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Charlemagne

Publié le 07/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Charlemagne (742-814), roi des Francs (768-814), des Lombards (774-814) et empereur d’Occident (800-814), qui a porté la dynastie carolingienne à son apogée.

2   UN HÉRITIER À LA CONQUÊTE DE L’OCCIDENT

Petit-fils de Charles Martel, Charles est le fils aîné de Pépin le Bref, roi des Francs, et de Berthade de Laon, dite « Berthe au grand pied «. Associé au pouvoir à partir de 751, Charles Ier le Grand (en latin Carolus Magnus) reçoit du pape Étienne II le sacre royal à Saint-Denis, en même temps que son père, en 754. Les années suivantes, Charles accompagne Pépin dans ses campagnes militaires, années durant lesquelles il apprend l’art de la guerre.

2.1   Charlemagne, roi des Francs

À la mort de Pépin en 768, le royaume est partagé entre Charles et son frère Carloman ; l’aîné reçoit l’Austrasie, la Neustrie et la partie littorale de l’Aquitaine, tandis que la Provence, la Septimanie, la Bourgogne, l’Alsace et la partie orientale de l’Aquitaine reviennent à Carloman. Lorsque Carloman meurt en novembre 771, Charles s’empare de ces territoires au détriment de ses neveux, qu’il fait enfermer dans un monastère. Il devient ainsi le maître d’un royaume réunifié, auquel il s’attache son règne durant à donner une organisation administrative efficace.

2.2   Charlemagne, roi des Francs et des Lombards

Charlemagne renoue avec la politique d’alliance entre les Francs et la papauté. Après avoir répudié son épouse lombarde — la fille du roi Didier qu’il a épousée en 770 —, il intervient contre les Lombards qui menacent les territoires pontificaux et s’opposent à l’expansion des peuples francs. Ayant obtenu la capitulation du roi Didier, il devient le « protecteur de Rome « et se fait couronner roi des Lombards, le 5 juin 774. Le baptême de son fils Pépin en 781 à Rome renouvelle la prédominance carolingienne sur la péninsule, d’autant que l’enfant est simultanément proclamé roi d’Italie.

Mais, alors que Charlemagne se consacre à renforcer son autorité en Italie, les Saxons attaquent en Hesse et en Frise, fragilisant les territoires francs de l’Est (772). Entre 775 et 777, le roi franc lance une contre-attaque d’envergure et obtient la soumission de plusieurs chefs saxons. Cependant, les frontières orientales demeurent longtemps l’un des points faibles de son royaume et il doit lutter trente ans durant contre les Saxons avant de les soumettre. Par ailleurs, Charlemagne est confronté à l’agitation menée par le duc de Bavière, Tassillon III, dont le duché est soumis à son tour en 788.

Au sud du royaume franc, Charlemagne, défenseur de la chrétienté en Occident, lutte contre les musulmans établis en Espagne. Le 15 août 778, alors qu’il a apporté son soutien au gouverneur de Barcelone, en révolte contre l’émir Abd al-Rahman Ier de Cordoue, Charlemagne est sévèrement défait à Roncevaux. Roland, son neveu, trouve la mort dans la bataille, épisode devenu légendaire et qui sert bientôt de sujet à la Chanson de Roland.

À partir de 795, les expéditions contre les Sarrasins reprennent. Barcelone est conquise en 801, puis Pampelune et Tortose. Le « pays des Goths « (la Catalogne) est érigé en rempart contre les musulmans ; d’autres marches sont ainsi organisées dans toutes les régions frontalières.

2.3   Charlemagne, empereur d’Occident

À l’Ouest, Charlemagne n’est pas parvenu à briser la résistance des Bretons, mais il a, en 790, garanti la frontière en instaurant un commandement militaire entre Seine et Loire, qu’il confie à son fils Charles le Jeune. Ainsi, dès la fin du viiie siècle, le royaume franc est devenu un vaste empire dont le maître est considéré comme l’arbitre de l’Occident.

