 octobre, treize millions de titres sont vendus ; le « jeudi noir «, plus de seize millions. L'indice boursier de Wall Street s'effondre, et cette crise boursière se mue très vite en crise bancaire. Les banques n'étant pas remboursées de l'argent qu'elles ont massivement prêté, elles limitent voire suspendent leur prêts. Très vite, la crise traverse l'Atlantique et touche plus ou moins violemment et rapidement les pays européens, selon leur degré de dépendance des États-Unis. Les prêts accordés par les banques américaines sont à court terme, tandis que les banques européennes concernées prêtent à plus long terme, pour soutenir les efforts de reconstruction. L'argent venant à manquer pour rembourser, les États-Unis acceptent de créer des prêt-relais ; mais à partir de janvier 1930, cette solution n'est plus viable : la crise économique se généralise.
Quelques pays sont largement moins touchés, telle l'Italie autarcique de Mussolini. Face à ce désastre, des mesures d'adaptation d'ordre socio-économiques doivent être prises par les pouvoirs politiques. Dans un premier temps, et dans la majorité des pays européens, des réponses classiques sont proposées et appliquées ; principalement, la déflation — réduire la masse monétaire pour en assurer la robustesse à court terme — notamment en contractant les dépenses publiques ; réduire la demande pour soutenir les prix. Au Royaume-Uni, les difficultés économiques sont présentes depuis 1926. La crise de 1929 constitue une aggravation notable. À partir de janvier 1930, un comité économique consultatif est créé, ce qui souligne l'impuissance du gouvernement à gérer les événements. Une courte période de tripartisme assure la remontée du parti Travailliste, mais les premiers mois sont marqués par la désorganisation. Aux États-Unis, la crise dure jusqu'à début 1933. Le président républicain Hoover peine à aller contre les pratiques libérales ; il n'a d'ailleurs pas les moyens essentiels d'une politique active. Pour soutenir les prix, des organisations étatiques rachètent des produits que les Européens ne sont plus en mesure d'importer ; mais des lacunes structurelles et l'opposition du Congrès font que les stocks sont revendus peu après. L'ébauche d'une protection sociale apparaît, avec des prêts accordés aux États fédéraux pour subventionner la lutte contre le chômage. Toutefois,
la plupart de ces prêts à court terme sont refusés, car non remboursables par les États. Enfin, les travaux publics explosent, pour soutenir l'emploi. La crise se propage très rapidement en Allemagne, dès janvier 1930. Les États-Unis suspendent leurs prêts ; la faillite du Kredit Anstalt en mai 1931 est un second coup dur porté aux finances du pays, car il détenait la moitié de l'industrie autrichienne, jusqu'alors très prospère. Pour aider efficacement l'Allemagne et enrayer le chômage prenant des proportions gargantuesques, le Moratoire Hoover est adopté et met fin aux réparations allemandes en 1931. L'axe principal de la politique dite de redressement est la déflation, tentée par les chanceliers Brüning et Von Papen. C'est un échec complet : fin 1933, on estime que 50 % des actifs travaillent pour l'État. En France, la crise est plus tardive, car la part de l’agriculture dans l’économie est plus importante, le pays a moins de relations avec l’extérieur, et dispose de son empire colonial, et du franc fort : moins de deux mille chômeurs officiels en 1930. Cependant, les exportations commencent à chuter et les solutions tentées sont parfois maladroites, souvent contradictoires : les soubresauts politiques, les lobbies en place empêchent un aménagement efficace et un regroupement des structures. À l'instar des États-Unis, on réalise de grands travaux (plan Marquet), mais à l'inverse des autres pays, la lutte setourne contre l'inflation, et non contre le chômage...

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