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Commentaire - Jean-Paul Sartre

Publié le 21/07/2010

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Dans ce texte, Jean-Paul Sartre relie l'Art et le Langage. En regardant une oeuvre d'art, nous recherchons spontanément à comprendre ce que voulait nous dire l'artiste, à trouver une interprétation. Cependant, Sartre répond à la thèse qu'il n'existe pas de langage de l'art, que l'art est ne peut donc pas exprimer l'ineffable. On peut diviser le texte étudié en partie que nous allons analyser : la façon dont nous, ''spectateurs'', regardons une oeuvre (l. 1 à 8) puis, l'analyse de la création artistique qui se différencie radicalement du regard naturel (l. 8 à 17).    Dans la première partie du texte, l'auteur fait immédiatement allusion à « la valeur de signes « (l. 3) qui est conventionnelle, c'est à dire que la valeur de signes est arbitraire, qu'elle est ancrée dans la pensée. Le signe, lui, a une ''double structure'' c'est à dire qu'il est composé de monèmes (unités significatives, le mot) divisibles en phonèmes (unités non significatives) Ainsi, lorsque Sartre affirme qu'« il y a le vert, il y a le rouge, c'est tout ; ce sont des choses, elles existent par elles-mêmes. « (l. 1-2) il veut dire que l'homme qui regarde les choses participe au renforcement de ce qui est déjà ancré, à savoir, que ces choses sont fondamentales et qu'on ne peut leur attribuer autre chose. Or, le philosophe Saussure (XIXème -XXème siècle) affirme que le langage n'est pas une nomenclature, c'est à dire une série de noms-étiquettes appliquée à des objets, en effet si c'était le cas, étant donné qu'il exite une infinité d'objets, il devrait y avoir une infinité de noms correspondants chacun à un objet unique. C'est pour cela que dans le signe il y a une partie générale qui permet de désigner un ensemble d'objets. Cette dénomination n'est jamais reçue de façon neutre et subjective puisque l'homme donne une signification qui lui est propre comme par exemple lorsque l'auteur dit que « les roses blanches signifient pour [lui] "fidélité" « (l. 4). Dès lors, nous ne regardons jamais les choses pour elles-mêmes, mais nous les oublions en leur imposant un sens qui les assigne à une intelligibilité qu’elles n’ont pas par elles-mêmes, il faut alors faire abstraction du signe, « viser au-delà « (l. 6). Chaque homme aura alors sa propre interprétation.    La deuxième partie du texte est consacrée à la création artistique. Sartre explique que l'artiste n'a pas le même regard que l'homme. Pour lui, l'artiste s’arrête à la vision de choses qui le surprennent et le charment, sans essayer d’imposer une signification et de se servir des choses qu’il voit. Il est donc toujours étonné et attentif aux « choses au suprême degré « (l. 10) : ici, il fait référence à la Règle des Trois Degrés de Platon (IVème siècle avant JC), qui considère que l'art n'est qu'imagination. Comme dans l'Allégorie de la Caverne où l'artiste demeure dans le monde des apparences, il est coupé de toute connaissance, de toute vérité et ne connait que les reflets. Ainsi, lorsque Sartre affirme que « c'est cette couleur objet qu'il va transporté sur sa toile et la seule modification qu'il lui fera subir c'est qu'il la transformera en objet imaginaire. « (l. 12-13), il veut dire que l’artiste ne cherche pas à représenter la chose pour ce qu’elle est censée signifier, mais représente ce qui l’a séduit, c’est-à-dire un élément subjectif et qualitatif. Aux lignes 14-15, Sartre nous annonce sa thèse : «  [L'artiste] est donc le plus éloigné de considérer les couleurs et les sons comme un langage «. Sartre s’inspire ici du philosophe allemand Heidegger (XIXème – XXème siècle), pour qui l’artiste parvient à être plus fidèle au réel que l’homme naturel puisqu'il passe au délà des significations alors que l'homme naturel s'enferme dans son interprétation en essayant toujours de trouver une signification à la chose. L'artiste, au contraire de l'homme, est alors plus respectueux de la réalité.    Dans ce texte, Jean-Paul Sartre divise l'humanité en deux catégories : les hommes naturels et les artistes. Il nous démontre que l'artiste est capable de montrer ce que les hommes ne voient pas. Cependant, il ne dit pas s'il faut mieux être artiste qu'homme naturel. En effet, faut-il mieux s'arrêter, comme les artistes, à l'aspect des choses, ou alors, comme tout homme naturel le fait, essayer de trouver l'interprétation juste à la chose ?

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