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Charles II (d'Angleterre)

Publié le 10/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Charles II (d'Angleterre) (1630-1685), roi d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande (1660-1685).

Le règne de Charles II correspond à la période dite de « Restauration «, ce Stuart ayant rétabli la monarchie à la suite de l’expérience tant républicaine que dictatoriale d’Oliver Cromwell.

2   CHARLES II, UN HÉRITIER DÉCHU DE SES DROITS

Né à Londres le 29 mai 1630, Charles est un prince de sang, fils du roi Charles Ier Stuart et d’Henriette-Marie de France (fille d’Henri IV de France et de Navarre). Duc de Cornouailles, l’héritier à la Couronne vit une jeunesse marquée par la guerre civile qui embrase le royaume à partir de 1642. Contraint à un exil parisien en 1646, il devient orphelin de père après l’ultime victoire du puritain Oliver Cromwell, qui fait condamner à mort puis exécuter Charles Ier le 30 janvier 1649. Héritier de la Couronne, le jeune Charles n’est pas reconnu en Angleterre ; seuls les Écossais le proclament roi puis le couronnent à Scone en janvier 1651, après que ce dernier a reconnu le covenant presbytérien. Mais l’armée du titulaire est vaincue par les troupes de Cromwell à Dunbar en septembre 1650. L’année suivante, Charles tente d’envahir l’Angleterre, mais échoue à Worcester (3 septembre) et doit fuir de nouveau en France où il passe huit années d’exil.

Après la mort d’Oliver Cromwell, le 3 septembre 1658, les revendications en faveur du rétablissement de la royauté se multiplient. Aussi, lorsque son fils et successeur démissionne en mai 1659, un des hommes forts de l’armée, le général George Monk, marche sur Londres et fait dissoudre le Parlement croupion, fruit de la politique dictatoriale de Cromwell. Charles ayant annoncé, depuis son exil, son intention d’accepter un régime parlementaire dans le respect la liberté de culte (déclaration de Breda du 14 avril 1660), le nouveau Parlement, royaliste, prie ce dernier d’accepter la Couronne.

3   CHARLES II OU LA RESTAURATION DES STUART
3.1   La délicate question religieuse

Le Stuart entre triomphalement à Londres le 8 mai 1660, est proclamé roi puis est couronné le 23 avril 1661. Absolutiste, Charles II n’en applique pas moins une politique réconciliatrice envers les anciens révolutionnaires — amnistie générale par l’« Acte d’oubli « (Act of Oblivion, 1660) et seuls les régicides sont poursuivis et exécutés.

Néanmoins, malgré la déclaration de Breda, la question religieuse ne disparaît pas avec la Restauration et plusieurs mesures sont mises en place à l’encontre des dissidents protestants (connues sous le nom de « Code Clarendon «, du nom du principal ministre du roi, Edward Hyde, 1er comte de Clarendon) : Corporation Act de 1661 excluant les non-conformistes des charges municipales ; Acte d’uniformité de 1662 rétablissant la suprématie de l’Église anglicane ; Five Miles Act de 1665 interdisant aux pasteurs dissidents d’exercer à moins de cinq miles de leur ancienne paroisse, etc. D’aspiration catholique — bien qu’il ne se résolve à la conversion romaine que sur son lit de mort —, Charles II fait publier la Déclaration d’Indulgence en faveur des catholiques du royaume (1672), ce qui pousse le Parlement à répliquer par le Test Act de 1673, loi entérinant l’exclusion des catholiques des emplois publics.

3.2   La politique extérieure : une diplomatie francophile

En politique étrangère, la rivalité commerciale et coloniale avec la Hollande entraîne Charles II dans une guerre coûteuse (1665-1667), qui lui rapporte néanmoins la ville de New York. Son mariage avec la princesse portugaise Catherine de Bragance, en 1662, lui permet de surcroît d’acquérir les ports de Tanger (Maroc) et de Bombay (Inde).

Par le traité de Douvres de juin 1670, Charles II monnaye secrètement son alliance avec le champion du catholicisme, Louis XIV de France, qui l’entraîne dans la guerre de Hollande en 1672. Ce pacte discrédite le roi d’une Angleterre anglicane auprès du Parlement anglais et des États protestants européens. C’est pourquoi, à partir de 1672 — en violation de la déclaration de Breda —, les persécutions religieuses reprennent dans le royaume. En particulier, Charles II est contraint d’accepter le Test Act de 1673 (voir infra) et de conclure une paix séparée avec les Hollandais en 1674.

3.3   La politique intérieure ou la difficile monarchie parlementaire

Malgré les concessions significatives du roi quant à son pouvoir et à la garantie des libertés individuelles — Triennal Act de 1664 fixant à trois ans le délai maximum entre deux réunions du Parlement ; Habeas Corpus Act de 1679 limitant les arrestations et détentions arbitraires —, l’opposition parlementaire s’accroît encore. Entre 1679 et 1681, une grave crise politique met le pays au bord de la guerre civile : nombre de parlementaires cherchent à exclure le frère du roi de la succession au trône, celui-ci — converti au catholicisme en 1670 — s’étant soustrait au Test Act. Cette « crise de l’Exclusion « (Exclusion Crisis) se clôt par le renvoi du Parlement en 1681, date à partir de laquelle Charles II décide de gouverner seul son royaume. Lorsqu’il meurt le 6 février 1685 sans descendance légitime, son frère lui succède sous le nom de Jacques II.

4   LE LEGS DE CHARLES II

Au terme de son règne, Charles II, souverain habile et intelligent, a en partie réussi à instaurer une monarchie absolue, au-delà d’une simple restauration de la monarchie parlementaire. Raffiné, il a entretenu une fastueuse cour capable de concurrencer celle du Roi-Soleil français. Attiré par les sciences, il a encouragé la création de la Royal Society en adoptant par charte royale les statuts de cette première société scientifique d’Angleterre (1662). Enfin, malgré la tendance absolutiste des dernières années, le règne de Charles II — endeuillé par la Grande Peste (the Great Plague) de 1665 et le grand incendie de Londres (the Great Fire) de 1666 — a néanmoins permis l’accroissement du pouvoir parlementaire tandis que s’est affirmé le clivage entre « whigs « et « tories «, bipartisme caractéristique du parlementarisme anglais.

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