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Chissano, Joaquim

Publié le 06/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Chissano, Joaquim (1939- ), homme d’État et président du Mozambique (1986-2004).

2   UN ACTEUR DE LA LUTTE CONTRE LE COLONIALISME PORTUGAIS

Né à Chibuto, dans la province de Gaza, Joaquim Chissano fait ses études secondaires à Lourenço Marques (l’actuelle Maputo), avant de partir étudier la médecine à Lisbonne puis à Poitiers. Il se fixe ensuite à Dar es-Salaam (Tanzanie), où il fonde l'Union nationale des étudiants mozambicains. Militant nationaliste précoce, il lutte contre la puissance coloniale portugaise au sein du Front de libération du Mozambique (Frelimo) et devient le secrétaire de son président fondateur Eduardo Mondlane en 1962. Il effectue plusieurs séjours dans les pays de l'Est et, après l'assassinat d’Eduardo Mondlane, en 1969, reste auprès de son successeur, Samora Machel.

En 1974, après la révolution des Œillets au Portugal, il est nommé Premier ministre du gouvernement de transition au Mozambique. À l’indépendance, l’année suivante, il devient ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement dirigé par Samora Machel. En 1977, le Frelimo adopte le marxisme-léninisme et instaure le système du parti unique. À la fin des années 1970, un mouvement de guérilla appelé Résistance nationale du Mozambique (Renamo) se dresse contre le gouvernement et entraîne le pays dans la guerre civile. En 1986, à la mort du président Machel, Joaquim Chissano lui succède à la présidence du pays et du Frelimo.

3   FIN DE LA GUERRE CIVILE ET ÉLECTION

Joaquim Chissano doit faire face à une grave crise alors que la guerre civile menée contre la Renamo, soutenue par l’Afrique du Sud depuis 1980, s’intensifie et dévaste le pays. En 1987, il proteste contre l’implication de l’Afrique du Sud dans le massacre de civils par la Renamo, en violation du pacte de non-agression qu’elle a signé avec le Mozambique en 1984. En 1989, confronté à la chute de l’Union soviétique, à l’effondrement de l’économie et aux pressions des bailleurs de fonds internationaux en faveur d’une démocratisation du régime, il annonce l’abandon officielle du marxisme-léninisme et fait adopter en 1990 une nouvelle Constitution reconnaissant la Renamo comme parti politique légitime. En octobre 1992, il signe un accord de paix avec le dirigeant de l’ancienne guérilla, Afonso Dhlakama. En octobre 1994, lors de la première élection pluraliste du Mozambique, il est confirmé à la présidence face à Afonso Dhlakama.

Sous les auspices des institutions financières internationales, Joaquim Chissano met en place des réformes économiques fondées sur la rigueur budgétaire, un plan de privatisations, la baisse de l’inflation et l’apport d’investissements étrangers. Il s’emploie à restaurer le « couloir de Maputo «, véritable poumon du pays reliant la capitale aux régions industrielles sud-africaines — en 1998, il inaugure avec Nelson Mandela la construction de l’autoroute Maputo-Johannesburg. Réélu en 1999 avec 53 p. 100 des suffrages, à l’issue d’un scrutin dont la validité est contestée par l’opposition et par nombre d’observateurs internationaux, il s’engage à consolider la démocratie et à juguler la corruption et la pauvreté. En dépit des efforts déployés pour reconstruire et redresser le pays, le Mozambique figure parmi les pays les plus pauvres de la planète, une situation aggravée par les catastrophes naturelles qui le frappent régulièrement, telles les inondations de février-mars 2000.

En décembre 2001, Joaquim Chissano confirme son intention de ne pas briguer un troisième mandat. Après avoir présidé l’Union africaine de juillet 2003 à juillet 2004, il cède sa place en février 2005 au vainqueur de l’élection présidentielle de décembre 2004, son successeur désigné au sein du Frelimo, Armando Guebuza.

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