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Cisneros, Francisco Jiménez de

Publié le 11/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Cisneros, Francisco Jiménez de (1436-1517), cardinal et homme politique espagnol.

Castillan d’origine nobiliaire mais sans fortune, Gonzalo Jiménez de Cisneros fréquente les universités les plus importantes de l’époque (Salamanque et Rome), où il étudie la théologie et le droit. Il commence sa carrière sacerdotale comme archiprêtre d’Uceda et vicaire général du diocèse de Sigüenza. Mais il abandonne ses prébendes et bénéfices pour devenir le supérieur du couvent pauvre de Salceda, après son entrée dans l’ordre des franciscains en 1484. Il devient ensuite provincial du couvent de San Juan de los Reyes (Tolède), où il change son prénom, Gonzalo, pour celui de Francisco.

Francisco Jiménez de Cisneros se caractérise par sa piété, pleine d’ardeur et de militantisme, son amour de l’étude et, outre son humilité et sa modestie, par sa grande sagesse et une fermeté réputée. Après son passage à l’aumônerie principale de la cathédrale de Sigüenza, Cisneros est remarqué par le cardinal Mendoza qui se prend d’estime pour lui. Cette rencontre marque le début de son ascension.

2   AU SERVICE DES ROIS CATHOLIQUES

Néanmoins, Francisco Jiménez de n’acquiert sa renommée véritable que lorsque Isabelle Ire la Catholique, informée de ses grandes qualités, le choisit pour confesseur et principal conseiller (1492). En 1495, la reine le nomme archevêque de Tolède : c’est à ce poste qu’il s’emploie à corriger les mœurs relâchées du clergé séculier et s’engage dans une conversion systématique des Maures.

Exécuteur testamentaire d’Isabelle, il est désigné comme membre de la régence provisoire après le décès de Philippe Ier le Beau en 1506, puis déclaré gouverneur général du royaume. La position politique privilégiée qu’il occupe lui permet d’être l’un des principaux artisans du retour en 1507 de Ferdinand le Catholique sur le trône de Castille. En 1507, il reçoit le chapeau de cardinal à la demande de Ferdinand qui, la même année, le nomme également grand inquisiteur.

En 1516, malgré les prétentions d’Adrien d’Utrecht(futur pape Adrien VI) et les manœuvres du cortège de l’infant Ferdinand (futur empereur Ferdinand Ier de Habsbourg), Ferdinand le Catholique le nomme à son tour dans son testament régent et gouverneur de Castille, León, Grenade et Navarre, jusqu’à l’arrivée en Espagne de son petit-fils Charles (bientôt empereur sous le nom de Charles Quint). Selon l’historiographie, cette époque constitue un des moments les plus brillants de la vie publique de l’illustre, et alors octogénaire, cardinal. Habilement, le cardinal Cisneros apaise alors les tentatives de révolte organisées par la noblesse castillane et le parti flamand contre le futur empereur, et il parvient à maintenir un fragile équilibre entre les partisans de Jeanne la Folle et ceux de Ferdinand.

En 1517, le cardinal Cisneros meurt à Roa (province de Burgos), au moment même où il devait recevoir l’empereur Charles Quint avec toute la cour dans les ports du golfe de Gascogne.

3   SON ŒUVRE POLITIQUE
3.1   L’homme d’Église

Alors qu’il seconde les rois catholiques, le cardinal Cisneros se rend à Grenade, en territoire musulman, en 1499. Le frère Hernando de Talavera avait déjà lancé dans toute la région un timide mouvement de catéchisation pour obtenir le baptême volontaire des Maures. La lenteur du processus persuade Cisneros de la nécessité d’un changement de cap. Il impose alors une conversion forcée et des baptêmes en masse et, en 1502, il ordonne l’expulsion de toute la population musulmane non convertie.

Le cardinal se fixe ensuite pour objectif la réforme de l’état ecclésiastique. Pour contrer le relâchement des mœurs qui affecte les membres du clergé, il entreprend, en pratiquant convaincu, de rehausser le niveau culturel et moral des réguliers et des séculiers et s’attaque donc à la transformation des ordres religieux.

3.2   Le stratège

À partir de 1505, le cardinal Cisneros soutient le roi dans son projet de conquête de l’Afrique du Nord. Promoteur de la politique africaine, il envoie, finance et dirige personnellement certaines expéditions. Il parvient à s’emparer d’Oran (1509), de Bougie et de Tripoli, obligeant ainsi les rois barbaresques à se soumettre à la Castille. Toutefois, son esprit de croisade diverge de la conception politique de son souverain, Ferdinand le Catholique.

Pour ce qui concerne sa politique européenne, les renforts militaires qu’il envoie à Pampelune lui permettent de mettre en échec les plans de François Ier visant à annexer de nouveau la Navarre. De manière générale, le cardinal Cisneros sait faire preuve d’une grande perspicacité pour réduire les tensions qui sous-tendent les relations internationales entre l’Angleterre, la France et le Portugal.

D’un point de vue strictement militaire, le cardinal tente de créer une milice espagnole active. Il encourage également l’artillerie, sans toutefois négliger la marine ni la construction navale.

3.3   L’homme d’État

Cisneros est un fin politique. Malgré sa volonté de renforcer le pouvoir royal, il sait s’imposer comme simple médiateur lors des luttes entre factions et familles rivales (Ureña contre Guzmán, Albe contre Zúñiga).

Pour ce qui concerne sa gestion des finances, elle porte pour l’essentiel sur la réduction des charges des sujets roturiers. Néanmoins, il réussit à augmenter les ressources du Trésor grâce à une administration prudente et à la diminution des dépenses et frais de la cour.

Enfin dans le domaine culturel, Cisneros est perçu comme un mécène et un humaniste : il est à l’origine de la fondation de l’université d’Alcalá de Henares (1500) et de l’impression de la célèbre Bible polyglotte d’Alcalá (1517).

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