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Cayor, royaume de

Publié le 13/04/2013

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Cayor, royaume de, ancien royaume du Sénégal qui s’est développé, entre 1566 et 1886, le long de la côte entre la rive gauche du fleuve Sénégal et le sud de la presqu’île du Cap-Vert, englobant le site de Dakar.

À l’origine tributaire du royaume de Dyolof, le Cayor (de gay-i-dior, « ceux du sable «) gagne son autonomie au milieu du xvie siècle sous Detye Fu-Ndiogu qui prend le titre de damel (« roi «). Ses successeurs — comme les linguère, mère, sœur, tante ou cousine du souverain, qui participent souvent à la vie politique — sont systématiquement choisis parmi les sept grands lignages matrilinéaires, par une assemblée de dignitaires, de gouverneurs, et par le chef des esclaves royaux (le fara-kaba). Les « captifs « (dyaam), nombreux dans le royaume, sont intégrés après la deuxième génération ; les captifs de naissance (dyaam-u-buur-i), constituant la garde personnelle du damel, sont des esclaves privilégiés : directement sous les ordres du fara-kaba, ils appartiennent à la cour du roi au sein de laquelle ils jouent un rôle politique important.

L’histoire du royaume de Cayor est marquée par de multiples guerres contre les États voisins. Peuple belliqueux, doté d’une puissante armée — les tyeddos, recrutés parmi les captifs de naissance —, le Cayor s’engage au xviie siècle dans une lutte contre le Baol (au sud du royaume), qui a fait sécession et dont les chefs sont apparentés aux damels. Le Cayor combat également le Walo et les Marabouts au xviiie siècle. Sans doute las de ces incessantes guerres, en 1798, sous le règne du vingt-quatrième damel, les Lébou (pêcheurs de la région de Dakar) se soulèvent et forment une république de treize villages. Leur indépendance est reconnue en 1812.

En 1862, Lat Dior (v. 1842-1886) s’appuie sur les captifs royaux et la confrérie des Tidjanes (disciples du conquérant El-Hadj Omar) pour se faire élire damel et s’opposer à Madiodo (ou Ma Dyodyo), prétendant au trône soutenu par la France. En 1869, après deux ans d’escarmouches contre Madiodo, Lat Dior laisse croire à sa soumission aux Français qui ont annexé le royaume (1864). En contrepartie, ces derniers reconnaissent son titre de damel (février 1871). Mais, comprenant que la construction du chemin de fer entre Dakar et Saint-Louis mettra fin à l’indépendance du Cayor, Lat Dior s’engage dans la guérilla, tandis que la France installe au pouvoir le chef des captifs. Abandonné de la population en raison des exactions de ses troupes, Lat Dior est tué au combat du puits de Dyaklé en 1886. Le royaume de Cayor disparaît avec lui.

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