Le 25 décembre de l’an 800, Charles est couronné empereur d’Occident à la basilique Saint-Pierre de Rome, par le pape Léon III. Gouvernant de sa capitale établie à Aix-la-Chapelle, Charlemagne, qui se considère couronné par Dieu, ne parvient cependant jamais à restaurer l’Empire romain, son projet d’union avec l’empire d’Orient (ou Empire byzantin) avortant dès 802.

3   L’EMPIRE DE CHARLEMAGNE

Laissant la conduite des opérations militaires à ses fils, Charlemagne se consacre à l’organisation de l’empire, appuyant son pouvoir personnel sur des assemblées politiques et religieuses soumises.

3.1   L’organisation impériale

L’empire est divisé en pagus, ayant à leur tête un comte (un compagnon du roi) disposant de pouvoirs militaires et administratifs relativement étendus. L’administration locale est contrôlée par le pouvoir central, des envoyés de l’empereur étant annuellement dépêchés en inspection dans tout l’empire. Systématisés en 789, ces missi dominici, en général deux laïcs et deux ecclésiastiques, veillent à l’application des décisions de l’empereur par les comtes.

Véritable maître de l’Église, Charlemagne procède à la nomination des évêques et se mêle des discussions théologiques (Filioque, querelle des images, etc.). Outre le rôle conféré au christianisme pour unir les peuples de l’empire, Charlemagne tente également d’imposer un droit écrit commun aux différents territoires, par l’utilisation d’ordonnances (capitulaires). Mais les efforts de Charlemagne ne réussissent pas à l’imposer dans tout l’empire.

3.2   La « renaissance carolingienne «

Le règne de Charlemagne correspond également à un réveil intellectuel de l’Occident. L’empereur promeut les connaissances et les études en attirant dans son palais d’Aix-la-Chapelle des savants de toute l’Europe. L’Anglais Alcuin, l’Espagnol Théodulf (conseillers théologiques successifs de Charlemagne), mais également les Italiens Paul Diacre et Pierre de Pise viennent enrichir de leur savoir la cour impériale. La redécouverte de la civilisation antique et des auteurs anciens est l’âme de ce réveil intellectuel.

Charlemagne a d’abord le souci de former le personnel de son administration. Dans ce but, il crée une école du palais chargée de former des clercs et des laïcs à la charge de futurs serviteurs de l’État. Par ailleurs, il encourage l’étude de la théologie et des textes sacrés en favorisant l’activité de copie des manuscrits dans les monastères. C’est durant cette période que les arts libéraux sont introduits dans l’enseignement et que l’écriture dite « caroline « est forgée.

3.3   L’empereur à la « barbe fleurie «

Ami de Charlemagne, le chroniqueur franc Eginhard rédige vers 830 la biographie de l’empereur, Vie de Charlemagne (Vita Caroli Magni). Inspiré du modèle antique de Suétone, ce panégyrique constitue l’une des principales sources historiographiques, quoiqu’elle doive faire l’objet d’une lecture critique. L’ouvrage d’Eginhard éclaire notamment la personnalité de l’empereur : dépeint comme un homme jovial mais autoritaire, intelligent et courageux, aimant l’exercice physique, il s’attache néanmoins à donner de lui l’image d’un homme instruit, illettré — ne sachant ni lire ni écrire —,mais possédant une culture orale du grec et du latin. De surcroît, information anecdotique mais non moins intéressante, ce n’est pas son chroniqueur mais une tardive image d’Épinal qui a affublé l’imberbe Charlemagne d’une barbe chenue.

Afin de pérenniser son pouvoir et sa dynastie, Charlemagne a prévu de partager son empire entre ses fils Pépin, Charles le Jeune et Louis, tous trois issus de son deuxième mariage avec Hildegarde de Souabe (en 771). Mais la mort des deux premiers, en 810 et en 811, conduit à concentrer l’héritage carolingien dans les seules mains de Louis le Pieux. Charlemagne le fait couronner en 813 avant de disparaître l’année suivante.

En 1165, Charlemagne a été canonisé sur l’initiative de l’empereur Frédéric Ier Barberousse.

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